Asie 2019 - Philippines - Manille

28 février – Manille (enfin la proche banlieue)
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5 heures du matin. Inutile de compter sur la trompette du réveil pour nous informer qu’il est l’heure de se bouger, nous devançons toujours la mécanique.
Notre pick-up est prévu entre 5h30 et 6 heures, mais la gentille demoiselle de l’accueil fonce en cuisine nous faire préparer un p'tit sandwich.

5 heures 32, un minivan arrive, et c’est pour nous, je fais patienter le chauffeur et ses passagers, je refuse de partir sans notre petite boîte à lunch.

Les sacs rangés, nous roulons en direction de l’aéroport. L’aube commence timidement à poindre derrière les sommets sombres. Au loin, une couleur orangée illumine la nuit, en s’approchant, nous constatons qu’une autre colline est en feu et, à moins de faire venir un Canadair, la végétation va entièrement disparaître.

Même pour un tout petit aéroport il faut passer au contrôle des sacs qui disparaissent dans le tunnel des rayons X. Étrangement, personne ne semble tiquer lorsque mes machettes apparaissent à l’écran, je dois avoir une bonne tête.

Le dépôt des sacs est rapide, j’avais préenregistré notre présence en ligne il y a deux jours. La demoiselle m’informe que nous embarquerons porte 2 à 5 h 50, et comme il n’y a que deux portes, nous devrions nous y retrouver.

L’avion à hélices de Cebu Pacific se présente face à la salle d’embarquement, et on nous fait signe de nous diriger vers la porte arrière.
Décollage rapide, survol d’îles paradisiaques aux eaux invitantes et aux plages désertes. Ici, un atoll déploie ses camaïeux, et les petits nuages décorent un ciel plus bleu que le bleu de tes yeux.

Malheureusement, la magie ne dure guère. 
En 1 heure 20, l’aéroplane survole la baie de Manille aux eaux brunes et polluées. Des centaines de pièges à poissons s'étalent devant la capitale, le ciel est gris, l’air est de la même couleur, j’ai l’impression de m’être endormi dans un cauchemar.

Les sacs récupérés je commande un Grab, qui annule au dernier moment. Puis un deuxième qui nous mènera à notre hôtel.
Nous avons choisi une chambre proche de l’aéroport dans le quartier Aseana, un nouveau secteur où poussent les immeubles, casinos et gigantesques centres commerciaux.

Ah ça, on est loin du Manille où les enfants vivent presque nus dans la rue, sans même se douter qu’il existe un monde où ils sont trop gâtés. Je n’ose imaginer ce qu’ils penseraient de nos jeunes rivés sur leurs écrans de téléphone, trop mous pour se rendre à l’école à vélo, gavés de sucre, de jeux vidéo et de paresse.

En attendant, nous sommes en avance et la chambre n’est pas encore disponible. Nous laissons nos sacs à la consigne et commandons derechef une voiture pour nous rendre au Greenbelt, un centre commercial formé de plusieurs unités réunies autour d’un grand parc.

Un peu moins ostentatoire que les luxueux magasins de Bangkok, l’effet apaisant sur André est quand même très efficace.

De plus, les prix y sont plus intéressants et je trouverais rapidement chaussure à mes pieds. Le vendeur regarde avec un peu de circonspection mes godillots usés par trois voyages et des centaines de kilomètres de poussière. Il doit se dire qu’il est temps que je fasse l’effort d’une dépense loin d’être inutile. Il est loin de se douter que j’aimerais acheter tout le stock exposé sur ses étagères, et que son magasin Adidas serait en rupture de taille 42 2/3 en moins de 15 minutes…

Un expresso bienvenu après trois semaines de petits sachets de café soluble, puis, après avoir fait le tour des cinq édifices, nous embarquons dans une voiture en route vers le troisième plus grand centre commercial d’Asie : le SM Mall of Asia.
L’idée n’est pas de visiter tous les commerces de la capitale philippine, mais nous avons besoin de deux ou trois articles que d’ailleurs nous ne trouverons pas.

Nous craquerons pour les assiettes grasses à souhait de Zebuchon, l’une des succursales du concurrent de Rico’s lechon et également encensé par feu Anthony Bourdain.

Le gras, c’est la vie comme dirait le grand philosophe Karadoc, mais il m’est un peu resté sur le cœur… Alors qu'une intense fatigue commence à se faire sentir, et du petit sentiment de tristesse qui nous envahit alors que nous sommes sur le point de quitter ce pays, il est temps de marcher vers notre Hop Inn hôtel et de prendre un peu de repos.

Coluche avait raison, les voyages forment la jeunesse, mais je te dis pas dans quel état ça met les valises. La meilleure idée serait de prendre une petite semaine de vacances après un voyage, histoire de revenir bien reposé à la maison.

Finalement, notre projet d’aller visiter le quartier Intramuros tombe dans les méandres d’une sieste et de la nuit qui est arrivée bien plus rapidement que prévu.

Nous n’irons pas plus loin que le 7-Eleven de l’hôtel et essayerons de dormir un peu avant les pépiements hystériques des piafs du réveil à 3 heures du matin.


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