Mardi 16 février – de Bago à Hpa An

Il est quatre heures et demi du matin et l’hôtesse vient nous réveiller. 
Nous arrivons dans quelques minutes à Bago, notre ville de transfert vers Hpa An. 

Le bus continue sa route vers Yangon, et nous, nous sommes au bord de la route en pleine nuit et en plein frette. 
Un jeune homme m'accoste et m'informe qu'il est chargé de nous emmener à leur bureau, mais je ne vois pas sa voiture. 
  • Ah non, ce sera sur un scooter. 
  • Sérieusement jeune et téméraire pilote, jamais nous ne pourrons monter à 3 là-dessus. Nous n'avons nullement le format birman et de plus, nous avons des sacs à emmener avec nous. 
  • No problemo m'sieur, j'ai un pote qui arrive avec un deuxième scoot' ! 
Ah ben si c'est aussi simple que ça. 
Nous sommes donc assis derrière une moto roulant à fond sur la route sombre de Bago pour nous faire déposer au bureau de la compagnie de bus qui se situe sur la route de Yangon. Finalement, le VIP aurait très pu nous déposer ici, mais ça devait être trop simple.

Nous nous retrouvons avec d'autres touristes qui eux aussi viennent d'arriver, soit par VIP, soit par bus régulier. Ces derniers ont l'air un peu plus éreinté que nous, le voyage n'a pas été aussi confortable. 
Nous tombons sur Pascale et Jacques qui ont pris un autre bus, avec qui nous décidons de rendre visite au restaurant voisin qui a l'air de rouler 24/24h. 

Un petit café instantané, une brioche excellente et un feuilleté au porc surprenant, puis nous retournons à nos chaises en plastique sale alors que le soleil commence à se lever. 
Le voisin brûle ses déchets, la fumée toxique s'élève dans le ciel jouant avec les rayons de ce nouveau matin. C'est tellement beau ! 

Nos Français embarquent dans un bus à destination de Malawmyine, ville que nous avons finalement décidé de supprimer de notre itinéraire pour passer plus de temps à Hpa An.
Notre bus arrive, il est 7h30, grand temps de quitter ces lieux idylliques. Les sacs en soute, nos places réservées, on commence à connaître le principe, et c'est parti pour quelques nouvelles heures de cahots sur les routes du sud. 

À midi, nous arrivons au carrefour de l'horloge de Hpa An qui semble être la gare centrale des bus. 
Houla, la température a drastiquement changé, il fait nettement plus chaud ici que partout ailleurs dans le nord du pays. Un taxi tente de nous démarcher, mais je lui demande où se trouve le Galaxy, et il me dit que ce n'est pas loin que nous pouvons facilement nous y rendre à pied. Pas fatigant, le monsieur…

Effectivement, à peine à 10 minutes de marche, la façade du Motel Galaxy nous tend ses néons. 
Si par téléphone il nous a été dit que l'hôtel était complet, j'ai réussi à trouver leur page Facebook. Je les ai donc contactés par message privé et en retour, une chambre à 22$ a été réservée. Trop facile. 

La propriétaire nous attend, elle a mon nom et ma photo, elle rigole et nous accueille comme si nous étions ses invités privilégiés. 
La chambre est très bien, quoique donnant sur la rue. 
Rue qui de toute façon sera totalement endormie à partir du coucher du soleil. C'est grand, propre, climatisé, avec un frigo et une grande salle de bains, que demander de mieux pour ce prix là ? 

Je redescends donner nos passeports dont elle fait des copies, et elle m'explique ce qu'il y a à voir ici. Son plan est facile à comprendre, elle propose également le fameux tour d'une journée en tuk-tuk que bien sûr, nous prenons. 

Nous allons manger dans le petit restaurant que notre hôtesse nous a suggéré, et, avant que la fin d'après-midi ne soit trop avancée, nous allons vers le fleuve.
Il est une balade à ne pas manquer de l'autre côté de l'eau. 

Nous devons prendre place sur un bateau, moyennant quelque 1500 K pour un voyage, afin de gravir la montagne et y admirer le coucher du soleil. 

Juste à coté du temple, la berge se noie en poussière dans les eaux, et c'est ici que quelques bateaux accostent pour charger ou décharger leur marchandise. Nous ne sommes pas certains que ce soit le bon endroit, même s'il correspond exactement au plan que nous avons sous les yeux. Alors, quand le doute s'installe, je n'ai qu'une solution, demander. 

Effectivement, c'est bien ici, il suffit d'attendre deux minutes que le bateau soit déchargé, ensuite nous pourrons monter à bord. Deux autres touristes nous accompagnent, elles ont l'air décidé à grimper tout au sommet de cette montagne qui semble bien petite. 

Nous débarquons dans la vase de la rive ouest, et commençons notre marche d'approche.
C'est à ce moment précis que mon appareil photo décide de me lâcher. Plus moyen de manœuvrer mon zoom, qui s'est complètement bloqué sur la plus grande focale. Je suis condamné à ne prendre que des photos à très grand-angle, ou d'utiliser mon zoom 75-300mm. 

Après avoir traversé un tout petit village, nous trouvons les marches qui mènent, de stupa en stupa, jusqu'au sommet. Les marches sont inégales, difficiles à grimper, il fait vraiment très chaud et l'épreuve, après tant d'heures dans un siège d'autobus, est pénible. 
Au bout de quinze minutes, mon binôme trouve que son point de vue est suffisamment merveilleux pour s'y arrêter. Je continue avec les filles pour voir ce qu'il y a plus loin. 
Mais un obstacle me fait douter. 
Une vieille échelle, faite de bouts de bois plus ou moins cloués ensemble est collée contre la falaise. Le sol, recouvert de terre sèche est très glissant, il y a des limites aux performances de mes sandales, fussent-elles de qualité teutonne. 

Je grimpe quand même à cette échelle branlante au-dessus du vide, qu'un enfant a dû construire, et regarde autour de moi en me disant qu'il va me falloir reprendre le même itinéraire pour descendre, alors que le soleil sera couché. 
La suite du ''sentier'' ne permet pas de penser qu'il va aller en s'améliorant, roches instables, sol glissant, trop de risques... 
Avec mille précautions, je fais faire un joli demi-tour à mon corps et redescend vers le dernier stupa que j'avais croisé. 

J'y retrouve André et deux autres filles qui pensent, elles aussi, que cette petite plate-forme est l'endroit idéal pour admirer le soleil couchant. 

La vue est superbe, coté est, la petite ville de Hpa An est blottie entre le mont Zwegabin et le fleuve. En face de nous s'étend la plaine et au loin, quelques montagnes se découpent à l'horizon. 
Des bancs de brume de chaleur, mêlés aux fumées des brûlis apportent une touche de magie à l'ensemble. Le soleil va descendre tranquillement dans ce magnifique décor, rougeoyant de plaisir en nous promettant de revenir demain pour une autre journée. 

Le soleil disparu, c'est maintenant l'heure de passer à table. 
Un Canadien, un Franco-Canadien, une Sud-Africaine et une Australienne, c'est un buffet international auquel sont conviés les milliers de moustiques qui nous attendent le long du chemin. C'est le festival du All You can eat, un buffet complet et à volonté, nous nous dépêchons de quitter cette zone infestée aussi vite que nous le permettent ces drôles de marches et nos genoux tremblotants. 

Nous traversons rapidement le village enveloppé dans la fumée de la préparation du repas du soir, nous faisons assaillir par des centaines de mannes en arrivant près du fleuve, et, enfin retrouvons notre batelier qui nous attendait. 
Nous lui précisons qu'il y a encore deux personnes quelque part là-bas, mais que nous ne les avons pas vues. 

Le lendemain, nous apprendrons qu'il est bien revenu les chercher.

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