L’internationale culture nord-américaine nous rattrape - mardi 9 mars

Ku-De-Ta
Ce matin nous prenons un taxi à l’hôtel qui nous demandera deux fois plus cher qu’un taxi régulier et allons à Seminyak

La partie nord de la plage abrite les boutiques, restaurants et hôtels très chics. Les prix sont à la hauteur de ce à quoi nous nous attendions, inabordables. 

Le très fameux Kudeta, bar et restaurant de plage est une merveille de design et un sanctuaire pour jeunes riches qui doivent s’y faire voir. Nous n’y ferons qu’un rapide passage, et attendrons d’être très riches pour revenir y faire les beaux. 
Nous marchons dans les ruelles bordées de hauts murs derrière lesquels se cachent des villas et des hôtels très haut de gamme. Il y a moins de 20 ans tout cet endroit n’était que rizières et champs de légumes. 
La plus fameuse rue de Seminyak était boudée par tous car c’était le chemin du cimetière où passaient les processions après les crémations. À présent cette route est celle de l’Oberoi, un des hôtels le plus chic de tout Bali… 

Nous revenons à Kuta et allons nous allonger sur la plage. Celle-ci est immense, et couvre toute la surface entre l’aéroport au sud et Seminyak au nord, le sable noir fin est brûlant sous les pieds, les vagues se déroulent sous les planches de surf et les cheveux longs blonds sont de rigueur. Le seul problème c’est que se baigner ici est un danger permanent… 

Les surfeurs sont partout et revendiquent l’immensité de la mer. La plupart est suffisamment expérimentée pour éviter les baigneurs, mais les débutants sont de vrais missiles en perdition. Les vagues sont grosses mais pas violentes et le sable très doux ne laissera pas de traces de coupures sur le corps en cas de chute. 

Le courant charrie des tonnes de déchets en plastique. Invisibles de la surface, les sacs s'enroulent autour de nos chevilles comme des méduses mortes. 
Bali est extrêmement polluée. la petite île n'a aucun moyen d'absorber la pollution engendrée par le tourisme de masse. L'avenir est sombre pour l'environnement balinais.

Plus tard nous irons voir le coucher du soleil comme presque tout le monde, mais ce soir il se fera discret et pratiquement insignifiant. Nous descendons la plage et traversons un grand centre commercial proche de l’aéroport. 

De l’autre coté se tient une rue toute commerciale et principalement destinée à la clientèle australienne et nord-américaine. Des restaurants de grandes chaines, des magasins de souvenirs, des crèmes glacées industrielles, tout est fait ici pour plaire à ceux qui n’osent pas s’aventurer hors des villes sans âme. 
Je suis certain que la grande majorité des gens que nous croisons ici ne verra jamais l’arrière pays, qu’elle ne se perdra jamais dans les sublimes paysages de rizières des montagnes, que jamais elle ne sentira un gros cochon griller dans un caniveau, qu’elle ne mangera pas ce drôle de salak, ou le parfumé bebek betutu en écoutant sa belle histoire, ou ne s’arrêtera au bord d’un champ de riz pour admirer le travail phénoménal d’un paysan en train de récolter, d’une vielle femme en train de repiquer des touffes émeraudes dans une parcelle inondée. 

Nous ne sommes que des humains et serons tentés par le Bubba Gump, un restaurant tiré du film Forest Gump, à moins que ce ne soit le film qui ait utilisé cette marque… Il est grand le mystère d’Hollywood… 

Ami lecteur tu as ici une occasion incroyable de participer à notre grand jeu ! La question est simple et le prix du vainqueur exceptionnel ! Qui de l’œuf ou de la poule était en premier ? 
Est-ce le film qui a enfanté du restaurant ou est-ce le restaurant qui a payé pour être dans le film ! Vite à ton clavier ! 

Des crevettes en tout genre, frites, bouillies, sautées, en panure, en sauce, au citron, mais surtout panées et en sauce…Le concept est tellement étasunien que c’en est trop. 
Des frites grasses, trop de sauce, des serveurs bien trop joyeux, des remplissages de sodas à volonté, beaucoup de clients avec un sérieux excès de tour de taille et des prix hors du commun. 
Rien à voir avec un Nasi Goreng mitonné sur le bord d’une plage pour une poignée de roupies, ici les prix sont en dollars américains. 

Le retour à la “civilisation” est douloureux, nous n’avons pas très envie d’en voir plus, et honorerons notre chambre de notre aimable présence.




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