Parce que les cours d'histoire/géo
semblent avoir disparu de nos écoles, voici un petit résumé.
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UNE PINCÉE DE
GÉOGRAPHIE
On commence par la fierté nationale : le Portugal est le pays
d’Europe le plus ancien.
Ses frontières sont définitivement établies depuis le
XIIe siècle, plus précisément en 1139. Pour exemple, la France acquiert la
Savoie et le comté de Nice en 1860, sans compter l’Alsace et la Lorraine annexées par les Allemands et reprises et reperdues et enfin reprises…
Le pays a
une superficie totale de 92 226 km² (9 984 670 km² pour le Canada et 549 087 km²
pour la France).
À l’ouest, l’océan Atlantique a, semble-t-il, attiré bon nombre
de découvreurs et de marins. Il fallait être totalement aventurier pour décider
de se lancer sur les flots à destination de probablement nulle part à une époque
où on imaginait les mers peuplées de dragons et hantées par le terrible kraken.
Par
contre, on savait depuis un bon bout de temps que la terre était une sphère, les
platistes sont beaucoup plus con-temporains.
Hormis le dramatique tremblement de
terre de 1755, le pays ne compte pas de grandes catastrophes naturelles.
Le
bouleversement climatique risque de changer la donne avec de possibles incendies
de forêt géants. Le pays est recouvert de résineux, pins maritimes et parasols dans le sud,
et de nombreux eucalyptus utilisés pour fabriquer la pâte à papier dans les montagnes du nord, qui
sont autant de bidons d’essence plantés dans les collines.
Malgré son
orientation océanique, le climat est tempéré de type méditerranéen, caractérisé
principalement par des étés chauds et secs et des hivers plus ou moins doux.
L’été peut être caniculaire dans les terres qui ne sont pas bercées par les
vents de l’océan et très humides et frais en hiver.
Pendant notre séjour au mois
de mars, nous aurions pu tomber sur une longue période de pluie, finalement nous
avons eu un peu des deux, mais généralement il a fait beau. Prévoir un imper et
un petit châle pour les soirées fraîches.
La capitale Lisbonne compte environ
546 000 Lisboètes aux cuisses musclées.
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UN BOUQUET GARNI D'HISTOIRE
Ouf, on
n’est pas sortis de l’auberge portugaise… Je vais essayer de faire concis et
clair.
Premières traces d’occupation, des peintures datant entre 22 000 et 10
000 avant monsieur Christ. Ça fait une grosse fourchette, mais je n’ai rien de
mieux à vous proposer.
Toujours vers 10 000 avant Christ vinrent les Ibères qui
donnèrent leur nom à la péninsule.
OK, on a les bases, allons directement à l’âge
de bronze (2700 à 800 av. J.-C) avec l’arrivée des Grecs, Phéniciens et
Carthaginois qui sont des visiteurs importants puisqu’ils ramènent la vigne et
leur science du vin.
L’âge du fer s’ensuit avec l’installation des Lusitaniens
qui laissent leur nom pour la postérité.
Ensuite, les Romains viennent y planter
leurs tentes et y bâtir leurs castra (c’est le pluriel de castrum, j’ai fait
latin en 5e). Ils y restent suffisamment longtemps pour influencer profondément
la langue, les us et coutumes et créent des réseaux urbains et de transport qui
ont perduré jusqu’à ce jour.
Puis les poilus du nord de l’Europe se disent qu’il
est temps de quitter leurs contrées brumeuses peuplées de loups et d’ours géants
et d’aller prendre un peu de soleil en envahissant le pays. Les Suèves et les
Vandales étendent leurs serviettes de plage bientôt rejoints par leurs alliés
Sarmates et Alains qui traversent la Méditerranée en provenance d’Iran pour
former un royaume dirigé par le bon roi Herméric (372 - †441).
Les Wisigoths
viennent troubler la paix en annexant le royaume en 585 puis sont écrasés comme
des coquerelles le 19 juillet 711 par les Omeyyades.
L’armée musulmane conquiert
la péninsule en 3 mois, on ne peut pas dire qu’ils n’étaient pas prêts ! Dans
leur bel élan, ils prennent possession d’une partie de la Provence, de la ville
de Narbonne, la Sicile, la Corse, la Sardaigne et les Baléares y passent à leur
tour.
Évidemment plus on est gros et puissant plus on suscite de jalousies et
les rivalités vont avoir raison de l’hégémonie du Califat.
L’histoire de
l’occupation musulmane est particulièrement intéressante, mais je ne suis pas
l’Encyclopædia Universalis, faites vos recherches comme ils disent.
La
Reconquista
On saute directement sur cette période clé
de l’histoire du pays, exactement à Covadonga en Espagne, un tout petit bled
perdu dans les montagnes entre Bilbao et La Corogne.
À l’été 722, le califat
décide d’y envoyer des guerriers pour soumettre les Asturies, une région peuplée
de rebelles s’amusant à lancer des raids à droite et à gauche.
Mais ils sont
proprement massacrés par les locaux qui commencent à en avoir plein les
babouches de ces conquérants insatiables.
’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi aka Ambiza
le grand patron du califat décide que ce n’est finalement pas si grave que ça et
laisse cette région tranquille en espérant qu’elle ne fasse pas plus de vague.
L’Histoire ne sera pas du même avis puisque les Asturies sont désormais un exemple pour les peuplades chrétiennes du Nord.
Il faudra du temps. Beaucoup de temps avant
que le conquérant musulman ne soit bouté hors de la péninsule ibérique. Pas
moins de 770 ans sont nécessaires pour y parvenir et l’on célèbre enfin la
victoire totale sur l’envahisseur en 1492 en le virant de la Castille.
Le
Portugal réussit à s’en libérer dès 1249. Grâce à quelques
croisades menées par les Templiers et les Hospitaliers on libère l’Algarve.
Le pays est officiellement un royaume depuis 1139, dirigé par le premier roi du
Portugal : Alphonse Ier, le Conquérant, le Grand, le Fondateur.
Enfin libre, épargné
par les guerres qui sévissent en Europe et ayant signé un important traité avec
l’Angleterre, le pays est intéressé à se projeter au-delà de ses frontières.
À
la découverte du monde connu et autres Terras Incognitas
La paix enfin revenue, et puisque je vous ai fait connaître le troisième
rejeton du roi Jean 1er : l’Infante Dom Henrique, dit Henri le Navigateur
(1394-1460), on ne saurait passer à côté de cet incroyable bonhomme qui, à
l’aide du roi Jean II lance des expéditions à tour de bras.
Ce que l’on nomme
les Grandes Découvertes est en train de naître.
À l’origine de ces grands
voyages : l’Empire ottoman. HEIN ?
Ben oui toi, ceux-ci ayant bloqué le commerce
méditerranéen ont en quelque sorte obligé les Portugais à aller voir ailleurs
s‘ils y étaient. Résultat, ils y étaient !
Un beau matin de 1415, Ceuta, une
ville du nord du Maroc est conquise et signe le début des découvertes. On avait
donné le goût de l’ailleurs à de nombreux aventuriers.
Délaissant la cabotage, les Portugais développent des techniques de navigation hauturière, mais aussi de constructions qui leur permettent de laisser les
côtes aux terriens.
Ce qui était impossible pour tout le monde, sauf visiblement
les Vikings qui avaient déjà traversé l’Atlantique aux alentours de l’An 1000.
Ce
bateau totalement innovateur associe les techniques connues de l’époque.
Influences nordiques et méditerranéennes, plusieurs mâts, mélange de voiles
carrées et triangulaires, bordage à clin et le fameux gouvernail d’étambot. Ce
gouvernail fixé à la poupe et monté sur pivot que l'on pense avoir été inventé à
Bayonne, remplace la barre franche qui ne permettait pas de manœuvrer de gros
bateaux.
L’association du gouvernail et des voiles triangulaires (latines)
permet de remonter le vent en louvoyant et autorise des voyages en haute mer
face au vent dominant.
Cependant, c’est surtout l’expérience de la navigation,
la volonté de découvertes et l’incroyable ténacité qui vint à bout de toutes les
difficultés que l’on peut imaginer de ce très lointain XVe siècle.
Ces bateaux
pouvaient embarquer jusqu’à 100 hommes et se lançaient dans de longues aventures
dont nul ne pouvait seulement imaginer l’aboutissement.
J’imagine que l’espoir
d’une vie meilleure, idéalement recouverte d’or et de damoiselles lascives était
un moteur assez puissant pour quitter le giron de la mère patrie.
Le roi Jean
lance des expéditions le long des côtes africaines, en passant par les îles
Canaries, connues depuis l’Antiquité, puis le Cap-Vert, un archipel au large du
Sénégal.
Ces dernières sont inhabitées jusqu’à l’arrivée des explorateurs
portugais en 1455. Parfaitement bien placées pour servir de tête de pont au
commerce du bois d’ébène, les îles servent de repaire aux pirates et corsaires
de tout poil, de préférence fumants.
J’ai compilé quelques dates qui
permettent de se rendre compte de la vitesse avec laquelle les découvreurs ont
conquis le monde.
Allez, on attrape sa besace, son bonnet de marin, sa bible et
son couteau et surtout on n’oublie pas le padrão sur le quai. En fait, celui-ci
n’apparaît qu’en 1481 sur le bateau de Diogo Cão en route vers le Congo.
- 1419 : Madère
- 1427 : les Açores
- 1434 : le Cap Bojador est doublé et ouvre la voie vers le sud
- 1455 : Archipel du Cap-Vert
- 1482 : Zaïre
- 1488 : Cap de Bonne Espérance
- 1492 : Amériques
- 1498 : Inde
- 1500 : Brésil
- 1501 : Terre-Neuve et Floride
- 1510 : Goa
- 1512 : Chine, Siam et Moluques
- 1517 : Timor
- 1542 : Japon
Les grands noms de ces découvertes sont bien
évidemment les incontournables Vasco de Gama (1460/69-1524) qui arrive en Inde
en 1498 et ainsi considéré comme le tout premier navigateur à l’atteindre par
voie maritime. Il meurt à Cochin d'une malaria fulgurante lors d’un ultime
voyage.
Pedro Álvares Cabral (1467-1520) est le découvreur du Brésil qu’il fait
totalement par hasard lors d’un accostage un peu au pif le 22 avril 1500. Hormis cette
découverte qui le fit connaître, Dom Pedro reste un militaire obscur.
En 1495,
Pero de Barcelos et Fernandes Lavrador explorent les côtes canadiennes et
groenlandaises. Devinez d’où vient le nom du Labrador ? Ben oui, de monsieur
Fernandes Lavrador himself.
Magellan, Fernando de son prénom (1480-1521)
découvre quand à lui l’improbable passage à travers les méandres interminables
de la Patagonie du Sud en novembre 1520. Le détroit qui porte son nom permet alors l’accès à l'océan Pacifique et aux funestes Philippines où le navigateur succombe dans un combat suite à un
conflit entre chefs locaux.
Par contre, un de ses bateaux, le Victoria poursuit sa
navigation et revient au Portugal après 3 années de galères en réalisant le tout
premier tour du monde à la voile.
Le premier tour du monde tout court en fait.
On parle plus de tour du globe, parce que le reste du monde n'avait pas attendu
les Portugais pour naviguer, commercer et s'envahir mutuellement depuis des
siècles.
Il manquait du monde aux manœuvres en accostant, puisque de 45 il en restait 18 sur
le pont à l’arrivée en Espagne, ainsi que toutes les dents des matelots tombées
sous les coups du scorbut, mais cette première circumnavigation eu un
retentissement international.
Enfin européen principalement.
Si vous lisez bien
toutes mes proses, vous devez vous souvenir de l’épisode Magellan lors de notre
bilan du voyage aux Philippines. Sinon il est quelque part par là : bilan.
On
pourrait en citer tellement d’autres, mais j’ai l’impression de réviser pour une
thèse universitaire !
Longtemps, on a idéalisé les conquistadors portugais en
comparaison de leurs homologues espagnols pour leur mansuétude et
leur adaptabilité aux mœurs locales.
Ce qui était probablement vrai au tout
début de leurs aventures, tout pétris d’idéalisme qu’ils devaient être.
Ensuite,
la nature de l’Homme prend le dessus et ça se corse un peu.
Évidemment cet idéal
de découvertes, la fleur au mousquet et le sourire ravageur, quoique
probablement édenté, est un conte de fées puisque les conquérants étaient des
militaires et des mercenaires qui n’avaient pas pour mission de pactiser avec
l’autochtone, mais bien de l’envahir et de s’accaparer de toutes les richesses
possibles. Si en plus on arrivait, par la croix et l’épée à convertir ces ''maudits sauvages'' c’était du bonus qui ouvrait direct les voies du Paradis.
Par
contre, il est indéniable que le conquistador espagnol a atteint des sommets
dans la cruauté et conserve avec fierté la première place du podium.
La conquête
du Monde débutée officiellement en 1415 avec la prise de Ceuta, se termine en
1975 avec le début des revendications des colonies à leur indépendance et se clôt définitivement en
1999 lorsque Macao, dernier territoire sous souveraineté portugaise depuis 1557
est rétrocédé à la Chine.
Kossé ça donne de parcourir toutes les mers et océans
de ce monde. Ça ne vaut pas la peine de laisser ceux qu'on aime pour aller faire
tourner des ballons sur son nez.
Des ballons non, mais des épices oh que oui !
À
cette époque, les richesses se trouvent au bout du monde. Le commerce des épices
se fait par voie terrestre et est dominé par les marchands perses et
méditerranéens. Afin de supprimer tous ces intermédiaires, le Portugal décide
d’ouvrir des voies maritimes et se lance à l’assaut de l’inconnu.
Rejoint
ensuite par les Espagnols, Hollandais, Anglais et Français, c’est le début de la
mondialisation du commerce des épices, des colonies et du trafic intensif du
bois d’ébène.
Le désintérêt des épices au cours du 17e siècle développe et
accentue le commerce du sucre, tabac, café, cacao et d’encore plus de main
d’œuvre à asservir.
Esclavage
Cette coutume inhumaine date de bien avant l’arrivée
des conquérants européens puisqu’on pratiquait l’esclavage en Égypte antique ou
en Perse depuis des millénaires. Sur tous les continents, le trafic d’êtres
humains a toujours existé.
En Afrique, les razzias entre tribus octroyaient aux
vainqueurs le droit d’user et d’abuser des vaincus, mais les Européens ont
développé cette pratique à une échelle jamais connue jusqu’alors.
Et les
premiers à l’instaurer de façon quasi industrielle sont les Portugais lorsqu’une
caravelle débarque sa cargaison humaine à Lagos le 8 août 1444. Largement
épaulée par une religion bienveillante qui va donner tous les pouvoirs aux
conquérants.
La bulle papale de Nicolas V, Romanus Pontifex de 1455 confirme d'ailleurs au roi Alphonse V du Portugal la
possession de ses colonies et le droit d’y «réduire en perpétuelle servitude les
personnes qui y habitent».
Si même le bon Pape qui a fait voeux de pauvreté donne son blanc seing, pourquoi ne pas en profiter ?
C’est parti pour une longue et atroce tradition que
les royaumes européens vont perpétuer pendant plusieurs siècles.
Le commerce
triangulaire commence lorsque les Amériques sont colonisées. Une noria de
bateaux quitte l’Europe, embarque les esclaves en Afrique contre des produits
manufacturés, les échange contre des matières premières dans les Amériques et
revient en Europe les cales chargées de richesses.
Si le Portugal est le premier
à se lancer dans cet immonde commerce, il est aussi le premier à l’abolir. En
1761, le marquis de Pombal abolit officiellement cette pratique. Mais seulement
à l’intérieur du pays et dans les colonies indiennes.
Le trafic continue vers le
Brésil, mais le mouvement est lancé.
Dans les faits, le Danemark est le premier
à abolir officiellement toute forme de trafic humain en 1792. Les pays possédant
des colonies à travers la planète étaient un peu plus frileux à prendre cette
décision, les riches commerçants dont dépendait ce commerce y étant farouchement
opposés.
En France, la
première abolition est proclamée en 1794, mais il faudra attendre 1848 et la
volonté du député Victor Schœlcher pour une abolition définitive et totale.
L’Angleterre vote contre la traite des êtres humains en 1838, et les USA en
1865.
Ces abolitions mettent un terme à un trafic extrêmement lucratif pour
certaines familles et quelques pays.
En 2021, on comptait encore 50 000 000 de
personnes souffrant des affres de l’esclavage moderne.
Empire
Au fur et à mesure
que les années passent, les navigateurs vont de plus en plus loin et conquièrent
une multitude de territoires.
Aujourd’hui encore on parle portugais à l’autre
bout du monde, des noms de famille ont une consonance portugaise et des vestiges
tiennent toujours debout attestant de la présence des conquérants.
Depuis 1419
et l’île de Madère, tout s’est enchaîné.
Canaries, Angola, Cap-Vert, Guinée,
Mozambique, Sao Tomé, Bahreïn, Mumbai, Calcutta, Ceylan, Maldives, Macao,
Nagasaki, Barbade, Brésil, pour n’en citer que quelques-uns.
On y rajoute les
comptoirs et ça nous donne un immense empire colonial tout autour du monde
provoquant autant de catastrophes humanitaires avec l’esclavage, les guerres,
les épidémies, le pillage des richesses locales.
La langue portugaise et la
religion catholique s’imposent également et asservissent les peuples que leurs
traditions comblaient à merveille.
Tremblement de terre
Le 1er
novembre 1755 à 9h40 du matin le sol se met à s'agiter. Un tremblement de terre
de magnitude 8,5 à 9 est en train de dévaster Lisbonne et bon nombre de villes
côtières. Les fêtes de la Toussaint semblent compromises dès la première
secousse.
Au nombre de trois, elles jettent tous les habitants survivants de
Lisbonne dans la rue et ceux-ci se ruent dans le quartier de Baixa, où les quais
du port offrent un espace libre de toutes constructions croulantes.
João,
pêcheur de son état, croit avoir une hallucination lorsqu’il constate que le
Douro disparaît. Les bateaux ancrés et flottants comme des bouchons se
retrouvent posés sur le lit vaseux du fleuve et s’y brisent, laissant échapper toute leur
marchandise.
Hum, quelle aubaine se dit le pêcheur en voyant toutes ces richesses.
Cependant, le bon sens prend le dessus et il renonce à son projet. Jugeant la
situation par trop instable, il décide de quitter le port et remonte dans la
ville. Bien lui en prend, car quelques minutes plus tard un tsunami
engloutit tout ce qui se trouve à moins de 15 mètres de hauteur. Deux autres
vagues géantes vont suivre, ne laissant aucune chance aux rares survivants.
Tout
le port et le centre-ville sont submergés et la foule noyée. João se dit qu’il
l’a échappé belle, malheureusement, toutes les maisons effondrées sont en train
de brûler et l’incendie géant durera 5 jours.
Santo António, Saint patron de la ville veille sur le brave pêcheur qui fera partie des
215 000 survivants. Il migre au Québec et ouvre la première cantine de guédille au
bacalhau de Gaspésie.
On estime que 85% des bâtiments de Lisbonne ont été détruits,
les ruines du couvent des Carmes sont encore là pour témoigner de la gigantesque
catastrophe et que 30 à 45 000 personnes perdent la vie juste dans la capitale.
Ce cataclysme n’épargne pas d’autres villes, qu’elles soient sur la côte et donc
submergées par les flots, ou dans les terres où le sol tremble. L’Algarve est
particulièrement touchée et les effets de la secousse se font ressentir jusqu’en
Finlande.
Des vagues de plus de 20 mètres s’abattent sur les côtes atlantiques
du Nord de l’Afrique et traversent l’océan jusqu’aux Antilles.
En Espagne, les
ports de Cadix, La Corogne et Séville sont presque totalement détruits et c’est
tout le commerce maritime vers les Amériques qui s’en trouve affecté. Le trafic
est dérouté et profitera aux ports français, anglais et hollandais.
Le roi et sa
famille sont sains et saufs, n’étant pas à Lisbonne à ce moment-là. Jospeh 1er
subira un choc post-traumatique et demeurera totalement commotionné par cet
événement. Il ne supportera plus d’être coincé entre des murs et vivra dans un
immense camping de tentes jusqu’à la fin de sa vie.
Après son décès, sa fille se
chargera de faire construire un palais digne de ce nom.
Le marquis de Pombal, son premier ministre, à également survécu au séisme et déclare avec pragmatisme
suite au grand désarroi de tous ‘’Enterrez les morts et nourrissez les
vivants’’.
Il organise les secours et la reconstruction de la ville à peine la poussière
retombée sur les ruines. Toujours efficace, il envoie des équipes éteindre les
feux, et fait rassembler les dizaines de milliers de cadavres pour éviter les
épidémies. Comme il est impossible de tous les enterrer, on les empile sur des barges
et hop, direction l’embouchure du Tage où ils sont immergés.
Pour dissuader la
racaille de piller les ruines, il en fait pendre une bonne trentaine et fait
ériger des potences dans les 4 coins de la ville pour convaincre les autres
fauteurs de trouble qu'ils finiront par se balancer au bout d'une corde, les
yeux mangés par des gros corbeaux.
L’armée empêche les habitants valides de fuir
la ville qui a grand besoin de bras pour débarrasser, nettoyer et reconstruire
au PC.
En à peine un an, la ville est déblayée et en cours de reconstruction. Le
premier ministre et le roi décident de reprendre le plan complet de la ville,
tant qu’à construire, autant le faire correctement.
Fait
intéressant, les nouveaux bâtiments sont dotés de systèmes antisismiques, les
premières d’Europe. La gaiola pombalin (cage Pombaline) est insérée dans la
maçonnerie et rigidifie toute la bâtisse.
L’infatigable bonhomme est également
intéressé par le phénomène, ses antécédents et ses conséquences et pose les bases de l’étude
de la sismologie.
Le port est détruit, des sommes astronomiques sont nécessaires
à la reconstruction (estimation d’environ 3,7 milliards d’euros), cette catastrophe sans précédent fait environ
100 000 victimes selon les syndicats, 50 000 selon la police.
Pendant ce temps,
la terre continue de tourner, et tous les pays, Angleterre en tête profite de ce
méga foutoir pour prendre le dessus sur l’aventure coloniale.
Cette tragédie met fin à l’âge d’or du Portugal.
De monarchie à république à dictature à
démocratie
Suite à de nombreuses années d’errances, de guerre contre l’Espagne,
de révoltes, de conflits plus ou moins armés, de dissensions internes et
internationales, le peuple ne croit plus en ses rois.
En octobre 1910, après seulement deux années de règne, le roi
Manuel II est renversé et on proclame la république. Le roi déchu se réfugie en
Angleterre, la Première Guerre mondiale se déclare et en 1926, l’armée prend le
pouvoir.
Le Portugal devient officiellement une dictature avec tout le bataclan
que ça implique : privation des libertés individuelles, police secrète,
interdiction de toute contestation, etc.
À 37 ans, António de Oliveira Salazar obtient
les pleins pouvoirs afin de redresser l’économie du pays, ce qu’il fait avec
brio en à peine une année.
Évidemment cette réussite lui fait gonfler le melon. En 1937, il devient président du conseil, écarte les généraux, fonde son parti unique,
l’Estado Novo un peu facho sur les bords, et transforme le pays en dictature.
Mais la nature veille.
En 1968, Salazar est victime d’un AVC et finit par passer
l’arme à l’extrême droite en 1970. Le nouvel état est incapable de développer le
pays le plus pauvre d’Europe et la populace grogne.
Conservatisme moral, manque
de liberté et surtout guerres coloniales où est envoyée la jeunesse du pays
mourir pour des idées d’un autre siècle finissent par lasser le peuple.
Le 25
avril 1974, on se colle des œillets à la boutonnière, on en décore les canons
des fusils et on sort dans la rue pour virer tous les guignols de ce
gouvernement dictatorial.
La Révolution des Œillets est un coup d’État organisé
par les militaires qui va durer 2 ans. Étrangement, les militaires renversent le
gouvernement, mais ne prennent pas sa place pour instaurer un régime
autoritaire.
C’est le début de la chute des dernières dictatures européennes
puisque la Grèce (1974) et l’Espagne (1976) suivent le mouvement de la démocratisation.
C’est la fin de cette longue histoire dans laquelle je me suis
plongé avec délectation. Évidemment, il manque des pans entiers du riche passé
de ce petit pays, mais je pense avoir perdu la plupart de mes rares
lecteurs.
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UN SOUPÇON DE DÉMOGRAPHIE
Monsieur à une espérance de vie de 78 ans,
alors que madame peut souffler un peu plus de 84 bougies.
Les Portugaises
donnent naissance à 1,40 enfant par femme (1,83 en France – 1,49 au Canada).
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LANGUE
Le portugais et l’espagnol sont deux des langues les plus parlées au
monde.
Pourtant limitrophes, les deux pays ne partagent pas le même idiome, même
si à l’écrit on s’y tromperait. La prononciation est totalement différente même
si leur origine latine est identique.
Si lors de nos voyages dans des pays
hispanophones nous avons fini par échanger des discussions, certes basiques,
avec les locaux, l’expérience a été plus rude lors de ce voyage.
Force est de
constater que nous ne sommes pas lusophones. Mais un certain nombre de
Portugais, dont beaucoup de membres des familles sont partis travailler en
France, parlent ou du moins comprennent le français et beaucoup parlent anglais.
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RELIGIOSITÉ
Environ
95% de la population est de confession catholique, les 5% restants sont
orthodoxes, protestants, évangéliques, anglicans, Jéhovahs, juifs, hindouistes
ou musulmans.
Sans compter les non-croyants, agnostiques, athées ou ceux qui
s’en foutent comme de leur première non-communion.
De nombreuses fêtes
traditionnelles religieuses ont lieu avec ferveur dans tout le pays.
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SYMBOLES ET
PARTICULARITÉS
Au centre, une sphère armillaire, un instrument astronomique, est un
hommage aux Grandes Découvertes.
Au milieu de cette sphère 7 châteaux, symboles
des villes fortifiées reprises aux Maures.
Enfin au centre, 5 blasons bleus
symbolisent la victoire sur les 5 rois maures à la bataille d’Ourique en 1139 et
les cinq points blancs à l’intérieur représentent les cinq plaies du Christ.
Vous
en vouliez des symboles ?
Le coq de Barcelos
On le trouve absolument partout, c’est un
porte-bonheur dont l’origine remonte au Moyen-Âge.
Allez, on embarque dans le
manège de la petite histoire de ce grand symbole.
Un brave pèlerin sur la route
de Compostelle est injustement accusé de vol dans la ville de Barcelos. Puisque
c’est un étranger, il est rapidement condamné à se balancer au bout d'une corde,
on ne lésinait pas avec les procédures judiciaires expéditives et partiales à l’époque.
En
guise de dernière volonté, le brave homme fait une demande sacrément farfelue.
Il veut assister au repas du juge qui a mis un coq sur son menu.
Le condamné
promet que si le coq dûment rôti ressuscite et pousse la chansonnette, cela
prouvera qu’il est innocent.
C’est évidemment ce qui se passe, le coq se
redresse sur ses moignons, bat des ailes à moitié coupées et se met à hurler sa
vie.
Le juge libère le pèlerin qui poursuivra sa route jusqu’à Compostelle, un
peu stressé, mais libre. On n’a jamais su ce qui était arrivé au vrai coupable
des larcins.
Depuis, ce gallinacé, à la ritournelle si peu mélodieuse, est
devenu un symbole de justice et de chance.
Le Fado
Ce chant, aux notes et
paroles mélancoliques apparu vers 1820/40, est pratiqué par des fadistas. Il
exprime des émotions plutôt tristos comme la peine d’amour, la jalousie, l’exil
et la fameuse saudade, un sentiment mêlant la mélancolie, la nostalgie et
l’espoir.
À Lisbonne, il existe tout un tas de cabarets proposant des spectacles
de fado. Il convient de ne pas parler pendant les chants et tout le monde reste
concentré sur la prestation de l’artiste.
J’ai moi-même succombé aux délices de
ce genre musical avec la chanteuse Amália Rodrigues, la reine du fado, qui l'a
popularisé à travers le monde.
Azulejos
Azul pour bleu, ou al zulayid pour
petite pierre polie, le petit carreau décore presque tout le pays. Ce sont les
Maures qui ont apporté et développé cette technique qui était à l’origine
uniquement géométrique, interdiction figurative interdite par l’islam sunnite
oblige.
L’art deviendra figuratif à la fin du XVe siècle sous l’influence
d’artistes italiens.
On les admire sur les murs des maisons, à l’intérieur des
églises, au hasard d’une belle balade dans des ruelles complètement isolées d’un
quartier tout aussi perdu. On les retrouve dans toutes les boutiques de
souvenirs puisque l’artisanat est toujours très vivant, et surtout, on évite
absolument d’en acheter des anciens qui ont été arrachés à des murs encore debout.
Bacalhau
Mais pourquoi diable, alors que tout le pays est bordé par l’océan, le
plat national est un poisson vivant bien au-delà de ses frontières maritimes ?
On remonte au XIVe siècle et aux accords commerciaux signés avec l’Angleterre.
Le Portugal fournit du sel en échange de poisson, et le poisson que l’on trouve
en abondance à l’époque, c’est le cabillaud.
Qui ne le reste pas longtemps,
puisqu’une fois séché et salé, il devient morue.
Aux alentours de 1500, les
Portugais en route vers les Indes, passent au large de Terre-Neuve, tout qu’un
détour, mais ils y découvrent une mer gavée de poissons. Ils se lancent alors à
fond dans des campagnes de pêche, d'où ils se font rapidement virer par les
corsaires anglais et français, maîtres tous puissants de ces zones
poissonneuses.
Bien sûr, ils y reviendront et seront des pêcheurs de grand
talent.
La morue salée se conserve et voyage très bien, surtout à une époque où
l’on prenait le temps de se pâmer sur le paysage qui défilait avec tant de
lenteur.
Drogues
De fait, la consommation et la détention en
petite quantité ne constituent plus un délit.
Depuis la fin des années 70,
l’héroïne fait des ravages au pays et sa consommation augmente sans arrêt. La
lutte contre le trafic coûte une fortune et surtout ne sert à rien.
Le
gouvernement tente une approche différente en décriminalisant les drogues. Pas
seulement le cannabis ou le haschisch, TOUTES les drogues sont concernées. Il ne
s’agit en aucune façon de les autoriser, mais d’utiliser les millions d’euros
inutilement dépensés pour aider les toxicomanes à s’en sortir.
Suivi médical,
prise en charge, sensibilisation, 90 % des fonds publics dédiés à la lutte
contre la drogue vont maintenant dans des programmes médicaux. Et puis ?
Vingt
plus tard, il y a 5 fois moins de décès liés à la drogue que partout ailleurs en
Europe. Les infections dues aux échanges de seringues ont été divisées par plus
de 60.
Et la conso dans tout ça ? Hé bien, les jeunes consomment 2 fois moins de
cannabis que nos petits Canadiens.
Cette décriminalisation aide les usagers
dépendants, mais le trafic et la vente sont toujours sévèrement sanctionnés.
Mariage pour tous
Votée en 2010, la loi autorisant le mariage entre personnes du
même sexe n’a pas soulevé les cathos au point de leur faire avaler leurs bibles
et tous ses saints.
Ce pays très religieux a bien sûr débattu, et le président, lui-même bon chrétien était opposé à cette idée. Il a quand même porté la chose
à la cour constitutionnelle, qui en vertu de la Loi de non-discrimination valide le
mariage pour tous.
En visite au pays, Benoit XVI, le berger allemand du Vatican,
tente de retourner la situation, mais c’est trop tard. Allez Benoît, rentre à la
casetta, les enfants t’attendent.
La France met 3 ans de plus et se ridiculise
devant toute la planète avec ses hystéries collectives, ses commentaires
moyenâgeux et ces malheureux enfants pris en otages par des parents grenouille
de bénitier.
Bien plus sereine, au Canada, la Loi était passée comme une lettre d’amour
à la poste en 2005.
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Rien de plus simple, on arrive et hop on y
est.
Enfin, il faut quand même un passeport valide ou une carte d’identité si on
est européen.
Si on arrive du vrai étranger, et qu’on envisage de rester plus de
90 jours sur 180 dans l’espace Schengen, il faut un visa. Pour la France, on
trouve ce visa dans un bureau un peu glauque et à l’accueil détestable au Centre
VFS Global France Visa à Montréal.
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RISQUES
Mise à part l’inégalité traîtresse
des centaines de milliers de pavés et des marches glissantes lorsqu’il pleut, on
ne risque pas grand-chose dans ce pays. Bien sûr, comme partout, les pickpockets
sont présents dans les lieux touristiques et on évite de se balader en pleine
nuit dans un quartier haut-les-mains.
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À TAAAABLE !
Dire qu’on mange bien au
Portugal est un euphémisme.
Si je suis tombé une fois sur une morue qui aurait
mérité un dessalage un peu plus soutenu, nous avons toujours très bien mangé,
d’ailleurs nos voyages sont aussi des occasions de se gâter et de découvrir tout
un tas de plats.
On trouve ce
plat absolument partout et il se décline en de très nombreuses versions. On dit
qu’il existe un plat différent par jour de l’année. On a adoré les pastéis de
bacalhau, beignets de morue, on les trouve nature ou farcis de fromage, et sont
un en-cas idéal pour un apéro un peu soutenu.
Un peu plus petite et plus locale,
la sardine fait partie de l'identité culinaire portugaise. Quelle soit fraîche
et grillée au barbecue, un vrai régal surtout si vous avez des voisins
lusitaniens, ou en conserve, ce petit poisson se décline en d’innombrables
recettes.
En fait, tout ce qui bouge dans l’océan est susceptible de finir
sous une fourchette gourmande.
Un truc que nous aurions pu goûter à Porto est un
plat que je vais me faire un plaisir de vous décortiquer. Si vous pensiez que la
poutine était le summum du bizarre, voici la Francesinha.
La légende évoque la
naissance de la petite Française lors de l’invasion des troupes napoléoniennes
dans les années 1800. Les Français auraient eu l’habitude de manger du pain avec
toutes sortes de viandes et du fromage.
On attribue plutôt sa création à un
employé d’un restaurant, monsieur da Silva dans les années 1950. Ce brave homme
travaille en France de nombreuses années, et lorsqu’il rentre au pays, il a la nostalgie du
croque-monsieur.
Il a donc la brillante idée de le décliner en sandwich composé
de tranches de pain garnies de linguiça (une saucisse fumée à l’ail et au
paprika), de saucisse fraîche, de jambon, de viande de bœuf, des tranches de
filet de porc cuit. Le tout est couvert de fromage qui est fondu puis noyé d’une
sauce à base de tomate, bière et piment. Non, ce n’est pas fini…
Pour faire
bonne mesure, on le recouvre d’un œuf au plat et on l’accompagne de frites.
Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de goûter à ce délice
gastronomique.
Le poulet grillé piri-piri est également inévitable, d’ailleurs
on en trouve d’excellents à Montréal qui possède une importante communauté
portugaise. La particularité est la sauce, à base de vinaigre, jus de citron,
ail, huile et herbes, qui est assaisonnée au piment oiseau et relève à
merveille la volaille cuite en crapaudine sur un lit de braises.
Et pourquoi ne
pas craquer pour un leitão, le cochon de lait ? Fervents amateurs de cochon, les
Portugais nous concoctent aussi de délicieux Sandes de Leitão, sandwichs qu’on
peut grignoter sur le pouce. Pas chers, excellents, ça ne vaut pas la peine de
perdre du temps dans un resto quand on a plein de choses à voir.
Les petiscos
sont des petits hors-d’œuvre qui sont posés sur la table aussitôt qu’on s’y
assoit. Ils peuvent se composer seulement de pain, d’olives et de fromage, et
évidemment c’est payant.
On peut tout simplement les refuser et dire au serveur
de les reprendre, ce qu’il fera sans rechigner. Mais ce n’est vraiment pas cher
et les olives sont tellement bonnes.
On trouve également d’excellents petits fromages dont le Queijo Serra da Estrela et le Azeitão qui sont des AOP. Principalement à base de lait de chèvre ou de brebis, plus ou moins crémeux ou très sec.
Pour finir sur une note sucrée, il y a l’embarras du choix en
commençant par les célèbres pasteis de nata (pâtisseries à la crème). On en
trouve dans tout le pays, il fait partie intégrante de la vie des Portugais qui
sont fiers de cette petite pâtisserie.
À Belém, le secret de sa recette est
toujours bien gardé depuis 1837 à la pâtisserie Pastéis de Belém. À Lisbonne
nous avons dûment fréquenté les tables de la Fabrica de nata.
Et puis il est impossible de passer outre les Doces Conventuais
(douceurs conventuelles). Si j’ai déjà évoqué ces pâtisseries héritées des
occupants maures, il en existe tellement de variétés qu’il faudrait organiser un
voyage autour de ces petits délices régressifs.
Pour conclure, on se remplit la
panse avec grand plaisir au Portugal. De l’entrée au dessert, tout est frais,
généreusement servi et cuisiné avec amour. Les portions sont vraiment
roboratives, et on peut facilement partager l’un ou l’autre plat.
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UN DERNIER POUR LA ROUTE ?
S’il fait bon manger au
pays, il y fait très bon boire également. On commence par le seigneur local, le
vin.
Qu’il soit d’origine, mondialement réputée, de la vallée du Douro, ou un
peu plus perdue, du moins pour les néophytes, le vin portugais est loin de la
piquette dont on aimerait lui attribuer le titre. Les occupants ou marchands Phéniciens,
Grecs et Romains ont largement contribué à l’implantation puis au développement
de la vigne.
Les Maures, tentent de faire disparaître cet héritage, mais c’est
sans compter sur des résistants, qui pendant plus de 6 siècles vont préserver
quelques vignobles.
À leur arrivée, les chrétiens en font le sang du Christ et
c’est reparti mon Kiki.
Les vins les plus célèbres sont les vins du Douro, de
l'Alentejo et du Dão et les vins verts (vinho verde) du Minho. On trouve de très
bons vins en Algarve et de nombreux restaurants possèdent une carte faisant la
part belle à la production locale.
La Ginjinha ou Ginja
est une liqueur à base de griottes d’environ 20% d’alcool qu’on adore s’envoyer
en shooooooter, souvent servi dans un petit verre en chocolat, délicieuse
association.
L'excellent vin de porto auquel j'ai consacré un article complet :
ICI
Le Medronho est une eau-de-vie à base d’arbousier. Encore peu répandue,
c’est une spécialité de la région de l'Algarve qui titre dans les 40 à 50%
d’alcool.
Un café, l’addition s’il vous plaît.
Le géant Nestlé n’a pas encore
imposé ses capsules au goût uniforme dans le pays, partout ce sont encore de
vrais percolateurs à pression d’où sort un café digne de ce nom.
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COMMUNICATIONS
Ayant une carte SIM française (Free : 110Go/13 euros/mois), j’ai pu
utiliser mon téléphone et Internet gratuitement pendant tout le séjour puisque
l’itinérance en Europe n’existe plus depuis 2017.
Il y a souvent des limites de
données, mais qui va utiliser 110Go par mois ? Profitez de votre voyage !
Dans
tous les hébergements que nous avons occupés, Internet était inclus gratuitement
et ça fonctionne très bien.
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DURÉE DE NOTRE SÉJOUR : 15 jours
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LISBONNE
Transport
Une sacrée bonne paire de chaussures
de sport ou de marche est indispensable. Mais pour les moins marcheurs que nous,
il y a le métro, le bus et l’historique tramway.
Pour profiter de tous les
transports en commun, il est intéressant d’acheter la pass 24 h Carris/Metro, au
doux prix de 6,45 euros. Sachant qu’un billet aller simple dans le tram 28 coûte
3 euros, ça devient très rapidement rentable.
La ville est sillonnée de tous
types de transport en commun, sinon le taxi n’est vraiment pas cher. Il y a
aussi le géant Uber et le petit nouveau Bolt, qui d’après ses chauffeurs,
rémunère mieux ses employés que ceux de la concurrence, ça aide à choisir.
Et
puis il est inévitable de croiser les moyens de locomotion touristiques comme
des tuk-tuk ou des reproductions de voitures anciennes propulsées par un moteur
électrique s'il vous plaît !
Dormir
Lisbonne est très visitée. Même hors saison,
nous avons pas mal cherché un hébergement assez bien placé et dans notre budget.
De nombreux sites proposent des chambres ou appartements complets, que ce soit
via Airbnb, Booking, etc. on ne compte plus les propositions.
Certes, le
quartier Alfama est un haut lieu de la beauté de la ville, mais ça grimpe en
s’il vous plaît. Bairro Alto, est ultra festif avec les cris, le bruit et les
vomitos inhérents. Baixa, la basse ville est un coin sympa avec plein de restos,
et en plus c’est tout plat.
Lors de notre premier séjour, nous avons créché dans
le quartier un peu excentré de Santos. Excentré peut-être, mais proche de tout,
même en marchant. Notre appartement était calme, et n’eut été de l’odeur
nauséabonde surgissant du dalot de la douche le séjour était parfait.
Le site
lisbonservicedapartments.com/fr/ propose tout un paquet d’apparts à travers la
ville, pour (presque) toutes les bourses. Nous avons passé le deuxième séjour
dans un petit appartement d’une rue très calme au 27, rua do Vale, trouvé sur le
site de Booking.
D’ailleurs, si tu cliques sur ce lien pour réserver, ça te coûte
pas un rond de plus et moi je vais gagner quelques cennes :
Visiter
On ne va pas refaire le
tour du blogue, alors voici une carte avec une liste non exhaustive des lieux à
ne pas manquer, et un article complet sur nos premiers jours.
Clique sur la carte →
Le boire et le
manger
Le matin on va boire un café ou un thé, accompagné de quelques
viennoiseries ou sandwichs dans une cafétéria proche de son logement. Il y en a
pléthore et les prix sont aussi abordables que l’accueil est adorable.
À Santos,
nous venions tous les matins faire honneur à la seule table nappée de la
Pâtisserie Conde (Calçada Marquês Abrantes 9).
Le midi, on ne perd pas de temps,
sauf pour entrer à la Cafétéria Nova Pombalina (R. do Comércio 2), pour le
meilleur sandwich de Leitão. Pateo13 (Calçadinha de Santo Estêvão N°13) , propose des poissons et mollusques frais dans le cadre sympa d’un coin de ruelle.
Bonjardim,
pour un poulet grillé dans le quartier touristique ou Frangasqueira Nacional,
pour un poulet à emporter.
Amaru (Rua de S. Paulo 204), un petit resto
péruvien, inventif et original.
Casa portuguesa do pastel de bacalhau, possède quelques
enseignes à travers la ville. Un délice de beignet de morue farci au fromage,
idéal pour un moyen creux lors de longues journées de visite.
Et le soir,
peinard après une journée de folie, on étend ses jambes sous une table de chez
Tantura (R. do Trombeta 1d) aux accents méditerranéens, turcs, moyen-orientaux
et israéliens, ici, tout se mélange à merveille. Réservation fortement
conseillée sur leur site.
Un p'tit susucre ? Bettina Corallo (R. da Escola
Politécnica 4), propose des chocolats de première qualité et une pause café très
agréable dans le quartier Principe Real.
On reste chocolat, chez Landeau (Rua
das Flores 70 ) avec un morceau de tarte à se damner. Les pasteis se dégustent
absolument partout. Pour les meilleures pâtisseries, je vous défie de leur
trouver de grosses différences, cependant on en trouve aussi des très moyennes…
En balade à Belém, il faut bien sûr faire la pause p’tit déj’ chez Pasteis deBelem. Hormis le pastel, il y a un beau choix de pâtisseries pour accompagner
son café. Idem pour l’immense et magnifiquement décoré Fabrica de Nata au cœur
de Lisbonne.
Il fait trop chaud pour un gâteau ? Rafraîchissement garanti avec
les excellentes glaces de Gelato Therapy (R. da Madalena 83). Les Portugais
adorent les sucreries, on trouve donc des pâtisseries à tous les coins de rue.
Impossible de tomber en hypoglycémie.
On arrose tout ça avec quelques pintes de
bières artisanales, activité de plus en plus répandue comme chez nous. Le DuqueBrew Pub nous a bien plu et l’accueil y est sympa. Accueil plus endormi, mais
bières et cadre au top au Crafty Corner dans Alfama.
Et puis, le hasard nous
fait souvent passer devant la petite échoppe A Ginjhina on en profite pour s’en
lancer un derrière la cravate. Trop de monde? Continuez vers le nord et attrapez
un verre au modeste Ginjinha sem rival (à part son voisin).
Pour trouver le plus
grand choix de tout ce qui se mange, se boit, et plus encore, on se dirige vers
le Time Out Market, où se rassemble tout le Portugal.
Sérieusement, Lisbonne a
tout pour plaire aux gourmands, gourmets, curieux de tout poil. La nourriture de
base est déjà très bonne, alors quand ils se lancent dans la création et sortent
des sentiers battus on fait swinguer les papilles. Il faut noter qu’il y a quand
même 33 restaurants étoilés Michelin dans tout le pays, dont 8 dans la capitale.
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LAGOS
Transport
En raison de notre projet de voyage, du prix ridiculement
bas de la location de voiture, du prix de l’essence, de la grandeur relative du
pays et de l’immense liberté qu’elle apporte, nous avons loué une voiture pour 2
semaines.
Il vaut mieux la louer le jour du départ de votre escapade routière
parce que les stationnements citadins sont tout simplement hors de prix. Dans
les villages ou petites villes, il est facile de trouver des places gratuites.
Dormir
Casa Luma, une vieille maison blanche magnifiquement restaurée où Ana et
sa maman font vivre le vieux quartier et nous conseillent tout ce qui est à
visiter.
Visiter
Le quartier historique est tout petit, mais tellement charmant.
On aime le calme, les belles bâtisses et les ruelles pavées. Avant d’arriver à
Lagos, on s’arrête admirer et tremper ses pieds dans l’océan à l’immense plage
de Bordeira, se stupéfier devant l’imposante structure du fort de Sagres, et
pousser des oh et des ah devant le paysage des falaises ocres de la côte.
Lagos
abrite également le tristement célèbre musée des esclaves puisque c’est ici même
qu’eu lieu le premier accostage d’un bateau négrier.
Un peu plus de légèreté
avec la visiter la boutique/resto/café Mar d'Estórias. Et puis on retourne se
balader sur le sable de la Praia dos Estudantes, sous ses arches, le long des
falaises comme partout le long de cette partie du sud de l’Algarve.
Le boire et
le manger
Lundi oblige, les restaurants de poissons recommandés sont tous
fermés. Le hasard nous a fait entrer au Shalimar, un resto indien fortement
recommandable. Juste avant on s’envoie une broue bien fraîche au Beer&Co, une
micro-brasserie dans le centre historique.
Lagos nous aura laissé un goût de trop
peu. Si la ville en elle-même se visite rapidement, il fait bon y prendre son
temps. Surtout, les alentours méritent bien quelques jours de découvertes à un
train de sénateur.
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FARO
Dormir
Avenue 41 Guest House, propose des
appartements modernes et propres à 15 minutes de marche du centre-ville. On
trouve quelques places de stationnement gratuites aux alentours, il faut juste
être un peu patient et chanceux, mais c’est exactement de ça dont je suis le
plus pourvu. Enfin presque.
Visiter
La grotte de Benagil, la côte, les falaises, la balade de Percurso dos Sete
Vales Suspensos (route des 7 vallées suspendues), la ville et la plage
d’Albufeira, il y a de quoi y passer une journée ou plus.
À Faro, on adore
flâner dans le centre historique où à cette époque les orangers sentent le
Paradis, caresser les vestiges des ruines romaines, baguenauder dans les petites
rues, admirer les cigognes sur les toits, et finir la journée au bord de la
lagune où on peut admirer le coucher du soleil sur un ponton flottant face au
large.
La ville étant à peu près au centre de cette magnifique région, il est
judicieux d’en faire son camp de base pour explorer les alentours. Nous avons
poussé jusqu’à la praia do Barril, Santa Luzia, la jolie bourgade de Tavira
avant de terminer par le tout petit village de Cacela Velha.
Le boire et le
manger
Allez, on commence par l’apéro au bar Boheme (R. Conselheiro Bivar 2) qui
sert les délicieuses productions de la brasserie Letraria de Porto.
Ensuite on
va s’attabler dans un coin du Cantinho (R. do Repouso 6) où le serveur nous
propose un excellent vin local pour accompagner notre repas.
Pour un choix
incroyable de vins, on pousse la porte de la SAQ locale la Garrafeira Soares.
Plusieurs succursales à travers le pays proposent de découvrir presque tous les
alcools sans se taper 783 caves...
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TOMAR
Dormir
Thomar Story - Guest House,
des chambres super bien décorées et confortables, un emplacement on ne peut plus
central, un accueil sympa et pour 6 euros un petit déjeuner sous forme de
buffet, ‘’all you can eat until other people wake up’’...
Visiter
L’arrivée
tardive, le manque de temps, la météo maussade, la fatigue de la route à travers
les montagnes ne nous ont pas permit de visiter les points d’intérêts de la
ville. Cependant, il ne faudrait pas rater la visite du Couvent de l'ordre du
Christ.
Le boire et le manger
Pour les mêmes raisons, nous n’avons
pas eu l’occasion de fréquenter une bonne table, mais en faisant quelques
courses au Spar, nous nous sommes régalés de produits locaux, bien à l’abri de
notre coquette chambre.
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PORTO
Dormir
En plein centre historique, avec une vue sur le Douro et Vila Nova de Gaia,
l’appartement est parfait. Nous y avons passé trois nuits dans le calme absolu
et un confort inégalé.
Visiter
Nous avons
vraiment adoré cette ville vivante, bruissant d’activité et à taille humaine. On
traverse tout de suite le pont Luis I pour se jeter dans les caves de porto de
Vila Nova de Gaia. Dégustations, visite des caves,flânage sur les quais, admirer
Porto en face, traverser le pont le long des quais du métro, grimper au Mosteiro
da Serra do Pilar pour y admirer le coucher du soleil, la rive gauche du Douro
ne manque pas d’intérêt.
Même sans acheter quelque chose, je ne saurais trop
vous conseiller de visiter la boutique MUD et ses créations splendides, juste
pour l’accueil super gentil et en français s’il vous plaît et l’architecture
incroyable du lieu.
À la volée, la croisière pour découvrir les ponts de la
ville, l’église et la tour des Clercs, les différents miradors, les quais de
Ribeira, le parc da Cordoaria, la librairie Lello, la Cathédrale, le marché do
Bolhão, la gare de São Bento, name it, il y a de quoi bien occuper vos journées.
Le boire et le manger
Puisque vous êtes toujours coincé rive gauche, et que vous
attendez votre tour pour la visite, lisez donc ce Spécial porto que je me suis
fait un plaisir de vous pondre.
Vous vous rappelez du bar Boheme de Faro? Leurs
bières viennent d’ici.
La micro Letraria vous ouvre grand ses portes et sa ligne
de pression.
Après avoir admiré la vue depuis le Miradouro da Vitória on ressent
soudain un petit creux et une envie folle de très bien manger.
Remontez la rue
et entrez au Farro "Padaria’’ (R. de São Bento da Vitória 80), c’est nouveau,
c’est jeune et surtout c’est pétri de talent !
Attention, tous les restaurants
conseillés dans les guides sont pris d’assaut, il vaut mieux réserver sa table.
Lors de notre visite côté caves de porto, nous avons très bien mangé au petit
marché Beira-Rio qui héberge un nombre suffisant de kiosques proposant
toutes sortes de mets différents.
En passant par la Fábrica da Nata, on se gâte
avec quelques pasteis de bacalhau pour l’apéro et des pasteis de nata pour le
dessert. Ils sont tous les deux excellents et peu chers.
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AVEIRO
Dormir
Family House, nous offre des chambres simples avec salle de bains privative ou
sur le palier et surtout un accueil chaleureux. Extrêmement bien placé, on a
accès très rapidement aux activités touristiques. Le petit déjeuner est généreux
et servi avec amour.
Visiter
Aveiro
est calme et romantique, alors on ne va pas bouder son plaisir à aller naviguer
sur les canaux, car même si ce ne sont pas des gondoles, c’est quand même
chouette (et bien moins cher).
Se promener dans les petites rues, mirer le
reflet des nuages dans les salines, humer les mille parfums du marché, et
simplement prendre son temps pour relaxer et regarder le temps passer au rythme
des marées.
Le boire et le manger
À peine arrivé, on fonce tout de suite dans
une pâtisserie pour déguster la spécialité locale, les ovos moles. J’ai goûté
cette étrange petite pâtisserie à la confiserie Peixinho, une boutique pleine de
charme et de bonnes choses.
Mais on en trouve vraiment partout, puisque c’est la
spécialité.
D’ailleurs, les ovos moles, ont été les premières douceurs
conventuelles à obtenir une protection de la Commission européenne et le statut
d’IGP (Indication Géographique Protégée).
À l’heure bénie de l’apéro, on va se
poser sur les chaises du Boteco Aveiro, au bord du canal du marché aux poissons.
On regarde les bateaux colorés aller et venir, le soleil poursuivre son immuable
course et le doux clapot caresser le quai. Si elle n’est pas réputée pour son
accueil, la Adega Evaristo propose des portions généreuses, sourire en option.
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SINTRA
Dormir
À moins de 10 minutes de marche
de la gare, offrant un stationnement gratuit, de grandes chambres dans une
bâtisse ancestrale parfaitement entretenue, un endroit idéal pour passer une ou
plusieurs nuits.
Visiter
À Nazaré on grimpe dans le fort de São Miguel Arcanjo et on visite les salles dédiées aux funambules des vagues géantes.
À Sintra ? Tout, et encore plus.
On ne peut passer à côté du
palais national de Pena et son immense parc sans y entrer. Déambuler sur les imposants murs crénelés du château des Maures, rêver au milieu des jardins de la Quinta da
Regaleira, et profiter du petit village de Sintra, il y a tant à voir.
Le boire et le manger
La Casa Piriquita est une référence des meilleures pâtisseries de la région. On
y déguste Travesseiro, Queijadas (mes préférés), ou encore Pastel da Cruz Alta,
entre autres.
Ils font également de délicieux sandwichs pour grignoter entre
deux visites.
Le Café de la gare cache bien son jeu avec d’excellentes
viennoiseries.
Le soir, sur les conseils de notre hôtesse, nous avons très bien
mangé chez Dom Pipas, juste derrière la gare, avec un service en français et un
accueil très agréable.
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COUPS DE COEUR
Les Portugais sont des gens absolument
charmants.
À part les deux bagarreurs de Lisbonne, nous n’avons pas assisté à
des rages au volant ou des crises de colère.
La nourriture fraîche, faite maison
et généreuse ; les azulejos qui donnent un charme irrésistible à n’importe quel
mur ; les jolis pavés qui recouvrent toutes les rues et trottoirs ; les paysages
diversifiés ; les amandiers en fleurs, même s’ils sont arrosés de produits
chimiques ; les vénérables chênes-lièges et les immenses pins parasols ; les
falaises tourmentées ocres de la côte algarvoise ; les villes agréables à vivre
; les fresques souvent très artistiques ; les shooters de Ginja à n’importe
quelle heure ; la balade dans le tram 28 et celle sur les canaux d’Aveiro ; la
visite des caves de Ferreira à Porto ; les promenades sans but hors des circuits
touristiques classiques, les visites touristiques classiques ; l’accueil de tous
nos hôtes et hôtesses; le voyage dans le temps en visitant Sintra ; le parfum
entêtant et enchanteur des fleurs d’oranger.
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ÇA FATIGUE
Les maudits pavés, les
28 000 collines de Lisbonne en 1 journée, le manque de temps… Mais sans pavés,
ni collines où serait le plaisir ?
On a adoré !
La
tentative d’arnaque de ma location de voiture.
Lorsque j’ai rendu la voiture à
Lisbonne, j’ai fait remarquer la petite rayure sur l’aile que j’avais
malencontreusement gagnée dans un stationnement trop étroit de Porto. Le
responsable inspecte la chose, fait ses papiers et m’affirme que c’est trois
fois rien, un coup de polish, de peinture et le tour est joué. En plus la
bagnole est déjà sérieusement rayée de tous les côtés. Un petit 40 euros, pas
plus mon cher monsieur, merci, bonsoir. Ben non, ils ont gardé les 1000 euros de
caution toi chose !
J’ai donc porté plainte pour facture abusive à ma banque.
Visa m’a immédiatement remboursé et s’occupe de l’affaire. À suivre...
Donc, si
cela devait vous arriver, faites faire les réparations par un mécano sur la
route, ça coûtera bien moins cher.
Les gens qui risque leur vie, littéralement,
pour un crisse d’égoportrait ! Une barrière, des têtes de mort sur un panneau,
des avertissements de danger, bah on s’en fout on veut notre photo. Nos, notre,
nous, je, moi-je, oui mais, non mais… Plus capable.
Et en même temps je suppose que c'est une forme de sélection naturelle, mais j'ai peur d'être cynique.
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ÇA RASSURE
La circulation
est assez paisible, il est vraiment rare d’entendre un coup de klaxon ou de voir
des gens s’énerver. Pas de sentiment d’insécurité, mais les endroits où nous
traînions n’étaient pas non plus les plus risqués.
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TRANSPORTS
RyanAir nous a transporté de
Marseille à 18h30 pour arriver à Lisbonne 19h50. Bien sûr les heures sont
approximatives en fonction des grèves françaises, des passagers qui font du
trouble ou toute autre sorte de raison.
Nous avons payé 341 euros pour les deux,
incluant un bagage enregistré en soute pour chacun. Évidemment, sans l’option
bagages en soute ça coûte moins cher, mais comment aurions-nous ramené des
sardines, du porto, du miel, du vin, des pasteis de nata ?
Sur place, la voiture
est une malédiction en ville, et un vrai bonheur en dehors.
Nous l’avons louée
chez RecordGo, que je ne recommande pas. Certes, les deux semaines étaient
facturées moins de 100 euros, mais avec le recul et la lecture d’autre avis, ça
pue un peu du fondement…
Tram, bus, métro, train, traversier, funiculaire ou
ascenseur tout fonctionne bien et le plus efficace reste une excellente paire de
chaussures.
Taxi, Uber, Bolt, sont aussi des alternatives très pratiques et peu
dispendieuses pour se rendre ou arriver de l’aéroport.
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ARGENT
C’est l’Europe,
c’est l’euro.
Avec notre monnaie canadienne, le change n’est pas très favorable,
mais en moyenne la vie y est moins chère. Les cartes de crédit sont acceptées
partout et pour éviter des frais inutiles si vous n’avez pas de compte en banque
en France, je vous conseille d’ouvrir un compte en ligne.
J’en ai ouvert un chez
Revolut et avec ma carte virtuelle je peux payer partout sans frais. Il me
suffit ensuite de faire un virement via mon compte en banque français pour
approvisionner le compte débit de Revolut.
C’est simple comme bonjour et en
cliquant sur ce lien c’est encore plus facile :
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SOUVENIRS
Tel que
je le disais plus haut, dans nos bagages en soute on trouve des sardines en
conserve, du délicieux porto, des pots de miel des Açores, quelques pasteis…
Je
sais, on trouve aussi de très bonnes sardines en France ou même chez Lideul,
mais certainement pas celle de la Conseivera de Lisboa. Et puis du miel des
Açores, m’est avis que c’est plus compliqué aussi.
Amoureux de la vaisselle?
C’est le paradis sur terre. De nombreuses boutiques en vendent au poids, et si
on veut taper dans la haut de gamme, je ne peux que conseiller l’incroyable et
splendide magasin Vista Alegre.
Des t-shirts super originaux chez Typographia,
des bouteilles de Ginja, de absolument tout chez A Vida Portuguesa, un couteau
local à l’armurerie Espingardaria central A. Montez, juste à côté de la gare
Rossio.
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CONCLUSION
Une seule : vite y retourner ! Mais prendre le temps.
Rester
3 ou 4 jours à chaque endroit, s’imprégner de l’ambiance, faire connaissance
avec les voisins, pouvoir rêver face à un paysage sans se dire qu’on va être en
retard, compter les grains de sable sur une plage ou la vider de ses coquillages
(et les remettre), devenir un habitué d’un café, apprendre un peu plus que
obrigado et bom dia.
Y aller à moto pour apprécier cette grande liberté sur des
routes en très bon état, ou louer un mini van chez Indie Campers pour encore
plus d’autonomie et visiter l’arrière-pays oublié des touristes.
Éviter juillet
et août, surtout en Algarve où tout le monde nous a fait promettre de revenir
hors saison.
Le Portugal se voyage vraiment facilement et les options, qu’elles
soient citadines, océanes ou montagnardes ne manquent pas.
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Allez, on se retrouve
à la prochaine escale. On va où ? Nous on sait ;)
Vous avez aimé ? Faites-le
savoir dans vos commentaires et partagez. Tourlou !
Fantastique ! Tellement intéressant et bien écrit...j'ai tout lu, tu ne m'a pas perdue.
RépondreSupprimerFélicitation !!! Merci pour le partage de cette si belle présentation du Portugal.
Merciiiiii pour ce magnifique voyage virtuel. Lire votre périple, en étant dans le TGV Paris-Nantes, ça donne trop envie de prolonger plus au sud! Merci beaucoup pour le travail de synthèse historique, pour l'humour, le partage. Toujours un très grand plaisir de te/vous lire😊.
RépondreSupprimerVivement le prochain voyage : la Bretagne ?? 😘
Merci beaucoup pour le commentaire. Ahhh la Bretagne ♥ Mais non, nous allons partir un peu plus au sud ce printemps. PS : T'es qui ?
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