Asie 2019 - Philippines - Coron 1/3

24 février – Par delà les flots, en route vers Coron
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De peur d’avoir mal réglé mon réveil, je l’ai vérifié 40 fois dans la nuit. Autant dire que je manque un peu de sommeil.
Mais comme il n’y a que deux bateaux par jour qui font la liaison entre le nord de Palawan et Coron, il vaut mieux ne pas le manquer, d’autant qu’il se remplit rapidement et que les dates deviennent très vite indisponibles.

À 4h45 un tricycle nous attend sur la route et nous débarque à 5 heures, comme prévu, sur le quai.

D’autres touristes sont également arrivés, et personne ne sait quoi faire. Un employé nous indique la salle d’attente où nous trouvons des sièges et de la place pour nos sacs.
Au bout de 10 minutes, une agitation soudaine nous informe que quelque chose se passe. C'est évidemment le moment qu'a choisi André pour partir aux toilettes, je laisse tous les sacs sur les banquettes et pars rapidement voir ce qu’il se trame.

Deux préposés de la compagnie Montenegro sont assis à une table et valident les réservations. C’est la cohue, les gens essayent de passer devant les autres, mais les jeunes Français derrière moi donnent de la voix.
Ah, ça oui, j’ai bien compris qu’il ne fallait pas faire chier Manon à 5 heures du mat’, et tant pis pour l’effrontée Coréenne qui en a pris pour son grade, elle fera la file comme tout le monde. Pour une fois que des Français font la queue, c'est bien de le souligner.

Billets de bateau en poche, il faut maintenant aller régler la taxe du port de 20 pesos. Là encore, c’est le cafouillage, mais je suis dans les 10 premiers, et personne ne tente de passer devant moi.

Enfin, on nous appelle à nous présenter sur le quai d’embarquement. Un employé nous demande de déposer nos sacs en ligne, puis un chien qui ressemble à un vrai chien fera le tour des bagages pour chercher un éventuel transport de drogue. Si vous suivez un tant soit peu l’actualité internationale, ah oui, il faut sortir du Journal de Mourial, vous devez savoir ce que le président du pays réserve aux trafiquants de substance illicite.

N’ayant rien trouvé de répréhensible, le chien et son maître nous autorisent à franchir la coupée et à prendre place dans le petit bateau rapide.
Un couple s’est emparé de nos sièges près du hublot, mais je serais plus à l’aise côté coursive pour étendre mes jambes. Qu’il reste donc devant sa vitre pleine de sel et d’embruns.

Quelques sacs à vomi distribués dans la cabine plus tard, nous arrivons enfin à Coron. Il nous aura fallu 4 heures 15 pour remonter vers le Nord au travers de quelques vagues plus ou moins nettes, mais la navigation s’est bien passée.

Récupération des sacs, sortir rapidement de la foule des chauffeurs et autres vendeurs d'excursions pour attraper un tricycle un peu pus loin. Rapide négociation du prix et en quelques minutes, nous arrivons devant le Pearl Vista de Coron, notre hôtel grand luxe.

Le souriant gardien de sécurité nous invite à franchir les portes tout en s'occupant de nos sacs, puis nous nous enregistrons avant de découvrir notre chambre qui est déjà prête.

Wow ! Deux grands lits, une vraie salle de bain, une armoire avec du rangement, une climatisation qui ne fait aucun bruit et une vue sur la piscine assez grande pour laisser libre cours à nos chorégraphies de natation synchronisée.

Le tout petit bruit que nous entendons ne peut qu’être nos chakras qui se réalignent.
Après plusieurs semaines de chambres plus ou moins confortables, douteuses pour certaines et habitées pour d’autres, ces quatre jours de repos voluptueux seront bien appréciés.
Et en plus, on peut mettre toutes nos dépenses sur la facture totale que la carte de crédit va régler d’un seul coup de baguette magique.

Un repas rapidement avalé, nous marchons jusqu’au centre du village, mais on est dimanche, il fait chaud et c’est l’heure de la sieste.

Alors, après une heure d'errements, nous retournons à l’hôtel où nous profiterons de la superbe piscine aux yeux bleus.

25 février – Coron, par monts et par vaux
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Après un solide petit-déjeuner au buffet, nous partons louer un scooter pour la journée.
Le projet et de trouver une plage où se prélasser, mais la découverte de ce petit bout de terre perdu en mer est déjà un beau programme.

Direction l’Ouest sur la Highway que rien ne distingue d’une simple petite route bétonnée.
Les enfants continuent inlassablement de nous envoyer des signes de la main en criant "Hello", des plus petits nous font des becs qui volent et les mamans sourient à tant de bonheur.

La côte sud-est surtout montagneuse et pas la moindre plage en vue. Ah oui, sur les îles au loin, les bancs de sable blanc soulignent agréablement un paysage idyllique, mais ici rien.

Les collines pelées à la végétation sèche n’invitent guère à la promenade, et nous stressons en voyant le niveau d’essence baisser sans apercevoir la moindre station à l’horizon.

Finalement, nous trouverons un revendeur du précieux liquide qui videra sa bouteille d’un litre de Tanduay dans notre réservoir.
Pour faire la boucle dessinée sur la carte, il faut emprunter un chemin qui traverse la pampa. Sauf que ce chemin se transforme rapidement en sentier caillouteux où notre engin de plastique risque de se disloquer. Au bout de 10 minutes, nous faisons demi-tour et reprenons la route normale.

Quelques archaïques camions de pompiers essayent d’éteindre un feu de colline. Ici, tout le monde met le feu à tout. 
Les Philippines, c’est aussi le pays de la boucane.

Quelques feuilles mortes, hop un feu.
Des bouts de bois, allez, on embrase.
Des noix de coco sèches, on brûle. 
Plastique, papier et autres déchets, on incinère !

À Panglao, à partir de 17 heures, tout le monde se transforme en pyromane et l’air devient irrespirable. Par contre, pas un moustique dans les environs.
Et quelques fois, ils perdent le contrôle… À Coron, tout est archi sec, et évidemment, le petit feu de nettoyage s’est transformé en brasier incontrôlable.

Après de rapides conciliabules, nous décidons de prendre la route de l’aéroport pour aller dans le Nord. Ce n’est qu’un détour de 90 kilomètres après tout…

Bon, pour la faire courte, on n’a jamais trouvé de plage, on a failli tomber en rade d’essence, on a pris des chemins tellement poussiéreux qu’on va en ramener à Montréal et on a fini dans la piscine de l’hôtel.

Mais les paysages sont très beaux et les gens croisés sur la route sont toujours aussi fins et mignons.

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