Asie 219 - Chiang Mai à Bangkok

29 janvier – Chiang Mai

Il est temps de rendre la moto… Nous aurons fait 1440 kilomètres sur un parcours sinueux et magnifique. Je recommencerai demain.
Enfin peut-être pas demain, ça épuise un peu ses cavaliers, mais là est une des différences entre un voyage et des vacances. Après un voyage il faudrait prendre des vacances pour se reposer. Et c’est à peu près ce que nous allons faire d’ici quelques jours.

Heureux de rendre l’engin en bon état et de retrouver mes gougounes dont je m’étais ennuyé nous recommençons à parcourir la ville, pour rien, juste pour recommencer à voir du monde.

André ne se lassera jamais de maugréer contre les touristes chinois qui traînent, qui ne savent pas où aller, qui ne se poussent pas, qui foncent sans regarder, qui se selfisent à tour de bras… Bref, André n’aime pas les Chinois.

Nous prenons enfin une pause de marche dans un des nombreux restos grano/vegan/detox/ecolo/bobo/bio que la ville compte. En vérité, la nourriture y est carrément excellente, mais certaines de leurs fréquentations sont un peu ... bizarres.
Nous nous gâterons avec de délicieux falafels, ce qui nous change du riz et des currys dont nous nous sustentons depuis trois semaines.

Ah ben tiens, le petit glacier en face de notre hôtel a retiré le cadenas de sa porte. Le jeune homme qui y officie n’est pas très à l’aise avec une cuillère à glace, mais après quelques ratages et les sourires qui confirment qu’il se sent vraiment gêné, nous aurons droit à nos deux cornets bien garnis.

Pour faire descendre toutes ces victuailles, nous prenons le chemin du marché Warorot sous un soleil de plomb. Heureusement, plusieurs magasins de produits de beauté proposent des tubes de démo de crème solaire ou hydratante dont nous nous oindrons les bras et le visage.

Sur la route, nous visitons des boutiques de vanneries où nous voudrions tout acheter, des commerces de tissus où nous aimerions tout posséder, des échoppes d’antiquités qui nous tendent les bras et finalement, reviendrons avec six cuillères à soupe chinoises, une boîte Tupperware et des pailles en métal. Raisonnables et écolos.

Le soleil se couche derrière la porte Thapae, les Chinois qui sont encore en adoration de ce mur qui a fait les beaux jours d’une sitcom ultra populaire chez eux, donnent à manger aux pigeons sous les grandes pancartes qui l’interdisent et se mitraillent mutuellement à grands coups de flash.

Cette dernière journée à Chiang Mai est en train de prendre fin, nous irons profiter du 5 à 7 au Saloon où le serveur sait exactement ce que nous buvons, puis irons au New Dehli,
Un restaurant indien qui nous avait enchantés il y a trois ans et qui après nos agapes nous confirme qu’il reste toujours le meilleur de sa catégorie.
Par contre, il faut éviter les toilettes, la porte qui y mène est un sas qui vous projette directement dans le pays d’origine du propriétaire avec tout ce qu’il y a de plus insalubre.

Pour digérer ce festin, nous décidons de faire un dernier tour au marché de nuit, histoire de voir s’il n’y a rien que nous n’ayons oublié d’acheter.

Sur la route, les bars à filles aux mœurs discutables sont malheureusement vides, ce qui laisse beaucoup de temps libre aux dames de compagnie qui en manque, de gentiment nous harceler.
Les demoiselles des salons de massage s’arrachent avec difficulté des écrans de leurs téléphones pour tenter un you want massaaaaaaaage sans grande conviction et nous doublons une nuée de touristes avides d’acheter des souvenirs probablement fabriqués dans leur pays.

Dans la zone des restaurants, un mouvement de foule attire notre regard. Des filles se ruent en criant hors d’un resto, une autre monte sur une chaise en hyperventilant, un garçon musclé et tatoué hurle comme une fillette de 7 ans, mais que se passe-t-il ?
J’imagine une armada de rats décidés à quitter les égouts pour profiter de l’abondance de victuailles ou, éventuellement, d’un crocodile géant se faufilant par dessus la berge d’un khlong, mais c’est bien pire.

Une serveuse s’avance nonchalamment, un balai à la main pour chasser la pauvre coquerelle effrayée qui cherche juste à s’enfuir. Bon, c’est vrai que la bestiole est dodue, mais de là à déclencher une émeute il y a une limite.
Et puis ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de bestioles courantes, volantes, grimpantes ou rampantes dans le coin, on est en Asie, dans un resto extérieur, alors il y a des animaux qui se baladent. Et pas que des touristes enKodakés
Finalement la serveuse devra se servir de son dernier argument pour se débarrasser de l’intruse, sa gougoune de destruction massive spécialisée en massacre de blattes.

Le calme revient, on éclate de rire et le jeune homme tatoué nous fusille du regard, moumouuuuune !

Nous faisons un dernier tour au marché de nuit officiel et constatant que nous ne voulions rien acheter décidons de rentrer vers notre hôtel.

20 kilomètres de marche pour clore cette journée dans le nord de la Thaïlande que nous aimons tant. Chiang Mai est une ville vraiment agréable où l'on trouve de tout et qui permet d'explorer des régions méconnues.
C'est garanti, nous reviendrons rapidement passer encore plus de temps chez les Ch'tis Thaïs !

30 janvier – Chiang Mai à Bangkok

Dernier réveil dans la Rose du Nord, nous faisons rapidement nos sacs, allons manger un muesli au yogourt maison et aux fruits dans le resto végahhhhhhhhn de l’autre côté de la ruelle et je pousserais même le vice à déguster un kombucha à l’ananas pas mal avancé en macération. Très efficace pour le transit, mais c’est un goût à développer…

Armés de nos sacs, nous saluons le jeune homme de l’accueil qui daigne enfin quitter l’écran de son téléphone pour nous saluer, finalement il a l’air sympathique.

Au bout de quelques mètres de marche, j’arrête un sangthew. Il propose 100, je rétorque 70, il dit 90, je réponds 80, il acquiesce et nous voilà en route. Pas plus compliqué que ça de négocier.

Arrivés trop de bonne heure à l’aéroport, nous prenons notre temps pour enregistrer nos bagages aux petites bornes d’Air Asia qui fonctionnent nettement mieux que celles d’Air Transat. Une jeune fille en formation nous aide dans les démarches super simples, puis il nous suffit de nous avancer vers le drop your bag, ou un jeune homme nous assiste. Deux coups de scanner et hop les sacs s’en vont sur un tapis à destination de Bangkok.

Il nous reste du temps à tuer que nous mettrons à profit pour manger un morceau, observer les touristes qui défont les cordons de foule pour aller plus vite, allez on devine leur nationalité ? La première bonne réponse a le droit de venir nous rejoindre pour deux jours sur une île de notre choix et par ses propres moyens.

Les retards des vols précédents nous feront décoller avec presque 45 minutes de retard. Ce n’est pas bien grave, personne ne nous attend à Bangkok.

La dame chinoise bien vautrée dans le siège devant André a une sinusite et un profond dégoût pour les mouchoirs. Renâclement, bruits de fond de gorge obstruée, éternuements intenses, elle déborde de classe et de savoir-vivre, vivement qu’on atterrisse !

Les douces turbulences donnent à mon voisin l’envie d’arracher les accoudoirs, mais elles ne durent pas et le vol se passera très bien.

La ténébreuse et méphitique chape de plomb qui recouvre la capitale est à son paroxysme, même l’avion a du mal à la traverser et nous ne devinons plus que nous les voyons, les faubourgs de la mégalopole.

Les bagages rapidement récupérés, nous allons tenter d’attraper un taxi dans la zone non réglementée. Le premier nous offre le trajet à 500 bahts alors que notre destination se trouve à 10 minutes, c’est plus cher que de se rendre au centre-ville en 1 heure !
Enfin, à force de demander à d’autres chauffeurs, l’un d’eux nous dit 300. J’accepte de monter dans votre automobile en phase terminale pour 200, pas un satang de plus.
Il accepte, on charge les sacs et en moins de 10 minutes, il nous dépose devant notre hôtel.

Rien à faire ici hormis s’acheter une bière dans la petite épicerie, regarder l’eau du khlong donner naissance à des milliards de moustiques affamés et revenir manger un morceau dans le petit resto où des tortillons enfument nos chevilles et anéantissent les assoiffés d’hémoglobines.

-- Petite parenthèse socio/écolo --

Vous venez bientôt à Chiang Mai ? Alors je ne saurais trop vous déconseiller deux activités dont les touristes raffolent.

Connasse trouvée sur le web
La première est une honte totale, dénoncée par tous les groupes de protection des animaux et les voyageurs munis de leur cerveau : Tiger Kingdom, le royaume des tigres.
Pour que quelques connards puissent se faire prendre en photo avec le seigneur incontesté de la jungle, on drogue à fond ces immenses félins pour éviter qu’ils n’étripent d’un p’tit coup de griffe les touristes en mal d’émotions.

La deuxième activité a changé de concept depuis quelques années, mais reste quand même sujette à polémique.
Dorloter un éléphant, lui laver la couenne et le gaver de bananes est la nouvelle attraction à la mode.
Sous couvert de bon sentiment, on donne l’impression au touriste de participer à une bonne action en lui faisant payer le prix fort pour aider un soi-disant orphelinat. Rares sont les vrais centres et la plupart ne sont que des illusions.
Pour donner encore meilleure conscience, sur les prospectus il est écrit en gros, NO RIDING. On ne monte plus sur les éléphants, mais on continue à les emmerder…

Un peu comme les dauphins qu’on vient faire chier dans un aquarium trop petit ou une prison en mer juste pour avoir le plaisir de les caresser. YEURK!

FOUTEZ LEUR TRANQUILLE aux animaux sauvages et allez donc à la rencontre des gens des villages en tentant d’être sympathique et patient ! Ouf, c’était ma montée de lait, il y en aura d’autres.

Allez, on se retrouve dans 3066 kilomètres.


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