Asie 2019 - Thaïlande - Bangkok 1/2

1er mars – De Manille à Bangkok
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Les oiseaux n’ont pas eu leur mot à dire, encore une fois, nous nous sommes réveillés avant eux.
Je profite de mes dernières heures de connexion internet pour commander un Grab et en quelques minutes nous arrivons devant le terminal 3 où déjà les files d’attente sont en train de s’allonger.

L’aéroport de Manille est réputé pour son immense bordel, car dès les petites heures du matin les voyageurs s’accumulent devant les portes où les contrôles des bagages commencent.

Il faut, comme partout au pays, passer par le scanneur où les sacs sont inspectés. Au fur et à mesure de la journée, les délais s’allongent et finissent par créer retards et hystéries.
Heureusement, il est encore très tôt et nous passons relativement rapidement sous l'œil tolérant des contrôleurs qui, une fois de plus, laissent passer mon sac rempli d’armes blanches sans sourciller.

La boutique hors taxes vend des produits plus chers qu’en ville, et la distributrice d’eau ne se lasse pas de répéter ad nauseam "cold water cold water cold water...’’


Malgré les messages apaisés et répétés des préposés à l’embarquement, les gens se ruent vers le portillon où ils sont refoulés. On appelle les seniors, femmes enceintes, familles avec enfants, puis les passagers par rangées.

Certains veulent absolument passer devant tout le monde.
De loin je montre ma barbe au jeune homme qui contrôle la foule que je fais rire, mais je ne suis apparemment pas assez vieux pour bénéficier d’un traitement de faveur.

Fidèle à ses habitudes, l’avion de Cebu Pacific partira avec presque 60 minutes de retard, mais comme les temps de vol sont majorés, nous arriverons à l’heure prévue à Bangkok.

Nous décidons de prendre le train vers le centre-ville, car il est tôt et il y a peu de chance que notre chambre soit prête.
Situé sous l’aéroport, l’accès y est très simple, et la liaison avec le réseau de métro d’une efficacité redoutable.
On est à des années-lumière d’un autobus 747 bloqué dans la circulation ou d’un taxi hors zone trop cher.

Surprise, la chambre est disponible et fait face à la piscine. Nos plans de secours tombent à l’eau, nous pourrons nous laver et nous changer avant d’affronter la touffeur de la ville.
Ville où contrairement à nos craintes, il fait bon respirer.

Les masques antipollution sont inutiles, on voit même le ciel !
On dirait qu’il y a moins de circulation, et que le vent a chassé l’épais smog loin de capitale de plus de 20 millions d’habitants, toujours est-il que l’air est à nouveau respirable.

C’est parti pour une course aux derniers achats dont je vous ferais grâce.

MBK, Siam Discovery, Siam Paragon, Siam World, Siam Center, Central World en veut-tu des centres commerciaux ? Je veux dire des beaux, propres, modernes, lumineux avec du service, du personnel souriant et tous les commerces dont on rêve. C’est ici que ça se passe et la Place Versailles semble sortir d’un cauchemar.

2 mars – Jatujak weekend market
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Aujourd’hui c’est samedi et c’est l’occasion rêvée d’aller visiter le très célèbre marché du week-end de Jatujak (Chatuchak).
Plus de 11 500 vendeurs, répartis en 15 000 stands nous attendent.
Si tu ne le trouves pas à Jatujak, il y a peu de chance que tu le trouves ailleurs.

De la décoration, aux vêtements neufs ou usagés, des pièces pour la voiture ou le scooter, des animaux en peluche ou vivants, des habits et des laisses pour lesdits animaux, des cafés et du café, de la nourriture à manger et de la bouffe déco, des masseuses toujours prêtes à vous remettre sul' piton, de la vaisselle de tous les jours ou du dimanche, de l'artisanat et des antiquités, de vraies fausses copies attendues avec impatience par les douaniers, des accessoires de cuisine, des spatules, cuillères et bols en bois, des baguettes chinoises, de fausses fleurs par brassées, des t-shirts souvenirs, des chaussures et des gougounes, beaucoup de pacotilles, des millions de petits bracelets colorés, encore des kiosques de nourriture et de jus, des têtes de Bouddha interdites à l’exportation, des accessoires de fumeurs de tabac de drogue, des zounes ouvre-bouteilles, de pen’ porte-clés, des phallus cendriers, des lingams juste pour décorer.

Attends, j’en ai encore 12 957…

Inutile d’arriver trop tôt, les rideaux de fer commencent tranquillement à se lever vers 10/11 heures. Il n’y a pas encore trop de touristes dans les petites allées, et il n’y fait encore trop chaud. Mais ça ne va pas durer, bientôt ce sera la cohue et l’exaspération va nous gagner.
Premiers arrivés premiers à marchander. 
Lorsque les commerces ouvrent, c’est plus facile, car le premier argent qui entre dans le porte-monnaie porte bonheur. Donc les ventes sont plus faciles à négocier, puisque le vendeur veut son premier billet. Comme chez nous, l’argent appelle l’argent.

La plupart des commerces sont regroupés par thèmes, mais ce serait trop simple si c’était vrai pour tous. Et puis, il faut acheter quand ça nous plaît, car ensuite il devient quasiment impossible de retrouver la petite vendeuse chez laquelle on avait trouvé ça telllllement beau !

Nous terminons notre visite de plus de 6 heures dans le coin des artistes. Des vrais, pas des trucs importés de Chine. Tiens, je me demande si les Chinois savent que les souvenirs qu’ils achètent viennent de chez eux…

De grands tableaux, des peintures magnifiques, des collages, des sculptures, des photos d’art, ici, c’est pas compliqué, dans chaque alcôve nous aurions acheté quelque chose. Mais évidemment, les prix ne sont pas du tout les mêmes que dans les sections ''copies et fanfreluches''.

Totalement épuisés, nous reprenons le métro jusqu’à notre salvatrice piscine dans laquelle nous immergerons nos corps vidés de leur énergie.

3 mars - Sur les flots du Chao Praya, les recoins de Kao San et les embruns du khlong 
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Un tour très rapide au Icon Siam, ce centre commercial tout nouveau et hyper luxueux avant de naviguer sur le Chao Praya en direction de Kao San road.

Il fait une chaleur hallucinante, 39º à l’ombre, mais cela ne nous empêche pas de manger dans un resto spécialisé dans la cuisine du nord du pays.
Assiette de salade de fleur de bananier, bol de bœuf haché à la menthe, éclats de riz cru et citronnelle, le tout accompagné de sourires et de gentillesse.

Puis, nous marchons jusque dans le fief des rastapoils et autre babaroutards, l’unique et indémodable Kao San road.

Si la rue des backpackers est encore très en vogue, elle a beaucoup perdu de son authenticité, qu’on l’aime ou pas, c’était ce qui faisait son identité.

En 2017, le gouvernement a annoncé qu’il voulait supprimer tous les vendeurs de rue. Officiellement pour libérer l’espace public et faciliter la circulation sur les trottoirs, mais surtout de peur de ne pas récolter les taxes de vente, les petits kiosques de street-food ambulants ont commencé à se faire éliminer. On peine à y croire, mais on circule presque librement sur des trottoirs où mettre un pied devant l’autre il y a juste 3 ans était un vrai casse-tête.

Aujourd’hui, au mieux il y a des heures et des zones très strictes à respecter, sinon il n’y a plus rien du tout.
Alors, dans Kao San, on marche devant des boutiques où les vendeurs n’y croient plus et tentent par réflexe de rameuter un client qui a besoin d’être plus motivé que ça.

C’est triste, car c’est ce qui faisait la particularité de certains quartiers et permettait de manger bon et vraiment pas cher.
Qu’on se rassure, la police n’a pas mis la main sur tous les petits vendeurs ambulants, et on peut encore trouver moult soupes et fritures dans des endroits moins touristiques.

Je laisse André à ses occupations artistiques et vais me balader un peu dans le coin.
Je constate que les Chinois ont toujours la grande classe vestimentaire, et que les Français ont débarqué en nombre pendant leurs vacances scolaires.
Eux qui poussent de hauts cris lorsque l’heure change deux fois par an, mais qui ne se choquent pas par 6 heures de décalage horaire pour une semaine de congés, et donc un autre 6 heures pour le retour…

Une patrouille de policiers arpente le bitume et, à 17 heures, des barrières empêchent la circulation automobile. Les boutiquiers commencent à installer leurs kiosques de souvenirs et de nourriture.

Les incontournables pad thaï et jus frais sont concurrencés par une nouveauté : l’alligator grillé.
Une longue broche plantée dans le corps, il parcourt à dos d’homme les derniers mètres qui le séparent de son barbecue.

C’est insolite, mais pas plus dégueulasse qu’un méchoui d’agneau ou un poulet sur braise. Par contre, ça sent l’épate à touristes à plein nez, un peu comme les vendeurs de brochettes de scorpions ou les plateaux d’insectes et de grenouilles frits.

Si les Thaïs ne sont pas rebutés par avaler quelques insectes triés sur le volet, ce que je n’ai jamais vu à Bangkok, l’offre de toutes ces bestioles est exclusivement destinée à donner des frissons aux touristes.

Allez, t’es même pas cap’! Moi ?
Non, effectivement, mais c’est parce que je suis végan, allergique au gluten, antispéciste et contre la cruauté faite aux animaux, et de temps en temps je jette du faux sang sur les vitrines des bouchers. Sinon ça m’aurait bien tenté.

Le soleil se couche derrière la Montagne d’or et nous embarquons dans le bateau rapide sur le khlong en direction de la station de métro Phetchaburila
C'est le moyen le plus rapide et le plus économique pour revenir à notre hôtel.

Nous visiterons quand même très rapidement le Singha Complex, un nouvel immeuble (encore) qui sent la peinture fraîche et abrite bien entendu quelques boutiques hors de prix. Mais l’architecture est agréable et de nombreux espaces de coworking donnent envie de se mettre au boulot.
Mais pas ce soir...


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