Lundi 8 février – Kalaw – Doucement le matin, pas vite l'après-midi

Une journée un peu nuageuse où il est bon de ne rien faire. 
Le petit-déjeuner de ce motel est gargantuesque ! Assiette de pastèque et papaye, beignets, œufs, toasts, beurre et confiture, riz noir et blanc un peu sucré, du bon café noir et fort, jus de Tang orange, et on peut en redemander, mais c'est inutile. 

terrifiée par l'éléphant Nálágiri, une femme 
court avec son bébé dans les bras. 
Elle le pose tout près de Bouddha...
Après un rapide tour au marché, nous montons à la pagode Thein Taung Hpaya au nord de la route principale. Un long escalier couvert nous mène en haut de la colline, jusqu'au monastère d'où la vue sur la ville est unique. Quelques femmes préparent une fête, et nous admirons les peintures résumant quelques épisodes clés et les sermons illustrés de la vie mouvementée du prince Gautama avant qu'il ne devienne l'Éveillé. 

La suite du programme ? Contrairement aux voyageurs qui viennent à Kalaw pour faire des treks, nous continuons à être hors normes. Pas de trek de trois jours jusqu'au lac Inle pour nous. 
D'une, parce que nous ne l'avions pas prévu, et surtout parce que mon presque quarantenaire de chum a un genou de septuagénaire. 
Chondropathie rotulienne, avec un nom comme ça, aucun centre de trekking ne l'acceptera jamais. Pas de bol. 
Mais nous nous renseignons quand même chez Sam's Trekking Guide pour une balade d'une journée pas trop rude. 

Nous assistons au briefing du trek de trois jours pour Inle avec un couple de jeunes Allemands qui se la pète grave. Le grand blond se la joue randonneur du siècle en balayant d'un revers de la main les difficultés annoncées par le guide. 
Lui, c'est un vrai de vrai, il va faire la balade en gougounes, sinon rien. 
Sa blonde blonde voudrait emporter deux ou trois couvertures de peur d'avoir trop froid. À mon avis, il y a en a un des deux qui va moins aimer son expérience et franchement à ce stade là, je ne sais pas lequel. 

Nous, on aimerait juste un petit truc pépère, avec un peu de marche, des rencontres de villageois et éventuellement plein de trucs locaux à acheter. 
Ils ont ça en stock, départ demain matin 8h30 en voiture jusqu'au début du chemin, deux villages, du tissage maison, des locaux en habits traditionnels, des enfants un peu morveux et un retour aux alentours de 15 heures. Parfait. 
Si nous somme seulement deux, il nous en coûtera 45 000 K, espérons que d'ici 17 heures d'autres randonneurs se joindront à nous, ça fera baisser le prix. 

Notre train part donc à...
Nous partons à la gare, car nous voulons rejoindre le lac Inle par la voie ferrée. Le bureau du chef de gare est plein de monde, je fais comme tout bon Canadien et attend en ligne. 
Mais, comme tous bons asiatiques, les gens passent devant moi sans même me regarder. 
Il va falloir que je devienne un peu plus offensif au niveau des files d'attente. 
Bon, de toute façon, je constate que le chef de gare, un gros bonhomme pas très jouasse, réclame passeports et cartes d'identité pour chaque billet vendu. Je n'ai que le mien, il va falloir revenir cet après-midi. 

Nous partons en direction ouest de la ville où sont nichés les hôtels classes comme le Pine Hill Resort avec des chambres à 70 ou 150$. Notre but est simplement une promenade, mais le hasard fait bien les choses puisque nous sommes dans la direction de la grotte Myin Ma Hti
Ce site unique est drôlement situé dans une base militaire, mais il n'y a aucun problème pour y accéder. 

À l'entrée du temple, plusieurs stupas ornent le parvis, derrière, contre la montagne s'ouvrent des accès aux grottes. La grotte inférieure, la plus grande, nous accueille avec une statue d'un Bouddha richement décoré de bagouzes aux pierres brillantes. 

Au fond, la cavité abrite des centaines, peut être des milliers, de statues de Bouddha. De la plus grande à la plus petite, de la plus humble à la plus clinquante, en marbre, en pierre ou bronze, dorée ou non, Bouddha ascétique ou en surcharge pondérale, les saintes statues sont partout. 


Dans chaque recoin de la roche, cachées dans des toutes petites grottes secondaires très sombres, cimentées au niveau du plafond, ses yeux nous épient où que nous soyons.
L'ambiance est très particulière, mais nous nous y sentons en sécurité. 

Sauf en cas de problème électrique, les installations n'étant pas totalement converties aux normes ISO 91.140.50.

Des familles viennent s'y prosterner, des gens seuls passent de longues minutes agenouillés, seul à seul avec l'une ou l'autre sculpture. Quelques lumignons de couleurs, clignotent en auréoles, de goût discutable, au-dessus de certaines saintes têtes. 
La grotte supérieure est beaucoup plus petite, froide et étroite. Elle descend dans les entrailles de la terre, l'ambiance y est à présent plus chaude et très humide. 
Les dalles de céramique au sol sont boueuses et très glissantes, ça pue la fracture du coccyx, nous faisons demi-tour pour retrouver l'air libre et le soleil. 

De retour à nos chambres, nous récupérons nos passeports, retournons à la gare, où le mal-embouché chef de gare m'informe à travers sa chique dégoulinante, que l'on ne peut pas acheter de billet d'avance. Il faut venir une heure avant le départ prévu du train pour obtenir le précieux sésame. Bon, ben à mercredi mon cher. 

Dans une cour, sous l’œil attendri de son grand-papa, un enfant fait tournoyer son cerf-volant en papier autour de lui. Avec toute la ténacité et la vivacité de son âge, chaussé de sandales rose, il tourne et virevolte comme une toupie folle. Inlassablement, sa grosse bobine de fil arrimée sous son bras, il s’agrippe à son petit mètre de ficelle qui suffit à son bonheur. 
Et au mien.

Nous rendrons visite au fameux lieu de perdition de la ville, en allant boire un apéro assez sérieux de rhum sour au tout petit bar Hi

Une dernière soupe à 0,75$ clora cette chouette journée à l'air pur des montagnes.


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