Mardi 21 janvier – Coq au vin, Old town et bronchite aiguë

Koh Lanta old town village
Ce matin j'ai l'impression que le roi de la basse-cour chante au pied de mon lit. Je suis trop fatigué pour lui courir après, d'autant qu'il fait nuit et que ma montre indique 5h30... Je réclame une grippe aviaire de toute urgence !
Après notre petit-déjeuner nous louons un scooter, il est temps de bouger un peu pour visiter cette île. La bécane ne ressemble pas à grand chose, mais finalement elle en a un peu sous le capot.
Comme partout en Thaïlande le réservoir est quasiment vide, il va falloir faire le plein rapidement. Petite astuce de marchand asiatique, car la plupart des touristes, de peur de tomber en panne remplissent toujours un peu trop le réservoir. En rendant le scooter après utilisation il suffit au loueur de siphonner ce qui reste d'essence pour pouvoir la revendre au petit kiosque qu'il tient juste à coté. Sont malins !
En longeant la côte ouest nous pouvons constater que plus on monte vers le nord, plus les activités sont intenses. Les bars, restaurants et commerces se suivent à une cadence effrénée. Le tourisme n'est pas aussi massif qu'à Phuket ou Koh Samui, et il reste encore des endroits vraiment tranquilles sur Koh Lanta.
Le village de Saladan regroupe tout ce dont on pourrait avoir besoin et que l'on aurait oublié d'acheter avant de venir. Les maisons et restaurants sur pilotis sont charmants et le rythme est vraiment doux. Rien ne sert de courir, il fait trop chaud.
Nous poursuivons la route en direction de la côte est vers le sud. De ce coté de l'île il n'y a aucune plage, juste de la mangrove qui selon mes prédictions est un refuge idéal pour quelques milliards de moustiques prêts à vous vider de votre sang pour peu que le vent tombe.
Au vieux village de Lanta, fort justement nommé Koh Lanta old town village il faut aller tout au bout du quai et tomber en amour avec le paysage. Les îles se fondent avec la mer dans la brume de chaleur, les maisons sur pilotis du village flottent sur une mer d'huile, le soleil écrase tout sans pitié. Le fond de l'air est à 38º et depuis que le salvateur vent artificiel du scooter est tombé nous en subissons toute la diabolique puissance. Il faut immédiatement trouver de l'ombre et une boisson fraîche ! Nous trouverons les deux en plus d'un excellent curry vert au petit restaurant Apsara où l'accueil est aussi doux qu'un lassi à la mangue. Il fait bon se prélasser au vent du large tandis que la planète continue à tourner sans nous.
Nous poursuivons la route jusqu'à ce qu'elle tombe dans la mer à Sangka Ou, mirons l'horizon infini et faisons demi tour. Encore une fois je passe devant l'hôpital où je devrais m'arrêter, car pris de quintes de toux, de pression dans les yeux, de douleurs musculaires, de reniflements morveux je pense être un peu malade. Mais aujourd'hui c'est pire puisque je ressens le besoin de consulter un médecin. Moi qui croyait que les infusions de gingembre et les snifettes d'eau de mer allaient résoudre mon problème...
Je laisse donc passer l'hôpital qui fait un peu trop sérieux à mon goût et entre dans le premier cabinet médical que je croise. La nurse me prend en charge tout de suite, teste ma pression qui lui fait lever les yeux au ciel dans un grand soupir, ce qui est tout à fait pour me rassurer, prend ma température sous le bras comme dans les films et transmets ces informations à madame la docteur qui va me recevoir immédiatement.
Mais, claudiquant, entre un couple de jeunes nordiques, cheveux aussi blancs que leurs visages, plaies sanguinolentes aux pieds, chevilles et mollets, piteux rescapés d'un accident de scooter.
Mettons les choses au point : ce n'est pas parce que les scooters se louent sans permis, aussi facilement que crier mi khao niao mai khap? qu'il faut se penser le roi du deux roues. Beaucoup trop d'occidentaux n'ont jamais conduit un scooter, et/ou n'ont jamais conduit à gauche, et/ou prennent trop vite confiance et se blessent, mettant ainsi un terme à la baignade, la plongée et même à un agréable moment de détente sur le sable. Même si les routes sont, comparées à Montréal, en excellent état, il y a trop de variables pour que cela reste une activité sans risque. Réfléchissez-y à deux fois...

Finalement après avoir subvenu aux urgents besoins du joli petit couple de plus en plus blanc à mesure que leur fluide vital s'échappait de leurs corps, la charmante toubib m'informe d'une bronchite aiguë et me donne des pilules pour soulager tous mes maux. Je suis sans mots... Des pour la toux, des pour les sinus, des pour l'infection, des pour décongestionner, des gouttes pour les yeux, des sachets d'électrolyte, si avec ça je suis pas guéri ce soir...
Il faut dire que mon état a quelque peu empiré, mon regard a du mal à suivre rapidement le mouvement de ma tête, je ressens une telle pression que j'ai l'impression que mes globes oculaires vont faire sauter mes yeux comme des bouchons de mousseux cheap, je tousse en m'arrachant les poumons et je me sens tellement fatigué que si je ferme les paupières je m'endors. Il est temps de regagner l'abri de la chambre, de prendre les premiers cachets et surtout de s'enduire de Biafine. Car, même avec une protection régulière d'indice 50, la traîtresse étoile a su contourner les défenses et infliger à ma peau une cuisante punition.

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