Jeudi 20 février
De La Palma à Madrid
Ça y est, notre périple canarien est terminé. Nous voilà installés dans la capitale espagnole pour quelques jours.
La journée ensoleillée nous aurait bien incités à prolonger le séjour de quelques mois, mais l’heure de la retraite n’a pas encore sonné, et il nous reste encore bien d’autres endroits à explorer avant de louer un scooter électrique à Playa del Retraitos. Ce n’est que partie remise.
Ce matin, le soleil jouait avec les nuages pour illuminer l’océan, la brise était douce, l’air avait une température idéale, et — événement rarissime — on a même vu des gens utiliser leurs clignotants.
Le genre de début de journée parfait pour bien regretter d’avoir pris un billet d’avion retour.
L’aéroport n’est qu’à dix minutes de route, et comme d’habitude, nous arrivons beaucoup trop tôt. Ça compensera avec notre départ précipité de Tenerife, où nous avons failli perdre nos cœurs à force de courir.
La voiture est rendue, et à ce jour, je n’ai toujours pas de nouvelles concernant les cicatrices toutes neuves qu’elle arbore...
Nous sommes installés sur les chaises du petit café en attendant l’heure de l’enregistrement. Le temps passe doucement.
J’ai besoin de mes lunettes, restées dans le sac que j’ai confié à André avant de descendre la voiture au parking.
Pas de sac sur le chariot. Instant de panique.
— Tu as dû l’oublier dans la voiture.
— Ah non, je me rappelle très bien l’avoir accroché au chariot de bagages.
— Naaaan, tu l’as certainement oublié dans la voiture.
— J'ai accroché mon sac au chariot de bagages, j'en suis certain.
— Naaaan, c'est sûr qu'il est dans la voiture, cours au sous-sol.
Têtu, tu dis ?
Je sors en vitesse de l’aérogare et retrouve par miracle, au pied du poteau où était garé le fameux chariot de bagages, mon sac abandonné au sol.
À l’intérieur : mes lunettes... mais aussi mon passeport, mes papiers, mon portefeuille.
Bref, tout ce qu’il ne faudrait surtout pas perdre à dix mille kilomètres de chez soi.
C’est drôle : je n’ai même pas été surpris.
Encore moins fâché.
Après tout, c’est moi qui avais oublié ce même sac — ou son prédécesseur — dans un taxi aux Philippines.
De retour dans l’aérogare, nous nous installons sur un banc, mais réalisons rapidement qu'il est le QG de l’équipe de nettoyage. Ça parle fort, ça se pince un peu les fesses, ça rigole, ça crie… Bref, pas idéal pour méditer sur notre chance d’avoir récupéré mes papiers.
On déménage quelques bancs plus loin.
Je profite du calme retrouvé pour faire un tour à l'extérieur. Le petit aéroport, construit au bord de l'océan, est bordé par une promenade où l'on peut respirer à pleins poumons la brise qui fait tourner les deux éoliennes. En bas, parmi les rochers, quelques piscines naturelles invitent à la paresse et à la baignade, ce dont ne se privent pas quelques rares habitués.
Enfin, l’heure de l’enregistrement arrive, et nos sacs, contre toute attente, pèsent bien moins lourd que nos pires prévisions.
Passage rapide aux scanners, puis pause sur la terrasse extérieure, entre tarmac et océan, en compagnie d’un bon gros sandwich maison, préparé avant de quitter notre appartement.
Nous faisons un tour dans les boutiques hors taxes, juste pour confirmer que c’est, comme toujours, une énorme arnaque.
Une bouteille de vin des Canaries — plutôt pas mal, soit dit en passant — vendue 7,99 € chez Lidl est affichée ici à plus de 23 €. Le miel, deux fois plus cher ! En fait, tout est vendu deux à trois fois plus cher qu’en ville.
Mais ça, on le savait déjà : le dernier caissier qui a eu affaire à nous dans une boutique duty free n’est plus tout jeune…
Avec une trentaine de minutes de retard, l’avion en provenance de Madrid atterrit enfin.
Nous nous mettons en file selon notre groupe d’embarquement.
Des Allemands grillent la priorité. Classique.
Hop, décollage.
Nous admirons les cimes qui émergent au-dessus de la mer de nuages et filons droit vers le continent.
Nous arrivons à Madrid alors que le soleil rase l'horizon.
Aussitôt l'appareil posé, c’est la foire d’empoigne : certains passagers s’impatientent et distribuent des coups de sac à dos aux autres... Tout ça pour finalement devoir attendre au tapis numéro 15, où les bagages arrivent au compte-gouttes.
Mais pour atteindre le tapis, il faut d’abord traverser tout l’aéroport, immense, deuxième plus grand d’Europe après Charles-de-Gaulle.
Enfin, Ahmed, chauffeur Bolt peu inspiré, arrive.
Il ouvre son coffre sans quitter son siège.
Pas de pourboire pour Ahmed...
Il est plus de 20 heures lorsque nous arrivons devant notre hébergement.
Moment de solitude : personne ne répond à nos messages pour nous ouvrir la porte. Puis confusion : on confond "Baja" et "Piso", ce qui n’aide pas.
Finalement, on trouve l’entrée au fin fond d'une petite cour intérieur où le soleil a décidé de ne jamais y jeter un coup d'oeil.
Pas le temps de découvrir le quartier ce soir : un bar, quelques verres, des ménés frits, une assiette de croquetas, des patatas bravas, et hop... il est temps de rouler la viande dans le torchon.
Demain, une grosse journée de découvertes nous attend.
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Vendredi 21 février
Madrid
Capitale de l’Espagne depuis 1561, Madrid est une ville à la fois royale et populaire, fondée à l’époque musulmane sous le nom de Mayrit au 9e siècle.
Ce petit poste de surveillance sur la rivière Manzanares est devenu, par la volonté de Philippe II, le centre névralgique de l’Empire espagnol. Sous les Habsbourg puis les Bourbons, la ville s’est transformée en une capitale aux grandes avenues, aux palais somptueux et aux places animées.
Parmi les incontournables : le Palais Royal, l’un des plus vastes d’Europe ; la Plaza Mayor, autrefois théâtre d’exécutions publiques, de corridas et même de canonisations ; ou encore le musée du Prado, joyau de l’art classique européen. Juste à côté, le musée Reina Sofía abrite le monumental Guernica de Picasso, peint en réaction au bombardement de la ville basque en 1937 par les nazis et les franquistes.
Madrid, c’est aussi une ville de contrastes : le paisible parc du Retiro, où l’on peut faire de la barque sous les cyprès, cohabite avec Malasaña, un quartier alternatif né de la rébellion post-franquiste. C’est là qu’est née la Movida madrileña, mouvement de libération artistique et sociale des années 1980, incarné par un jeune Pedro Almodóvar.
Madrid est une ville qui ne dort jamais.
Elle combine une élégance royale avec son architecture monumentale, et une vitalité populaire que l’on retrouve dans ses marchés, ses ruelles animées et ses bars à tapas toujours bondés. Fière, chaleureuse et festive, il est temps de découvrir la capitale espagnole.
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Madrid, par delà ruelles et places
Le record de Séville tient toujours. À 1 kilomètre près…
Aujourd’hui, nous avons exploré une partie de la capitale espagnole sous un ciel timide. Apparemment, les locaux n’ont pas la même tolérance au frais que nous : il fait à peine 12 °C ce matin, et les Madrilènes sont emmitouflés dans des manteaux d’hiver arctique !
Nous quittons le sud de la ville, où nous sommes logés dans ce qu’André surnomme le Bunker, et grimpons en direction de la Plaza Mayor.
Les rues sont encore tranquilles : seuls les parents, concentrés mais débordés, s’activent à canaliser leur turbulente marmaille vers l’école.
Nous arrivons sur la grand-place avant la masse touristique — plus de 10 millions de visiteurs l’an dernier — et nous retrouvons mêlés au ballet des livreurs et des camions de marchandises.
Juste en face, l’ancienne Maison de la Boulangerie exhibe fièrement ses façades ornées de fresques. Après l’incendie de 1672, l’édifice fut reconstruit et décoré de peintures murales signées Claudio Coello et José Jiménez Donoso.
En 1988, un concours municipal permit à l’artiste madrilène Carlos Franco de réinventer ces fresques : il y fit apparaître un univers peuplé de figures mythologiques et allégoriques — Cybèle, Proserpine, Bacchus, Cupidon — mêlant références classiques et touches contemporaines.
Par endroits, des pancartes accrochées aux balcons témoignent de la grogne des habitants, excédés par le vacarme et la musique qui doivent résonner à merveille entre ces quatre hautes façades.
Au centre de la place, juché sur son cheval, trône Philippe III, roi mou et sans envergure, mort d’une des façons les plus absurdes que l’histoire ait retenues : de déshydratation.
- La ballade satirique d’un poète irrévérencieux à la cour du roy
Oyez, oyez, gentes dames, gents damoiseaux et preux chevaliers,escoutez la moult estrange et piteuse fin du très chrétien sire Philippe, tiers de son nom, roy d’Espagne !Sachez que ce noble prince, ja depuis maints jours fort malade et grevé de fiebres, se reposoit en son grand hostel de Madrit, en une chambre grantement close et chauffée d’ung brasier ardent.
La challeur y estoit si pesante que nul vivant n’y eust pu longuement souffrir sans desplaisance.Or, Sa Majesté, affoiblie en son corps, languissoit sous ceste étuve, suant moult et palissant à veuë d’œil. Hélas ! nulz ne s’osoit approchier du brasero, car, par ordonnance de court, ce faict estoit réservé au seul marquis de Tovar, lequel estoit lors absent.Ainsi geignoit le pauvre roy, en grand torment de challeur, et ses gens, tout engourdis de crainte et de vaine révérence, ne firent rien pour le secourir.En moult peu d’heures, son corps, ja affaibli par maladie, défaillit sous la pesante chaleur, et son âme, las de tant de souffrance et de sottise humaine, s’en alla rendre compte devant Nostre Seigneur.Ainsi trespassa Philippe le Pieux, non point par glaive, ne par malice d’autruy, mais par la grandz folie d’ung monde où trop de cérémonie perd mesme les roys.Que chacun en prenne exemple : mieulx vault rompre l’orgueil des coustumes que de laisser mourir ung bon prince en vain.Priez pour luy, gentes gens, car s’il fut fors pieux, sa fin fut des plus tristes et amères.
Pour résumer : le marquis de Tovar, maître attitré des braseros royaux (car oui, il fallait un marquis pour cela), s’était éclipsé. Alors que le roi fondait comme cire au soleil, la cour se liquéfiait d'angoisse, mais personne ne bougeait. Mieux vaut laisser le roi griller que risquer une faute protocolaire !
Quand enfin le marquis reparut, Sa Majesté n'était plus qu'une loque haletante. Quelques jours plus tard, il s'éteignait en raison de la déshydratation et l'absurdité d’un monde trop respectueux des formes pour sauver son propre maître.
Ainsi, le 31 mars 1621, finit Philippe III, non dans la gloire d’un combat, mais dans la lente cuisson d'une cour où la politesse tue plus sûrement que l'ennemi.
Débile, je vous disais !
Malgré tout, il a droit à une belle statue sur un fier destrier, entourée d'une place majestueuse. Comme quoi...
Nous poursuivons notre chemin vers le marché de San Miguel, encore fermé à cette heure matinale, et profitons d'un petit café pour nous sustenter — habitude que nous allons répéter un peu trop souvent, avec beaucoup trop d’enthousiasme, tant les tentations sont nombreuses ici.
À 10 heures pile, le marché ouvre ses portes. Devançant quelques groupes déjà massés à l’entrée, nous déambulons dans les allées et constatons que seuls des kiosques alimentaires sont installés ici. C’est Instagrammable à l’extrême : tapas de tous genres, jus frais, glaces, desserts, produits de la mer… tout est présenté de façon exquise, mais à des prix stratosphériques.
Seul un cornet de chips surmonté de quelques tranches de jambon semble à portée de notre bourse, à 6 euros. Nous résistons bravement et nous contentons de saliver devant les vitrines.
Franchement, c’est beau, très beau même, mais c’est du tourisme en concentré, pas vraiment notre tasse de thé.
Tout autour, le quartier vibre : c’est plein de vie, de passants, et aussi de petites mains lestes prêtes à vous faire les poches.
J’ai comme un grand sentiment de vide. Tout ce monde, tout ce bruit, cette circulation, les klaxons, les sirènes d’ambulance ou de police… Le balcon solitaire face au soleil couchant de Tenerife me semble bien loin…
La fameuse chocolaterie San Ginés est à deux pas. Réputée pour ses churros parmi les meilleurs de la ville — même si plusieurs autres churrerías revendiquent ce titre —, c’est ici que nous décidons de commencer.
L’accueil est bref : choisissez, payez, et ensuite seulement, on vous indique une table.
Les churros arrivent, fins et dorés. Contrairement aux porras, plus épais et mieux adaptés à l’absorption du chocolat chaud, ils sont ultra croustillants, légers, gourmands. Nous trempons allègrement ces beignets dans une tasse de chocolat épais et onctueux, avant de nous barbouiller joyeusement les babines.
C’est une réussite totale : il ne restera que quelques traces de chocolat au fond de la tasse !
Une chose est sûre : nous n’enchaînerons pas avec une deuxième churrería aujourd’hui…
Nous repartons d'un bon pas pour brûler quelques calories... et croisons aussitôt la Chocolatería 1902, également classée dans le top 5 des adresses gourmandes madrilènes. Cette fois, nous passons devant sans céder.
Arrivés sur la Plaza del Callao, nous plongeons dans le cœur battant du magasinage extrême, tout le long de la Gran Vía.
Les bâtisses démesurées, à l’architecture complètement éclectique, forment des remparts impressionnants de chaque côté de l’avenue.
Sous les frontons surmontés de statues dorées, les enseignes les plus connues défilent : Zara, Uniqlo, Mango, H&M… et, sur cinq étages, le deuxième plus grand Primark du monde.
Temple de la fast fashion, bannière de l’ultraconsommation, navire amiral de la pollution textile, vitrine éclatante de greenwashing avec ses promesses vertes en carton-pâte… Ce magasin est bondé en permanence.
La jeunesse, si prompte à battre le pavé pour l'environnement, est aussi la première à remplir des sacs jusqu’à la gueule de fringues qu’elle portera une seule fois avant qu'elles ne se déforment au premier lavage.
Nous admirons la façade de l’Edificio Telefónica, un gratte-ciel de 89 mètres, mélange d’architecture nord-américaine et de baroque madrilène du XVIIIᵉ siècle.
- L'anecdote historico-architecturale
Construit entre 1926 et 1929, l’Edificio Telefónica est un bâtiment emblématique de la Gran Vía à Madrid. Commandé par la Compañía Telefónica Nacional de España (fondée en 1924 avec l’appui de la multinationale américaine ITT), l'édifice était destiné à devenir le siège principal de la compagnie.À son inauguration, il est l'un des plus hauts gratte-ciel d'Europe avec ses 89 mètres — un exploit technique et symbolique pour l'époque en Espagne. Son architecte principal, Ignacio de Cárdenas Pastor, s’est inspiré des gratte-ciel new-yorkais, notamment ceux de Manhattan, mais en y intégrant des éléments de l’architecture baroque espagnole pour mieux l’ancrer dans le paysage madrilène.
Au bout de la rue, les immenses lettres Schweppes s'affichent en diagonale sur un immeuble aux formes tout en rondeur, tandis que partout sur les trottoirs, des kiosques de vendeurs de loterie parsèment le paysage.
- L'anecdote historico-architecurale
L’Edificio Carrión, aussi connu sous le nom d’Edificio Capitol, est l’un des bâtiments les plus emblématiques de Madrid. Situé au croisement de la Gran Vía et de la Plaza del Callao, il attire immédiatement le regard avec sa façade incurvée et son célèbre néon Schweppes, devenu un véritable symbole de la ville.Construit entre 1931 et 1933 par les architectes Luis Martínez-Feduchi et Vicente Eced, le bâtiment est un chef-d’œuvre de l’architecture rationaliste espagnole. Avec ses 14 étages et ses 54 mètres de haut, il incarnait la modernité des années 1930 et introduisait une touche de style international au cœur de Madrid.Commandé par Enrique Carrión, marquis de Melín, le bâtiment devait initialement héberger un hôtel de luxe, un cinéma et des bureaux. Il abrite toujours aujourd’hui le Cine Capitol, un cinéma historique, ainsi qu’un hôtel et des commerces. En 2018, l’édifice a été officiellement classé Bien de Interés Cultural (BIC), une reconnaissance de son importance architecturale et culturelle.Le bâtiment a aussi une forte charge symbolique dans l’imaginaire collectif espagnol. Le néon Schweppes, installé en 1972, est une référence visuelle incontournable, immortalisée notamment dans le film culte El día de la bestia.
Depuis le début de notre voyage, des plus petits villages à la capitale, nous sommes frappés par l’omniprésence de la loterie en Espagne. Devant les supermarchés, sur les plages, dans les rues, sur les places… Partout, des vendeurs de billets à gratter ou de loterie nationale, tous à l'affût du client en quête d’un miracle.
S’ajoutent à cela de nombreux jeunes militants qui interpellent les passants : pétitions, collectes de fonds, adhésions pour sauver la forêt amazonienne, les baleines ou l'opossum albinos... Réels ou fictifs, difficile de trancher. De toute façon, avec l'appareil photo vissé sur la bedaine, on ne nous embête jamais longtemps.
Direction ensuite le marché de Vallehermoso, un vrai marché, cette fois, avec des prix décents et de vrais stands de fruits, légumes, poissons, viandes.
À l’intérieur, Craft 19, une microbrasserie locale, nous propose une caña fraîche et bienvenue. On s’y installe finalement pour le déjeuner, généreux et savoureux.
À quelques minutes de marche, Magallanes — bureau de tabac et plus encore — abrite la plus grande cave à cigares que j’aie jamais vue.
Dans une atmosphère chaude et humide, soigneusement régulée par des jets de vapeur, des milliers de cigares s’alignent : Nicaragua, Honduras, Cuba, Brésil, République dominicaine... Plus de 200 références pour les amateurs, avec des prix oscillant entre 1,50 € et plus de 60 € pièce.
Il est temps de redescendre tranquillement vers notre quartier, qui nous semble soudain à l’autre bout du monde.
Nos pieds commencent sérieusement à se plaindre, mais Madrid a tant à offrir que nous errons encore quelques heures entre les bâtiments Art déco et les places vibrantes d’animation.
Puerta del Sol, Plaza de España, Edificio Metrópolis, Banque d’Espagne, Beaux-Arts… Ici, tout invite à lever la tête et à admirer.
L’immeuble Metrópolis, inauguré en 1911 à l’angle de la Gran Vía et de la calle de Alcalá, est un chef-d'œuvre de style Beaux-Arts signé par les architectes français Jules et Raymond Février.
Commandé par la compagnie d’assurances La Unión y el Fénix, il symbolise la modernité madrilène du début du XXe siècle, avec sa façade richement décorée et son impressionnant dôme noir couronné d’une statue ailée.
- L'anecdote d'un Phénix qui devint Nike
Lors de la vente du bâtiment en 1972, les anciens propriétaires ont emporté cette statue, qui a été remplacée par une nouvelle sculpture en bronze : la Victoria Alada (Victoire ailée ou Nike), œuvre de Federico Coullaut-Valera, installée en 1977. Vue du sol elle parait assez modeste, mais elle mesure quand même 6 mètres et pèse 3 tonnes.
Près de la Plaza de Jesús, une longue file s’étire devant la basilique. Dans cette rue, les bars et restaurants à la décoration léchée promettent de futures haltes gourmandes.
C’est l’heure où les parents récupèrent leurs têtes brunes à la sortie de l’école. Les anecdotes enfantines fusent comme autant de gazouillis, et les papas attentifs commandent gâteaux et jus pour leur progéniture ébouriffée.
Un dernier tour à l’épicerie, puis nous faisons enfin voler nos godillots dans la cuisine du Bunker.
Jet d’eau froide sur les arpions, morceau de fromage de chèvre, bretzel… La journée s’achève avec 20 kilomètres au compteur.
Pas mal pour un lundi sous un ciel chagrin.
L'ours et l'arbousier - Puerta del Sol |
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