Mardi 4 mars – Bangkok, dans la fumée des barbecues

Impossible !
D'après mon calendrier, il ne reste que deux jours de voyage... Mais pourquoi les bons moments passent toujours plus vite que les mauvais ? Deux jours, c'est long finalement alors il faut en profiter. 

Hier, les manifestants qui occupaient le bitume depuis plusieurs mois ont levé certains camps. Ainsi devant le MBK, le temps d'aller faire quelques achats, tout le monde a disparu. Les structures métalliques qui soutenaient un immense chapiteau ont été démontées et les camions de la ville sont arrivés. Des balayeuses suivies d'un puissant jet d'eau nettoyaient les rues et les trottoirs, mais leur boulot s'est révélé assez aisé. Les manifestants n'ont pas laissé beaucoup de traces de leur passage. Organisés et propres, ils sont partis sans même que l'on sache qu'ils y avaient campé pendant plus de deux mois. 
Dans le quartier Silom, ils ont libérés la route pour se retrancher dans le parc Lumphini adjacent. Festif et odorant, leur ''village'' de contestation en fait un endroit agréable à parcourir. Des barbecues s'élèvent des fumées de grillades et les sourires sont de mise. 
Il n'en fallait pas moins pour que les voitures envahissent à nouveau ces artères en manque de fluide vital. Mais même occupées par tous ces véhicules, les rues de Bangkok sont comme des routes de campagne comparées à celles de Colombo. 

Sans surprise, nous retournons dans le quartier Siam. Ma folie passagère concernant le magasinage s'est étiolée, mais aujourd'hui point de magasins. 
Juste un coup d'œil au cas où. 
Pour célébrer l'anniversaire d'André, nous cherchons le restaurant repéré au Siam Center il y a deux jours. Il s'agit d'un barbecue coréen, un genre de DIY, do it yourself, fais le toi-même puisque t'es si malin... 
Une jeune fille vêtue d'une robe bouffante nous accueille avec entrain et nous emmène vers notre table. Le menu offre des choix de viandes, légumes, poissons et mollusques, mais nous commencerons par une Asahi bien fraîche du pays voisin de la Corée. 

Une formule réunit tous les ingrédients cités plus haut, je commande en plus un plat de gros champignons eryngii, une variété de pleurotes. Un serveur dépose un petit barbecue en métal couleur cuivre sur la table et le recouvre d'une hotte aspirante de maison de poupée. Les grosses briquettes de charbon de bois rougeoient et commencent à chauffer une grille ondulée impatiente de recevoir ses premières offrandes. 
Le plat arrive, les viandes de poulet, bœuf et porc en tranches fines, les calmars blêmes, les crevettes et les légumes garnissent ce bol appétissant. Une soupe miso dans laquelle flotte quelques algues vient nous réchauffer et nous commençons notre frichti. 
C'est sympa de faire du camping en plein centre commercial, les tranches de bœuf fument sur la table et sont immédiatement aspirées vers les cieux, rejoignant la chape de pollution posée sur la ville. Manque juste une guitare et des marshmallows sur un bâton.

Un étage en dessous, c'est le cabinet immaculé d'une joviale et professionnelle dentiste qui nous attend. Pour un trentaine de dollars elle va nous rendre notre sourire opalin en moins de temps qu'il n'en faut pour dire kapun khap, merci madame !

Un dernier massage thaï va replacer nos émotions, et nous nous rendons compte que cette ultime journée est inéluctablement en train de terminer. 

Ça s'peut pas que ce soit passé aussi vite... 



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