Vendredi 8 janvier - Bangkok/Koh Lanta, de l'ombre à la lumière

Il est 3h30 du matin et nous nous levons pour rejoindre l'aéroport de Don Muang. 
Pour une fois, le décalage horaire va jouer en notre faveur, aucune fatigue, réveillés avant l'heure, nous sommes prêts à quitter l'hôtel en moins de 10 minutes. Le réceptionniste nous offre une carte VIP en espérant nous revoir à notre retour, nous appelle un taxi et nous lance des bebye de la main en nous souhaitant un bon voyage. 

Finalement, ça rentre 4 personnes avec armes et bagages dans un taxi régulier ! 
Il est 4 heures, les rues sont vides, certains petits restaurants roulent leurs volets métalliques, d'autres éteignent les feux de leurs barbecues en les noyant, et certains se préparent à ouvrir. Bangkok ne s'assoupit jamais. 
Le taxi est même capable de rejoindre le terminal 2 de Don Muang en moins de 30 minutes sans monter sur l'autoroute. Un record. 

L'enregistrement est rapide, passage au contrôle de bagages cabine et nous voilà coté fast-food et salle d'attente. Les gourmands fumets du McDo, Subway, PFK et Burger King agressent nos narines, nous nous dépêchons d'avaler un café avant de rejoindre le troupeau de touristes qui, comme nous, attend son vol pour quelques îles du sud. 
Dès cet instant, il est possible de savoir qui va où sans même regarder les panneaux au-dessus des guichets de contrôle. 
Koh Phangan attire sa foule de fêtards des pleines lunes, ainsi que des demies, quarts, noires, montantes ou descendantes. Tout est prétexte à gober des champignons hallucinogènes, se vautre dans des buckets de sangsom/red bull, et finir torché sur une plage où les plus malins tenteront un bain de minuit et finiront probablement dans la rubrique des fait divers. 
Les autres destinations sont Koh Tao pour la plongée, Phuket et Koh Samui pour la fiesta… 

Devant notre kiosque, il y a un peu de tout. Nous constaterons en arrivant, que sur Lanta il y a aussi des full moon partys. Alors dans le groupe, il y a autant de familles que de jeunes gens prêts à en découdre avec les nuits blanches et la techno plage. Mais nous ne les verrons plus une fois débarqué du bateau. 

Ce matin, dans l'aube naissante, nous constatons que la ville est complètement enveloppée d'un épais brouillard. Mélange de pollution, de brume de chaleur, de fumées diverses, la chape de plomb donne un aspect malsain à la Cité de Anges. 

L'Aibus A320 de la compagnie Air Asia quitte son parking et sans prendre le temps de regarder à droite et à gauche se positionne face aux petites lumières vives qui ponctuent la piste, met plein gaz et décolle sans autre forme de procédure. 
Ça, c'est du pilote décidé à partir !

Quelques minutes suffisent pour passer au-dessus de la grisaille toxique. Le soleil levant est éclatant et nous mets immédiatement de bonne humeur. 
Dans exactement une heure, nous atterrissons à Krabi. 
De grands panonceaux explicites, indiquent qu'il est absolument interdit de se jouer de Bouddha. Ni tatouages, ni souvenirs, tête sculptée, coussin pour ti-chien ou autre abat jour ne sont tolérés. Il ne faut pas prendre de liberté avec Bouddha, c'est mal.

Tiens, le ciel est vraiment bleu partout ici ! 
Les sacs récupérés, nous sortons pour rejoindre notre transfert vers le quai d'embarquement. Le départ ne se fait pas tout de suite, nous avons le temps d'aller boire un petit café et d'envisager une semaine de calme et de repos. 

Le fameux Ao Nang Princess lève l'ancre. Il est plein à en faire craquer les membrures, mais le rafiot en a vu d'autres. Un immense écran de télévision bloque l'accès au compartiment bagages, quelle ingénieuse idée de l'avoir placé là. 

Heureusement, la cabine est climatisée. Les passagers qui préfèrent voyager sur le pont au grand air, en seront quittes pour quelques méchants coups de soleil. Deux heures de navigation sous le brûlant soleil de la mer d'Andaman sont des épreuves que les touristes blancs comme neige sont prêts à endurer. 
En arrivant à Saladan, 2 heures 15 plus tard, ils seront aussi rouges que prévu, mais cela ne freinera pas leur volonté de bronzer à tout prix. Mélanomes bonjour ! 

Enfin, l'eau turquoise des longues plages de Lanta Noi sont à portée de vue. Ces plages sont sublimes, et totalement désertes. C'est ici que je me suis fait bouffer par quelques dizaines de puces de sable, il y a deux ans. 
Ces plages pourront bien faire leurs belles autant qu'elles le veulent, elles se passeront de moi ! 

L'accostage au quai de Saladan est rapide, et le chaos toujours de mise. Une partie de l'île s'en va, et une partie du continent débarque. Il y a un seul quai d'accès, et l'organisation est toute thaïe. 
Il faut toujours sortir une pièce de 10 baths pour la taxe de nettoyage de l'île et juste après la barrière, des dizaines de pick-up, motos et tuk-tuk font le pied de grue en attendant le client. Beaucoup lancent des panneaux au bout de leurs bras indiquant le nom de l'hôtel réservé, mais nous ne sommes pas attendus. 
Arriver à l'improviste est enfin notre premier acte de bravoure ! 

Je vise le tranquille Lanta Nature Beach Resort où nous avions passé un très bon séjour en 2014, j'espère que la gentille Sister dont je n'ai jamais connu le nom est encore là. 
J'attrape une jeune dame qui se cherche des passagers, elle nous demande 200 par personne, je baisse à 150 et nous partons les premiers de cette cohue. Il est encore tôt, les touristes viennent juste de quitter leurs hôtels, il devrait donc y avoir des chambres libres.

La sœur de Sister nous accueille. Elle ne croit pas qu'il y ai des disponibilités, mais me précise que sa Sister va venir et que nous pourrons voir avec elle. 

Hé bien oui, elle nous reconnaît, elle se rappelle de notre chambre et semble vraiment contente de nous voir. Il n'y a pas de chambres pas chères, nos petites piaules sont toutes louées, nous n'avons pas le choix de prendre ce qui nous est proposé. 
En même temps, il fait vraiment trop chaud pour commencer à parcourir l'île à la recherche du bungalow de rêve à 15 piasses. Et puis cette année, si on veut dormir, la climatisation n'est pas optionnelle. 
Il fait 41º, la température la plus basse la nuit va tomber aux alentours de 30º, pas question que je dorme dans mon jus. 

Je réussis quand même à négocier les prix à la baisse avant de valider nos réservations. Il est grand temps de sauter dans un maillot de bain et d'aller manger. 
Nos chambres sont belles, propres, climatisées et à coté de la plage, profitons-en, demain nous déménageons. 

Le programme des prochains jours ? Plages, repos, tournée des bouis-bouis, mob à travers l'île et beaucoup de sueur.
Le soleil se couche sur des bateaux de pêche, sous la table de bambou, je creuse un nid de tortue avec mes orteils. Calme plat sur la mer d'Andaman.


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