Portugal 2023 - Sintra

Mardi 21 mars – Sintra via la praia, le farol et la onda gigante (mais qui ne l'est pas aujourd'hui).

L’option petit-déjeuner ayant été validée, nous nous retrouvons devant une table généreusement garnie de victuailles. Notre bon appétit réjoui notre gentille dame et nous pouvons aborder cette journée avec énergie.

Nous allons rapidement au marché où j’ai repéré hier une boutique rassemblant quelques souvenirs de bon goût. Boîtes de sardines au design moderne, vins et huiles d’olive, biscuits et l’incontournable fleur de sel d’Aveiro.

Le magasin est encore fermé alors nous en profitons pour faire le tour du petit marché où seuls les poissonniers et primeurs étalent leurs marchandises.

Maquereaux, plies, barracudas, calmars, soles, bars ou encore araignées patientent sur un lit de glace. 
En face, des enfants aux yeux écarquillés se tiennent par la main pendant que leur maîtresse explique les différents fruits et légumes.

Nous patientons encore quelques minutes et enfin le rideau de fer s'ouvre sur les premiers clients de la boutique Sabores que marcam : nous.

Rapidement nous trouvons de quoi assouvir notre fringale de bons produits, souhaitons une belle journée à la dame vraiment en retard et essoufflée d'avoir voulu le rattraper, avant de grimper dans la voiture.

La destination du jour est Sintra, une ville mythique à un peu moins de 250 kilomètres à travers la campagne et par des routes indirectes.

À 30 minutes d'Aveiro, nous ne pouvons nous empêcher de laisser la voiture sur un stationnement ensablé et traversons les dunes qui nous séparent de l’océan.

La praia do Poço da Cruz est déserte et son sable fin et chaud un bonheur pour les pieds. Nous y trempons ces derniers avant de découvrir une balançoire d’Instanazes vide de la longue file d’attente qui doit se former au cœur de la belle saison.

Nous sommes d’infatigables balanceux et seul le temps qui file aura raison de notre addiction, sinon nous y serions encore.

La route quitte la côte pour s’enfoncer dans les terres et les immenses forêts de pins aux longues lignes droites qui donnent envie d’enfreindre la limite de vitesse que de toute façon personne ne respecte.

Louvoyant entre forêts et bande côtière, nous arrivons au farol Penedo da Saudade, un phare de 32 mètres de haut construit en granit et en 1912, qui pointe sa lumière salvatrice à 55 mètres au-dessus des flots.

Au pied de la falaise, les vagues prennent les immenses blocs d’assaut, mais le granit tient bon, pour l’instant. 

À droite l’immensité de l’océan, à gauche des forêts dévastées par un incendie passé. De nouvelles pousses commencent à verdir les espaces calcinés et un jour la forêt reprendra possession des immenses espaces à sa disposition si les promoteurs ne décident pas de tout bétonner comme en Algarve.

Mesdames et messieurs, prochain arrêt : Nazaré
''Non monsieur Christ, ce n’est pas ici que vous descendez…''

Nazaré est une petite ville bien tranquille, mais mondialement réputée pour être le site des plus hautes vagues du monde.

En raison d’un canyon sous-marin de 5 000 mètres de profondeur, le  plus profond d'Europe, juste devant les falaises, les vagues peuvent atteindre une hauteur de 30 mètres et former un mur que seuls quelques athlètes hautement qualifiés et dotés d’un courage à toute épreuve peuvent défier.

Le 29 octobre 2020, l'Allemand Sebastian Steudtner dévale un mur liquide de 26,21 mètres, homologuée par le “Guinness des records” comme étant la vague la plus haute jamais surfée.

Vingt-six mètres, ça vous parle ? Non ? 
Montez au 9e étage d’un immeuble et penchez-vous vers le trottoir, c’est ça 26 mètres... Haute tu dis toi ? 

Nous trouvons rapidement une place de stationnement, saisissons nos planches de surf et partons vers le site. Mais les grosses vagues sont passées, nous sommes hors saison. 

Alors nous abandonnons nos planches imaginaires et allons visiter le phare du Fort de São Miguel Arcanjo. Même pour des novices en matière de surf, la visite vaut le coup. 

La constuction primitive date de 1577, elle est ensuite plusieurs fois modifiée, jusqu'à trouver sa forme définitive en 1644. Le phare posé sur la terrasse est construit en 1903 et darde ses rayons lumineux à 50 mètres au-dessus des flots.

Quelques planches, longboard, bodyboard égayent une cave de leurs couleurs fluo, à côté, quelques photos rendent hommage aux chevaliers et amazones des vagues gigantesques qui déferlent en direction de la falaise.

Sur le toit du fort, seul face à l'immensité de l'océan et aux gigantesques vagues, le petit phare rouge veille sur les marins. Des mouettes en gros cailloux peints se tiennent sur le sommet des remparts et à coté de la porte, une planche en marbre de 3 mètres aux ondulations océaniques symbolise l'activité principale du lieu.

À l'intérieur, un centre d'interprétation océanographique explique clairement, à l'aide de photos, vidéos et maquette, le phénomène géologique de création des immenses vagues.

Sur le chemin d'qccès au fort, une étrange sculpture en marbre et acier de 6,30 mètres de hauteur, le Veado, attise notre curiosité. Un corps humain, musclé à souhait tenant une planche de surf, avec une tête de cerf, il a de quoi faire quelques recherches…

La légende raconte que : 

Le site de Nazaré était autrefois très peuplé de cerfs. Dom Fuas Roupinho y chassait et, par un matin brumeux du XIIe siècle, il s'isola de ses compagnons alors qu'il poursuivait un cerf tombé sur la falaise. 
Au bord de la chute, le cavalier cria au secours de Notre-Dame de Nazaré. Le cheval a immédiatement collé ses pattes arrière au sommet de la falaise, sauvant la vie de son cavalier.
Dans cette œuvre anthropomorphique d'Agostinho Pires et du sculpteur Adália Alberto les références à ces deux moments remarquables de l'histoire de Nazaré sont visibles, exaltant le passé et louant le présent, tous deux conjugués dans la sculpture.

J’ai vainement tenté de visualiser l’action du cheval collant ses pattes arrière sur la falaise avant de me rappeler que c’était une légende. 

Nous repartons en direction du sud en passant par les terres vallonnées parsemées de cultures diverses, et vers 16h30 nous arrivons à Sintra où nous prenons possession de notre chambre à la Vila dos Poetas

En manque de kilomètres, nous partons rapidement en direction de la ville, mais Sintra est bizarrement faite. Il y a la ville côté cour où nous logeons et Sintra côté jardin avec ses palais, châteaux et demeures majestueuses. Seuls un peu moins de 2 kilomètres séparent la cour du jardin et nous arrivons rapidement au coeur de l'effervescence touristique.

J’ai beau essayer de le nier, j’ai choisi Sintra aussi pour un souvenir gourmand lors de ma dernière visite avec mon ami Adrien, les pâtisseries de la Casa Piriquita.

En 1998, suite à la victoire de la France sur la Croatie, nous avions très largement fêté cet exploit et avons dû prendre notre courage à deux mains le lendemain matin pour monter dans un train en direction de Sintra. Adrien s'était endormi appuyé sur un énergumène poussiéreux et sentant la vinasse à plein nez et, n’eût été de ma vigilance, nous serions repartis avec lui jusqu’à Lisbonne. En voyant un train arriver ce soir, je me demande s’il est toujours dedans. 
Le clodo, pas mon ami Adrien !

Le ciel est bas, gris et frais, mais les augustes demeures et la magie de cette ville opèrent et le soleil arrivé à son occident laisse filtrer une vive lueur orangée entre terre et ciel.
Les glycines forment un cadre bucolique sur les portiques, offrant une vue spectaculaire sur Sintra le Haut.

Le restaurant Dom Pipas, recommandé par notre hôtesse est caché derrière la gare et offre une ambiance, un décor et un menu tout ce qu’il y a de plus local. 

L’accueil est chaleureux et les serveurs parlent tous un peu français, nous y passerons une soirée agréable avant de regagner notre manoir et prendre un repos mérité avant une matinée que j’ai prévu chargée.

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CLIC - CLAC, merci Cricri !
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