Philippines 2019 - Le bilan

Les Philippines, c'est où c'est quoi ? 
Parce que les cours d'histoire/géo semblent avoir disparu de nos écoles, voici un petit résumé. 

Une pincée de géographie 
La République des Philippines est posée au nord-est de la Malaisie, entre mer de Chine, mer de Sulu, mer des Célèbes et mer des Philippines. 

Elle est constituée d'un archipel de 7 641 îles dont onze totalisent plus de 90 % des terres et dont un peu plus de 2 000 seulement sont habitées, alors qu'environ 2 400 îles n'ont même pas reçu de noms. 
Sa superficie est de 300 439 km2 (Canada 9 984 670)

Le pays est régulièrement balayé par les typhons du Pacifique et est le 3e pays au monde le plus exposé aux catastrophes naturelles après les Tonga et les Vanuatu.

Mont Apo
De nombreux volcans ponctuent son paysage et beaucoup sont en activité. Son point culminant est le Mont Apo, culminant à 2954 mètres au-dessus des flots, sur la grande île de Mindanao.

Le climat est tropical, humide suivant la région et les températures varient entre 25 et 40º. 

La faune et la flore sont riches et beaucoup d'espèces sont endémiques, comme le chou tarsier de Bohol.

Manille, la capitale est située sur l'île de Luçon (ou Luzon) et compte environ 1,8 million d'habitants (comme à Montréal !).

Un bouquet garni d'histoire
On a retrouvé des vestiges de plus de 700 000 ans sur l'île de Luzon. 
Grâce à quelques pirogues instables, des migrants ont eu le courage de traverser les forts courants pour venir s'installer sur les îles du nord.

Jusqu'en l'an 1000, ce sont des tribus qui occupaient les îles sans avoir de vrais contacts avec le monde extérieur. Puis s'en vinrent faire un petit tour les marchands chinois, indiens, arabes et indonésiens. Les Chinois s'installèrent en communautés permanentes, puis les musulmans se sont établis dans l'archipel des Sulu tout au Sud du pays.

Fernand de Magellan
En mars 1521, les conquérants espagnols, menés par le portugais Fernão de Magalhães sont les premiers Occidentaux à poser leurs bottes sur le sable philippin. 

Fernand, qui a donné son nom au fameux détroit, découvert tout un tas d'endroits inconnus, baptisé l'océan de pacifique, converti le roi Humabon de Cebu au christianisme et qui était bien parti pour conclure la première circumnavigation (pour les ceusses qui savent pas ce que c'est, c'est un tour du monde en bateau), se heurte à l'hostilité du roi Lapu-Lapu qui n'a que faire des envahisseurs et refuse catégoriquement de se soumettre à leur religion. 

Magellan qui devait se rengorger comme un fier découvreur qu'il était, s'en va combattre avec seulement 60 hommes certes armés d'arquebuses contre 1800 indigènes nus comme des asticots, mais redoutables chasseurs munis de flèches empoisonnées. 
Pas fous, les guerriers s'étaient fabriqués de solides boucliers en bois dur résistants aux balles des arquebuses et le poison de leurs flèches avait un effet radical.

Le 27 avril 1521, Fernand de Magellan meurt sur l'île de Mactan où nous avions passé une inoubliable Saint-Valentin.

Circumnavigation de Magellan
Évidemment, la mini armée de Magellan est défaite et pour couronner le tout, le roi de Cebu, où s'étaient réfugiés les survivants, tend une embuscade aux marins. Seuls ceux restés sur les bateaux parviennent à s'enfuir et après moult péripéties arrivent en Espagne 3 ans après leur départ.

L’archipel a été baptisé Philippines en l’honneur du futur roi d’Espagne, Philippe II peu après sa découverte et entre dans l’Empire colonial en 1565. Manille est fondée en 1571 et est à peu près la seule place forte où les Espagnols résident.
En 1578, l’Espagne tente de regagner les îles musulmanes du Sud, mais devant la féroce obstination des locaux, les conquérants européens abandonnent définitivement Sulu en 1646.

L’évangélisation de la Chine et du Japon ayant totalement foiré, l’Église jette tout son pouvoir sur les populations des îles et devient la toute puissante friocracy, le règne des frères (religieux) qui gère la justice, l’ordre public et la collecte des impôts.

De fait, les églises sont incroyablement nombreuses aux Philippines, et la religion présente partout. Mais pour autant qu’ils soient particulièrement croyants et pratiquants, nous n’avons jamais ressenti le côté négatif de la religion. Tolérants et bienveillants, on dirait que l’influence des Tropiques modère les véhémences religieuses de certains extrémistes de nos latitudes.

L’Espagne contrôle le pays jusqu’à ce qu’un mouvement de libération commence à poindre vers la fin du 19e siècle. José Rizal, exécuté par les Espagnols en 1896 est le premier martyr national et renforce les volontés indépendantistes.

Les États-Unis, toujours prompts à se mêler de ce qui ne les regarde pas, interviennent militairement, mais le Traité de Paris de 1898 met fin au conflit.
L’Espagne refuse toujours l’indépendance du pays, mais s’en débarrasse en le vendant aux États-Unis pour 5850 fois moins que la fortune de Jeff Besos, soit 20 millions de dollars.

Les Philippins, bien écoeurés d’avoir un nouveau maître tout aussi envahissant tentent de virer les Américains, mais se font littéralement massacrés. Plus de 15% de la population est occise, principalement l’élite hispanisée et indépendantiste.
Finalement, en 1935 les États-Unis accordent du bout des lèvres, le statut de semi-autonomie au pays et un président est élu.
En 1937, le tagalog, un dialecte parlé autour de la capitale, devient la langue nationale, puis en 1987, le philippin plus généraliste devient langue officielle. L’anglais est couramment parlé dans les villes et les lieux touristiques.

Marche de Bataan
En 1942, les Japonais envahissent le pays. Les résistants se font férocement réprimer, et la répression japonaise est atroce. 
La Marche de la mort de Bataan voit tomber plus de 20 000 prisonniers, et le Massacre de Manille figure parmi les pires exactions commises par les barbares nippons.
Constatant que Manille serait impossible à défendre, le général Yamashita ordonne le retrait des troupes. Mais désobéissant au patron, une partie des troupes reste en ville et se livre au massacre de civils, hommes, femmes, enfants, blessés et otages. On estime à 100 000 le nombre de victimes de ces atrocités.

En 1945, le général Mac Arthur libère l’archipel et le pays gagne son indépendance le 4 juillet 1946.

Imelda et Ferdinand Marcos
De 1965 à 1986, Ferdinand Marcos est le dictateur tout puissant du pays. Népotisme, corruption, mauvaise gestion, abus de biens, Marcos est également considéré comme un modèle de détournement de fonds en barbotant des milliards au Trésor.

Depuis 2016, c’est le sémillant Rodrigo Duterte qui dirige le pays de main de fer. Avec des phrases comme : ‘’Oubliez les droits de l'homme, si je deviens président, ça va saigner’’,  ou l’incitation à la population d’assassiner les trafiquants et toxicomanes, il plonge dans le populisme et ça plaît.

En seulement 4 mois de présidence, il couvre l’exécution sommaire de 3 700 personnes. Après 6 mois, ce sont 2 000 assassinats sans procès et 5 000 par des milices diverses. À la fin de l’année 2018, l’estimation est de 30 000 victimes.
Un enfant de 9 ans peut être emprisonné, et les policiers véreux sont poursuivis sans relâche. « Vous, les policiers, vous êtes les plus corrompus. Vous êtes corrompus jusqu'à la moelle. C'est dans votre sang » assène Duterte.

Et dans son projet de vie, le dictateur comme il aime à se revendiquer, souhaiterait avoir la réputation du grand taré ougandais Idi Amin Dada, responsable de 300 000 morts dans son pays. En voilà un qui a de l’ambition!
Singulièrement, il soutient les droits des homosexuels. De là à dire qu’il est un peu mal dans sa peau...

Partout où nous sommes allés, la population semble apprécier le franc-parler de leur président et les actions qu’il mène contre le narcotrafic, la corruption et la volonté d’occuper une place importante sur l‘échiquier politique de la région. Nous n’avons jamais mis en doute la ferveur de la rue, gardant nos idées occidentales tout au fond de nos têtes.

On parle de gros sous ?
Le peso philippin (PHP) donne environ 0,026 dollar canadien. La vie y est peu chère, mais le rapport qualité/prix des chambres pour les touristes est un peu comme au Myanmar. Beaucoup de touristes, peu d’offres, forcément ça coince quelque part. Mais on se rattrape sur le prix de la nourriture et des transports.

Un soupçon de démographie
En 2017, les Philippines comptent 105 millions d’habitants (Canada : 37,6 millions).
Les habitants sont les Philippins et les Philippines, et ces dames conçoivent en moyenne 3 bébés, alors que les Canadiennes en sont à 1,59.
L’espérance de vie y est d’environ 70 ans (Canada : 82 ans).


Entrer au pays
Aucun visa n’est demandé pour entrer aux Philippines. Le passeport valide 6 mois avant la date d’expiration permet de rester 30 jours dans le pays. Mais on peut prolonger le séjour de 30 jours en faisant la demande dans n’importe quel BOI, bureau d’immigration. Il faut en faire la demande moins d'une semaine avant l’expiration de la durée officielle et il en coûte 3 030 pesos (env. 80$ CA). Après cette date fatidique, il faut ajouter 1 000 pesos. 
Dès l’aéroport, on peut demander une prolongation de séjour et au nombre d’îles à visiter, ce serait une excellente idée si votre durée de voyage vous le permet.

Volcan Taal, janvier 2020
Risques
Hormis la nuit, dans les grandes villes comme Cebu ou la banlieue de Mactan, nous n’avons pas eu le sentiment d’être en danger. Et même là, il suffit d’éviter les zones à risques, les endroits peu éclairés et se déplacer en taxi.

Les plus grands risques viennent du fait que le pays est le 3e plus dangereux pour les catastrophes naturelles. De fait, quelques semaines avant notre départ, le 29 décembre, une tempête fait plus de 125 morts dans le centre du pays. 
Le Sud est souvent confronté aux tremblements de terre et éventuel tsunami, sans compter typhons, cyclone et autre joyeuseté que notre planète s’amuse à nous lancer. Posé sur la ceinture de feu, le pays compte plusieurs volcans actifs qui se réveillent de temps en temps.

Les oursins sont très présents dans les îles puisque les locaux en font la pêche. Il faut juste éviter de marcher sur ces petites boules pleines d’aiguilles. Chutes sur des roches glissantes ou en scooter sont à éviter.
Aucun vaccin n’est obligatoire, mais c’est bien d’être à jour des classiques DTP et hépatites.

Très religieux, les Philippins se classent au 3e rang mondial de la population catholique après le Brésil et le Mexique. Chaque année pour les fêtes pascales, certains exaltés se font crucifier avec de vrais gros clous pour toute une journée, et d’autres se lacèrent le dos avec des fouets pour commémorer la passion et la crucifixion du Christ. Le Vatican condamne ce qu'elle considère comme du fanatisme.
Malgré leur ferveur religieuse, les Philippins sont très tolérants envers la communauté LGBT , jusque dans les îles où les gays, lesbiennes ou transsexuels peuvent vivre leur vie de façon tout à fait libre et sans jugement.

Internet et téléphone
J’ai acheté une carte SIM à l’aéroport qui m’a permis de me connecter à Internet. Pratique pour commander une voiture Grab ou pour organiser la suite du voyage. Les connexions dans les îles sont soit très faibles, voire inexistantes. Idéal pour décrocher !

Détails du voyage

Cebu
Transport
Nous sommes arrivés par bateau depuis Tagbilaran, sinon la ville est facilement accessible par l’aéroport international de Cebu-Mactan.
Pour se déplacer en ville, les taxis sont nombreux et pratiquent en général les mêmes prix que la compagnie Grab (le Uber asiatique). Mais avec Grab, tout se règle via l’application, on paye par carte bancaire et aucune négociation n‘est de mise. Tranquillité d’esprit et service efficace.
Sinon, on marche, mais c’est pollué, chaud et la circulation est quand même assez anarchique. 
Dormir
Mayflower Inn (30$ CA). Relativement central, les chambres sont propres et le personnel accueillant.
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Cebu n’est pas la ville la plus sexy pour s’y balader. Hormis les immenses centres commerciaux et le temple taoïste que je voulais revoir, je ne conseillerais pas vraiment de rester en ville. Mais c’est un point de chute incontournable si vous voulez visiter la grande île de Cebu, et un centre névralgique pour les déplacements en avion dans la région.
Manger et boire
Réputé pour son lechon, Cebu affiche fièrement son plat national. Le cochon de lait grillé se sert dans beaucoup de restaurants, mais les Zubuchon, Rico's et CnT se démarquent de la concurrence.
On y a aussi dévoré d’excellentes crevettes au Bucket Shrimp que je recommande sans hésiter.
Ensuite… Ish… Des fast-foods par centaines…!   

Bohol
Carmen – Chocolate Hills
Transport
Pas de Grab dans le coin, on grimpe dans des tricycles, des jeepneys et/ou un minivan qui vous emmène n’importe où pour un prix modique. Il faut s’entendre sur le prix de la course dans les tricycles avant de partir. À la campagne, il suffit de se mettre au bord de la route et attendre l’arrivée d’un bus. 
Dormir
Si vous avez bien lu mon journal de Bohol, je vous déconseille totalement le logement que nous avions choisi. D’ailleurs il n’apparaît plus sur le site d’AirBnB.
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Le seul intérêt de ce petit coin de l’île est les fameux Chocolate Hills. Un site magnifique, mais qui pourrait également se visiter en demeurant à Tagbilaran.
Il y a de nombreuses cascades qui valent le détour et le port du maillot moulant.
Manger et boire
Hormis les poulets grillés (lechon manok) du bord de route et les bières du dépanneur, il n’y a pas grand intérêt culinaire dans le coin.

Tagbilaran
Transport
Le petit tricycle nerveux est maître en la ville principale de Bohol. Le scooter permet de se balader vers les lieux touristiques les plus intéressants et la circulation pas trop anarchique. Enfin, il faut quand même savoir conduire un deux roues...
Dormir
Grande chambre propre au Constrell Pension House
Un bar karaoké au rez-de-chaussée risque de vous donner des maux de tête, mais l’établissement ferme relativement tôt. L’accueil y est sympathique et le personnel aidant pour louer un scooter ou un taxi.
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Il y a pas mal de chose à découvrir non loin de Tagbilaran, notamment les petits tarsiers, même si mon sentiment est mitigé concernant cette visite. 
Les nombreuses cascades et autres lieux de baignade en milieu sauvage et la ville qui mérite un petit tour curieux.
La cathédrale est aussi un lieu qui vaut une visite.
Enfin, le port est un incontournable pour poursuivre le voyage vers d’autres îles.
Manger et boire
On mange très bien dans le restaurant The Buzzz Express of Bohol Bee Farm et chez son voisin, succursale du Bucket Shrimps de Cebu.

Panglao
Transport
Nous nous sommes rendus à notre hébergement en taxi, puis avons loué un scooter pour la durée de notre séjour sur l’île. La circulation y est douce, comme la vie qui s’y écoule.
Ne pas hésiter à tester la machine avant de conclure la location. Freins, lumières, klaxon et assurance sont à vérifier.
Dormir
Superbe chambre dans un petit bungalow au Sunrise Guest House trouvé sur AirBnB. La communication a été très facile, le scooter loué presque neuf et la chambre géniale.
La situation est un peu en retrait de tout intérêt touristique, mais en étant motorisé, ce n’est pas vraiment un problème. Une plage est tout à côté et permet de faire bronzette et ploufplouf.
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Se promener en scooter sur Panglao est agréable. Le coucher de soleil se mérite et vaut largement le petit effort pour trouver un endroit non colonisé par les groupes hôteliers qui privatisent leurs plages.

L’activité phare est la plongée sous-marine avec le très couru site de Balicasag, une île au sud du sud de Panglao. Les visiteurs y sont très (trop) nombreux alors il y a des quotas. Et je ne suis pas tombé sur les bons jours pour y plonger. Le site est réputé pour sa population de tortues qui s’y épanouissent avec grand bonheur. Mais les autres sites ne sont pas en reste, et j’ai beaucoup aimé l’accueil au club Equation, en français s’il vous plaît, et avec Cap’tain Boboy !

Il faut faire un tour à la fameuse Bohol Bee Farm qui propose des chambres (chères), une terrasse des plus agréable pour boire un excellent café, déguster quelques glaces maison et surtout acheter des miels que l’on ne trouvera nulle part ailleurs.

Les choix de miels sont suffisamment intrigants pour que je vous les explique : le miel sauvage est récolté dans des ruches sauvages dans les forêts des Visayas et sur la grande île de Mindanao ; le miel dur a naturellement maturé en forêt suite à plusieurs  facteurs : la ruche n’a pas été trouvée assez rapidement pas les récolteurs, les abeilles trop agitées n’ont pas permis la récolte, ou les api-récolteurs ont eu des activités plus pressantes et ont du retarder la collecte du miel. Ainsi, le miel prend de l’âge comme un bon fromage et devient plus dur.
Finalement le miel de Molave est issu du nectar de fleurs de molave (vitex parviflora) un arbre qui pousse aux Philippines, en Indonésie et en Malaisie.
J’ai évidemment acheté les trois !
Manger et boire
Dans le coin d’Alona Beach on trouve une multitude de restaurants de toutes sortes.
Nous avons bien mangé, et surtout découvert la salade d’algue dans un resto de poisson sur la route de la plage.

Siquijor
Transport
On se rend sur Siquijor par bateau directement de Tagbilaran. La traversée est assez rapide, environ 1h20 et coûte dans les 24$.
Sur l’île, le scooter est le meilleur moyen de se déplacer. La circulation y est tranquille, les routes en bon état et on accède facilement à tous les sites.
Dormir
Islanders Paradise Beach à Larena. 
Peut-être pas l’établissement le mieux situé de l’île, mais de jolis bungalows très nature, en face d’une plage propre où il fait bon se promener.
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Siquijor est un enchantement ! Entre plages, falaises, cascades et montagne, il y a de quoi faire.
Impossible de taire l’existence de la magnifique cascade de Cambugahay aux eaux bleues, ou celle de Lugnason. La petite plage de Paliton invite au repos avant d’attaquer la route côtière. 
La plongée sous-marine est également une activité courue, je suis allé plonger avec le club Last Frontier Dive à San Juan.
Manger et boire
U Storie
Peu réputées pour sa gastronomie, les Philippines réservent quand même quelques surprises.
Ici, c’est au U Storie, un superbe établissement qui propose aussi des bungalows luxueux, que nous avons le mieux mangé.
Le kinilaw est une spécialité du sud et consiste en une salade de poisson cru mariné dans du jus de calamansi, l’agrume local. Au U Storie on le déguste face à la mer à laquelle on accède par un escalier à travers les rochers.
La pizza de Toto à Larena est un très bon dépanneur, ou alors il reste les p’tits poulets qui tournent dans leurs vitrines sur le bord de la route.

Palawan
Port Barton
Transport
Comme sur toutes les îles, on peut y aller en bateau. C’est le moyen le plus économique, mais il faut avoir le temps… 
Nous avons choisi de prendre l’avion entre Cebu et Puerto Princesa, un gain de temps non négligeable, surtout quand l’avion part à l’heure !
L’île est immense, donc il vaut mieux prendre un minibus pour aller directement à l’endroit de son choix, puis louer un scooter sur place.
Les autorités déconseillent fortement d’aller dans le sud à cause de certains mouvements des radicaux islamistes un peu timbrés.
À Port Barton on loue un scooter ou une petite moto et on se balade le nez au vent.
Dormir
Dans ce tout petit village on dirait que tout le monde a une chambre a offrir. Nous sommes bien tombés chez la rubiconde Néné qui tient de main de maîtresse femme la pension Chisiphil Homestay.
Jolie chambre propre avec salle de bain partagée dans un bungalow à part dans un jardin au centre du village.
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Quelques jolies plages. Non, une TRÈS jolie plage et une cascade qui vaut bien une baignade.
À Port Barton, on prend son temps. On regarde les enfants jouer sur la plage, on boit un verre face au soleil couchant et on se paye un Island hopping dans un coin beaucoup moins touristique qu’El Nido.
Manger et boire
Surprenamment, on trouve de très bons restos dans ce petit village. 
L’immense et délicieuse pizza chez Gorgonzola qui devrait travailler l’accueil et le sourire, les crêpes et le café en français, à La Petite Table, et le soir on s’installe sur la plage, les pieds dans le sable avec un poisson ou un calmar grillé . 

El Nido
Transport
On réserve un minibus directement à la ‘’gare’’routière de Port Barton et à l’heure prévue, on s’en va vers le nord.
Beaucoup de petits tricycles papillonnent dans les rues d’El Nido, et nous avons également loué un scooter.
Dormir
Nous avons choisi de rester à l’extérieur du brouhaha touristique en nous arrêtant à Corong Corong, au Columbus Inn.
Grande chambre proprette, service souriant aux chambres pour le petit-déjeuner, mais dans l’ensemble, le personnel est assez morose.
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À El Nido, on ne peut pas zapper les fameux Island Hopping. Plusieurs formules sont proposées, soit le tour en bangka avec une gang de 20 à 25 joyeux lurons, soit la bangka privatisée oubedon le petit yacht équipé de puissants moteurs hors-bord avec la compagnie Skipper Charter

Les prix vont du simple au triple, à vous de choisir entre fiestas, balade au rythme des vagues en amoureux ou le tour deluxe avec guide, matelot et capitaine 
La jolie plage de Las Cabanas et son sable fin où l’on aime paresser à l’ombre des cocotiers à l’abri du soleil brûlant.
La plongée sous-marine avec quelques sites fort sympathiques en compagnie du club El Dive. Malheureusement nous étions en pleine saison des vents et la visibilité était moyenne.  En revanche, il n'a jamais fait trop chaud.
Manger et boire
Beaucoup de touristes = beaucoup de choix de restaurants.
Entre pizzas, grillades de la mer en bord de plage, mets thaïs ou autres tables plus chics, on a l’embarras du choix à El Nido.
La pizzeria Altrove propose d’excellentes pizzas. S’il y a trop de monde en attente, la succursale Altrove Express peut dépanner. On trouve également un Altrove à Coron.
Pour les gourmets gourmands qui comme moi aiment la glace, je fais plus que conseiller les délicieuses crèmes glacées chez Gusto.

Nacpan
Transport
On se rend à Nacpan en minibus que l’on réserve dans n’importe quelle agence d’El Nido.
Il faut compter une quarantaine de minutes et 600 pesos (env. 15$ CA).
Ensuite, rien. On chausse ses gougounes de compète jusqu’au hamac.
Dormir
Chez Jack's Place, tout au bout du chemin de sable, l’une de nos meilleures chambres de tout le voyage.
Confort sommaire, toit en palme de cocotier, plancher en bambou, mur en nippa, petite terrasse pour fumer un cigare ou boire un verre de Tanduay, douche frette, pas de WiFi, ni de réseau, et l’électricité seulement de 18 à minuit juste le temps de recharger les batteries de notre électronique.
Le vrai bonheur d’un semi-Robinson avec le bruit de la mer, du vent dans les hauts cocotiers et des oiseaux qui pépient pour un oui ou un non.
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Rien.
Aucune obligation de visite, d’excursion, de monument, de point d’intérêt incontournable, la Sainte Paix !
La plage, la mer, le repos.
Manger et boire
L’offre est limitée, mais on se contente de peu, d’autant que le petit kiosque Gusto soit ouvert.

Coron
Transport
Ça se complique un peu. 
Il y a bien un petit aérodrome à El Nido qui offre des vols vers Coron, mais ils sont rares et chers.
L’option la plus évidente est le bateau qui mettra 4 heures ou plus suivant l’état de la mer.
Il n’y a que deux compagnies en 2019 qui offre les traversées et seulement une par jour. Impossible de débarquer dans une agence pour partir le jour même voire le lendemain. Prévoir au moins 4 à 5 jours pour être certain d’avoir une place.
À Coron on loue un scooter ou on affrète un tricycle.
Dormir
On a un peu explosé le budget dodo en réservant une chambre au Pearl Vista de Coron Resort Hotel. Nous avions envie d’un peu de luxe en cette fin de voyage. Le rapport qualité/prix est très bon, la chambre immense et confortable, la piscine propre et assez grande pour faire la bombe et le petit resto offre de bons plats. Le petit-déjeuner est servi en buffet, il y a de tout pour tous.
Le personnel très souriant et serviable est aux petits soins. 
Voir
Coron offre pas mal d’activités, dont les très courus Island Hopping, et comme à El Nido on peut choisir les tours A, B, C ou D sur des bangkas surpeuplées ou en petit comité en privatisant un bateau et son équipage.
N’ayant aucune envie de fraterniser avec 15 touristes vociférants, nous avons choisi cette option. Ce n’est pas excessivement cher et le contact avec l’équipage est quand même vachement sympa.
Coron est également réputée pour ses épaves de bateaux japonais et si l’on aime respirer sous l’eau, la plongée sous-marine est incontournable. J’ai plongé avec Corto del Mar, club tenu par un Français secondé par une équipe joviale et professionnelle.
Quelques marches mènent au sommet du Mont Tapyas d’où on observe la magie du soleil couchant.
L’île mérite également une balade à scooter.
Manger et boire
Altrove, la pizzeria d’El Nido a également un restaurant ici et ses pizzas sont très bonnes.
Belle découverte aussi avec un tout petit restaurant coréen qui fait de délicieux bibimbap.
La ville se développe vite et nul doute que l’offre va suivre.
Gros crush pour le kinilaw et la salade d’algue Umibudo, le fameux caviar de mer, sur la terrasse de La Sireneta où le soleil se couche avec majesté.

Coups de cœur
On ne change pas une combinaison gagnante : les Philippins
Sauf quelques très rares exceptions, nous avons été totalement charmés par les locaux. Souriants, aidants, polis, professionnels, ils ont été pour beaucoup dans la réussite du voyage. Surtout dans les premiers jours où tout semblait se liguer contre nous. N’eût été de la gentillesse des gens rencontrés, je me demande si nous aurions poursuivi le voyage après Cebu…
Les enfants sont tous des petits choux plus adorables les uns que les autres. Les grands signes lancés sur le bord des routes, les hello, les check de la main sont des souvenirs dont je ne me lasse pas.

L’île de Siquijor, l’île des sorciers, où le temps est suspendu et où il fait bon vivre.
Le doux village de Port Barton où il fait juste bon ne rien faire.

Les paysages extraordinaires de l’Archipel des Bacuit au nord de Palawan sont tout simplement à couper le souffle. J’ai vu de très belles choses depuis le temps que je voyage, mais là j’étais sur le cul.

La parenthèse de quiétude de Nacpan où les mauvaises ondes n’arrivent pas

Les épaves de Coron, histoire engloutie dans les douleurs de la guerre et qui ont retrouvé une sérénité en offrant des abris pour la faune sous-marine.

À taaaaable !
Ah…
Kinilaw et Umidubo
Les Philippines ne sont pas une destination gastronomique de premier plan.
En ville ce sont les immondes fast-foods qui tiennent le haut du pavé, dont la chaîne nationale Jollybee dont l’odeur ne nous absolument pas incité à franchir la porte. Par contre, les Philippins en raffolent et ça commence à se voir.

Les saveurs sucrées, douces et aigres se mélangent bizarrement. L’adobo est une façon de préparer les mets en les faisant mariner dans une sauce à base de vinaigre (de riz, de coco ou de canne à sucre), de sauce soja et d’ail. Le populaire adobo de poulet est partout.

À Cebu, on aime le lechon, cochon de lait farci et roti à la broche.
Cebu est également réputée pour la qualité de ses mangues. Sur les marchés elles font grise mine, mais on peut en acheter des déshydratées dans les centres commerciaux. Ça fait quelque chose de sympa à ramener en plein hiver chez nous.

Dans les îles, on adore le poisson, le calmar ou la pieuvre grillés, de préférence en creusant le sable avec ses orteils. Évidemment le kinilaw, poisson cru mariné dans le jus de calamansi (calamondin), ce minuscule agrume plein de pépins au jus généreux.
On essaye de trouver le caviar de mer, parce que c’est soit introuvable chez nous ou vraiment trop cher.

Et puis quand on est en panne, il reste toujours les grilladins de poulet sur le bord des routes. Le lechon manok est un plat économique et délicieux.

Souvenirs
J’aime rapporter des souvenirs locaux et usuels. Et j’aime les couteaux. Alors je me suis ramené un gros couteau trouvé au marché de Tagbilaran et ai pu franchir plusieurs frontières avec cette arme de coupage massif au fond du sac (en soute).
Les mangues séchées font un cadeau facile à transporter.
Des modèles réduits de jeepneys, fabriqués en canettes, un peu de vannerie...
L’excellent et rare miel de la Bohol Bee Farm (voir plus haut)


Et voilà, c’est terminé.

C’est le deuxième pays après le Myanmar où je regrette d’être parti aussi vite.
Il reste tant à voir!
Le pays est très étendu par-dessus les flots, il est long à voyager et l’aventure est toujours au bout de la route.
Mon trop ambitieux programme de départ a été rogné de façon drastique au vu des longues traversées ou vols. Et aussi parce que nous sommes des voyageurs lents. Nous aimons prendre le temps de découvrir l’endroit où nous sommes, sympathiser avec les locaux et traîner.

L’organisation est quasi primordiale et le temps passé sur le Web nous a hérissé le poil dans la main. Entre logements, transports, correspondances, échéance de date, avion annulé, retardé ou autre bus en panne, il faut garder son sang-froid et tenter de prévoir l’imprévisible.

Les contrôles de police sont peu fréquents pour les touristes du moment qu’on porte un casque en scooter. Il vaut quand même mieux avoir ses papiers avec soi, et surtout, surtout éviter la tentation de céder aux chants des sirènes d’une petite puff de cannabis sativa. Si vous avez bien lu le passage où je parle de l’ambitieux programme d’éradication des trafiquants et consommateurs de substance illicite du président Duterte, ça devrait suffire à calmer vos ardeurs. 
Défoncez-vous à l’air comprimé en bouteille entre coraux et tortues !

J’aimerais retourner aux Philippines pour visiter le Nord et l’île principale, mais dans 5 jours on s’envole pour le Mexique… Pas le temps de niaiser, on a un sac à boucler.

Bisous !


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