Andalousie 2024 - L' intro

Jeudi 7 mars 2024 – En route pour Séville

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14h30 - Aéroport de Montpellier.

Ça y est, je viens de laisser ma maman toute seule derrière le volant, charge à elle de ramener la voiture intacte jusqu’aux pieds des Cévennes. Tâche hautement stressante pour qui ne conduit plus sur de longues distances depuis l’invention de la voiture hybride…
Mais à l’heure d’embarquer dans notre aéroplane, je reçois enfin le coup de fil tant attendue : je suis à la maison, tout s’est bien passé. Genre pfff y a rien là… 

Transavia va nous emmener directement à Séville en passant par-dessus l’impressionnante masse nuageuse qui s’accumule au-dessus des vagues de la Méditerranée. Des épisodes pluvieux de ce genre sont principalement attendus en automne, mais tout part en sucette ma pov’ dame !

Un voyage un peu imprévu - puisque nous devions découvrir une autre partie du monde - et relativement peu préparé. Mais la vie est une coquine qui nous réserve des surprises et le hasard faisant bien les choses, nous avons pu vaquer à d’autres occupations.

Et puis nous ne connaissons absolument pas cette partie de la péninsule ibérique, cette terre si riche d’histoire et d’architecture. Ayant fait un bref passage à Barcelone en Catalogne il y a quelques années, et deux séjours gastronomiques à Donostia (Saint-Sébastien) au pays basque, il nous en reste beaucoup à voir de la péninsule ibérique.

Notre choix s’est porté sur l’Andalousie principalement en raison de son climat très agréable en ce début de printemps, pour sa richesse culturelle et son histoire incroyable, et pour un court voyage loin des confins du monde.
De climat hivernal il n’y eut que quelques gelées nocturnes cette année dans le Gard. Il y a longtemps que les amandiers ont perdus leurs pétales et que les prairies sont magnifiquement couvertes de myriades de fleurs. 

En raison du peu de temps que nous allons y passer, j'ai quand même un mini-peu préparé cette escapade, notamment les villes à visiter et les sites indispensables à voir. 

Une partie du voyage se fera en train, le reste en voiture et la grande majorité en chaussures confortables. J'ai aussi réservé quelques logements, surtout pour les premières nuits, les autres se feront au fur et à mesure. Munis du Lonely Planet de l'Andalousie, de quelques notes piochées sur Internet, nous sommes prêts à découvrir cette partie du vaste monde.

Le vol au-dessus de l’horizon cotonneux s’est bien passé, il y aurait eu quelques turbulences, mais mon manque de sommeil des derniers temps m’a rapidement envoyé dans un monde onirique peuplé de lutins sautillants.

Il est 18 heures 50, l’atterrissage se fait en douceur, la pluie vient de cesser, le mercure frôle les 14 degrés. Nos sacs arrivent en premier et nous sautons quasi immédiatement dans la voiture Bolt qui, en vingt minutes, nous dépose au pied de notre logement pour 4 nuits.

À peine le temps de déposer nos sacs qu’il est temps de profiter de ce quartier Alfalfa, haut lieu de perdition entre bars, bodegas, et ruelles 

Juste à côté de notre piaule, une terrasse improvisée sur le trottoir essaie d’absorber le trop plein de clients de la bodega La Aurora. C’est assez bon signe pour que nous y entrions et trouvions deux petites places coincées entre le bar et un mur. Quelques olives, de la bière bien fraîche, des sourires, des gens qui se parlent pour de vrai sans avoir besoin de plonger leur cerveau vide dans un écran insignifiant. Du beau et vrai monde avec lequel nous échangeons des sourires faute de manier suffisamment la parlure locale.

Nous nous extirpons de ce maelström humain et cherchons un endroit pour ingurgiter quelque chose de solide.
Ce n’est pas le choix qui manque dans le quartier, mais nous essayons autant que possible de repérer des locaux, signe d’une table généreuse et invisible dans un guide quelconque.

Le hasard – qui va jouer un rôle essentiel dans ce voyage, comme dans tous d’ailleurs – nous fait pousser la porte du minuscule bar Alfalfa. L’ambiance est chaleureuse, les gens parlent majoritairement espagnol, et en plus nous trouvons deux places au bar. Le serveur, Rafi, nous met tout de suite à l’aise et son comparse Ramón nous lance de grands sourires.

Un peu ignorants des coutumes locales, nous commandons des plats, ne sachant pas à cet instant la générosité culinaire des Andalous.
Nous recevons donc une énorme assiette de tranches de jambon ibérique, une autre débordante de joues de porc en sauce et pour faire bonne mesure, un bol de Salmorejo, une soupe froide garnie de morceaux de jambon et d’œuf dur.

Le Jamón ibérico de bellota - jambon ibérique de glands - nous étonne par sa texture et son goût. Il est très loin devant les jambons que nous connaissons, les classiques Bayonne ou Prosciutto. Les petites tranches un peu épaisses sont persillées de gras, il fond en bouche et son goût peut évoquer un goût fin de fromage.

Le cochon ibérique est nourri exclusivement de glands de chêne après avoir passé du bon temps à batifoler sous les frondaisons et les pâturages.
Le jambon va vieillir 44 mois, voire plusieurs autres années et il est considéré comme le meilleur jambon du monde. En tout cas, à cet instant précis c’est exactement la sensation que nous en avons.

Pleins comme des cochons à pattes noires avant leur passage chez le boucher et, un peu épuisés par cette première soirée, cédons nos places à d’impatients gourmands qui font le pied de grue devant la porte.

Demain matin, notre première journée officielle commence, attachez vos ceintures !
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