Koh Lanta old
town village
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Ce
matin j'ai l'impression que le roi de la basse-cour chante au pied de
mon lit. Je suis trop fatigué pour lui courir après, d'autant qu'il
fait nuit et que ma montre indique 5h30... Je réclame une grippe
aviaire de toute urgence !
Après notre
petit-déjeuner nous louons un scooter, il est temps de bouger un peu
pour visiter cette île. La bécane ne ressemble pas à grand chose,
mais finalement elle en a un peu sous le capot.
Comme partout en
Thaïlande le réservoir est quasiment vide, il va falloir faire le plein
rapidement. Petite astuce de marchand asiatique, car la plupart des
touristes, de peur de tomber en panne remplissent toujours un peu
trop le réservoir.
En rendant le scooter après utilisation il
suffit au loueur de siphonner ce qui reste d'essence pour pouvoir la
revendre au petit kiosque qu'il tient juste à coté. Sont malins !
En longeant la
côte ouest nous pouvons constater que plus on monte vers le nord,
plus les activités sont intenses. Les bars, restaurants et commerces
se suivent à une cadence effrénée. Le tourisme n'est pas aussi
massif qu'à Phuket ou Koh Samui, et il reste encore des endroits
vraiment tranquilles sur Koh Lanta.
Le village de
Saladan regroupe tout ce dont on pourrait avoir besoin et que l'on
aurait oublié d'acheter avant de venir. Les maisons et
restaurants sur pilotis sont charmants et le rythme est vraiment
doux. Rien ne sert de courir, il fait trop chaud.
Nous poursuivons
la route en direction de la côte est vers le sud. De ce coté de
l'île il n'y a aucune plage, juste de la mangrove qui selon mes
prédictions est un refuge idéal pour quelques milliards de
moustiques prêts à vous vider de votre sang pour peu que le vent
tombe.
Au vieux village
de Lanta, fort justement nommé Koh Lanta old town village il
faut aller tout au bout du quai et tomber en amour avec le paysage.
Les îles se fondent avec la mer dans la brume de chaleur, les
maisons sur pilotis du village flottent sur une mer d'huile, le
soleil écrase tout sans pitié.
Le fond de l'air est à 38º et
depuis que le salvateur vent artificiel du scooter est tombé nous en
subissons toute la diabolique puissance. Il faut immédiatement
trouver de l'ombre et une boisson fraîche !
Nous trouverons les deux
en plus d'un excellent curry vert au petit restaurant Apsara où
l'accueil est aussi doux qu'un lassi à la mangue. Il fait bon se
prélasser au vent du large tandis que la planète continue à
tourner sans nous.
Nous poursuivons
la route jusqu'à ce qu'elle tombe dans la mer à Sangka Ou, mirons
l'horizon infini et faisons demi tour. Encore une fois
je passe devant l'hôpital où je devrais m'arrêter, car pris de
quintes de toux, de pression dans les yeux, de douleurs musculaires,
de reniflements morveux je pense être un peu malade. Mais
aujourd'hui c'est pire puisque je ressens le besoin de consulter un
médecin. Moi qui croyait que les infusions de gingembre et les
snifettes d'eau de mer allaient résoudre mon problème...
Je laisse donc
passer l'hôpital qui fait un peu trop sérieux à mon goût et
entre dans le premier cabinet médical que je croise. La nurse me
prend en charge tout de suite, teste ma pression qui lui fait lever
les yeux au ciel dans un grand soupir, ce qui est tout à fait pour
me rassurer, prend ma température sous le bras comme dans les films
et transmets ces informations à madame la docteure qui va me recevoir
immédiatement.
Mais,
claudiquant, entre un couple de jeunes nordiques, cheveux aussi
blancs que leurs visages, plaies sanguinolentes aux pieds, chevilles
et mollets, piteux rescapés d'un accident de scooter.
Mettons les
choses au point : ce n'est pas parce que les scooters se louent
sans permis, aussi facilement que crier mi khao niao mai khap?
qu'il faut se penser le roi du deux roues.
Beaucoup trop
d'occidentaux n'ont jamais conduit un scooter, et/ou n'ont jamais
conduit à gauche, et/ou prennent trop vite confiance et se blessent,
mettant ainsi un terme à la baignade, la plongée et même à un
agréable moment de détente sur le sable. Même si les routes sont,
comparées à Montréal, en excellent état, il y a trop de variables
pour que cela reste une activité sans risque. Réfléchissez-y à
deux fois...
Finalement après
avoir subvenu aux urgents besoins du joli petit couple de plus en
plus blanc à mesure que leur fluide vital s'échappait de leurs
corps, la charmante toubib m'informe d'une bronchite aiguë et me donne
des pilules pour soulager tous mes maux. Je suis sans mots...
Des
pour la toux, des pour les sinus, des pour l'infection, des pour
décongestionner, des gouttes pour les yeux, des sachets
d'électrolyte, si avec ça je suis pas guéri ce soir...
Il faut dire que
mon état a quelque peu empiré, mon regard a du mal à suivre
rapidement le mouvement de ma tête, je ressens une telle pression
que j'ai l'impression que mes globes oculaires vont faire sauter mes
yeux comme des bouchons de mousseux cheap, je tousse en m'arrachant
les poumons et je me sens tellement fatigué que si je ferme les
paupières je m'endors.
Il est temps de
regagner l'abri de la chambre, de prendre les premiers cachets et
surtout de s'enduire de Biafine. Car, même avec une protection
régulière d'indice 50, la traîtresse étoile a su contourner les
défenses et infliger à ma peau une cuisante punition.
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