Mardi 19 janvier - Jour 1 - 190 km de Chiang Mai à Chiang Rai

Enfin, nous y sommes. 
La pièce maîtresse de notre séjour dans le nord du pays est arrivée. Dix ans que j'attends ce moment de retrouver les routes du grand nord du pays et le plaisir de la liberté sur deux-roues. 

Je me suis fait un beau cadeau en louant une Suzuki V-Strom 650 qui me rappellera ma défunte Africatwin...
Notre ami Robin est un peu plus stressé, mais avec son scooter Forza 300cc tout automatique et confortable comme un fauteuil de retraité, ça devrait bien se passer. 

Le plus difficile sera certainement de sortir de l’embrouillamini des rues à sens unique de Chiang Mai. Il nous faudra pas loin de vingt minutes pour trouver la voie rapide Nº1 vers le nord. 
Ensuite, tout est parfait. La route est excellente, la moto un vrai bonheur, et Robin commence à maîtriser la conduite de son engin. Bien sûr, ça reste un scooter, et il ne pourra pas dépasser de très hautes vitesses. 
Dans les virages de montagne, il atteint aussi sa limite de tenue de route. De mon coté, je m'éclate. La V-Strom tient ses promesses, stable et bien équilibrée, c'est un plaisir d'enrouler les virages les uns derrière les autres. 

La région est réputée pour sa production de fraises, et un peu partout, on trouve des points de vente. Il y a aussi beaucoup de caféiers et pléthores de petits kiosques ont ouvert leurs portes. 
Nous nous arrêtons chez un producteur de fraises ET de café, c'est bien organisé cette virée. 
Les fraises sont incroyablement douces et sucrées. Le café est torréfié dans un wok posé sur un foyer en pierre, moulu et servi en un expresso à grimper au plafond.
C'est délicieux, je dévore la moitié du sac de fraises, action que je regretterais amèrement plus tard en soirée. 

Nous reprenons la route vers le nord et arrivons à Chiang Rai en début d'après-midi après quelques pauses. Perdus dans la ville, nous ne trouverons jamais la guesthouse que j'avais repéré sur internet et nous rabattrons par hasard, sur une petite ruelle où nous allons tomber sur le Baan Malai
Pour 800B, nous avons une énorme chambre climatisée très calme, une superbe salle de bains et le petit-déjeuner inclus. Surtout, le propriétaire est d'une gentillesse exceptionnelle et nous sommes vraiment fatigués avec un besoin irrépressible de nous poser. 

Le temps d'une douche et de quelques minutes de repos, et nous voilà partis à la découverte de cette petite ville d'environ 70 000 âmes.

Le centre-ville est orné d'une petite horloge très discrète, mais qui est un point de repère absolument inratable. 

Nous visitons un temple, déambulons dans les rues et ruelles avant de regagner la fraîcheur de nos grandes chambres, pour un peu de repos. 

Je sens mon ventre grommeler et tirailler. L'impression d'être Ellen Ripley, se précise au fil des heures qui suivent. (Si tu n'as aucune culture cinématographique, cette dernière phrase ne te concerne pas... Inculte.)
Je sens quand même un peu de forces revenir lorsque nous décidons de visiter le marché de nuit qui est l'attraction phare des nocturnes de la ville. 

Des dizaines de petits kiosques autour de la place offrent toute sorte de nourriture variée. 
Il y a des petits barbecues individuels pour les soupes, des fritures, fruits de mer et poissons, les classiques riz frits et pad thai, brochettes, saucisses, jus de fruits, etc. 

L'odeur de toute cette bouffe me lève le cœur, je suis à peine capable de grignoter un petit sac de riz gluant à 10 B. Au moins cette sortie resto sera très économique. 
Je n'en peux plus et décide de fausser compagnie à mes amis, non sans faire un arrêt à la pharmacie où je trouve un produit miracle. 

En 1923, en Indochine, le scientifique français Henri Boulard se pose une question fondamentale : pourquoi les autochtones victimes de problèmes gastriques, et notamment de diarrhées, mâchonnent-ils des peaux de litchis et de mangoustans ? 
Notre bon Henri se penche sur le dossier, et, après quelques nuits blanches, isole des souches de levures particulièrement efficaces dans le rétablissement rapide de la flore intestinale. Trop jouasse de sa découverte, il donne son nom au Saccharomyces boulardii, et distribue des petits sachets de Bioflor dans la pharmacie de Chiang Rai où je viens d'entrer.

Il me fallut la nuit pour passer à travers d'affreuses crampes, mais dès le matin, je me sentais (presque) en forme et prêt à commencer une nouvelle journée sur le macadam. 
Merci, monsieur Boulard !



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