Portugal 2023 - Porto 2/3

Samedi 18 mars – Porto, la croisière s’amuse

Notre journée commence sous des trombes d'eau qui floutent la rive sud du Douro. Bien à 
l'abri dans notre chaumière, nous attendons une accalmie avant de chercher un endroit où nous sustenter.

Fuyant la partie très touristique de notre quartier Ribeira, nous arpentons la colline, où nous croisons le Chat bleu, jusqu'à dégotter un tout petit café local où l'on parle à peine une langue commune et où nous profitons du confort des banquettes en moleskine sans aucun étranger.

Jusqu'à ce que la pluie se remette à battre le pavé et fasse entrer Teutons et Hexagonaux qui se voyaient plus dans un café 8e génération à 7 euros l'expresso.

Ce matin nous avons pour projet d’aller visiter la très célèbre librairie Lello. Cette librairie qui porte aussi le nom de Chardron, est tout simplement considérée comme l'une des plus belles du monde, rien de moins.

Si l’entreprise est née en 1869, le bâtiment date de 1906 mélangeant joyeusement art moderne et néogothique.
Non contente d’être célèbre et magnifique, elle va tirer ses ultimes lettres de noblesse en ayant supposément inspiré Miss Rowling pour sa saga Harry Potter, mais l’écrivaine a officiellement démenti cette rumeur en 2020, n’ayant jamais visité Porto et ne connaissant même pas l’existence de la librairie. Hum, pas très curieuse la Joanne...

Tout ça pour dire que la file d’attente pour la visite payante de 5 euros, (somme déduite d’éventuels achats) est à la hauteur de sa renommée bien avant son ouverture. Nous continuons tout droit et décidons de faire un peu comme d’habitude, nous promener sans but.

Juste à côté de la librairie, le Jardim das Oliveiras, un parc de 4 500 mètres carrés recouvert de 50 oliviers, est un superbe endroit en pleine ville pour relaxer. 
Attenants, la Igreja e Torre dos Clérigos, (l’église et tour des Clercs) est un phare dans la ville avec sa tour que l’on voit de partout.

L'accès à la tour coûte 5 euros, mais la visite de l’église est gratuite et au moment de notre passage, sont exposées des statues en bois super stylisées. Le bois sent bon, c’est paisible une église, ça calme…

Nous poursuivons nos déambulations de fresques géantes en céramiques colorées, de pavés en escaliers, de ruelles en passages, nous croisons la cathédrale, et découvrons un quartier malfamé tout minus envahit par les chats. Notre balade nous ramène sur les quais, il n’est même pas encore 11 heures !

Nous en profitons pour acheter un billet pour une croisière sous les 6 ponts de la ville et traversons le Douro pour faire un tour à Vila Nova de Gaia où l'on trouve toutes les caves de porto.

Le long des quais, les bateaux de transport de barriques, les barcos rabelo, sont là pour la photo et c’est réussi.

Pas vraiment le temps de déguster, de toute façon, nous y allons demain.  Et puis, le Love Boat ne nous attendra pas, il faut presser le pas pour revenir en ville. 

Ayant un perdu la notion du temps, nous revenons en trottinant sur la rive opposée et passons la coupée avec quelques rares touristes.

Je salue le pavillon, et honore le commandant d'un tonitruant "Second Maître radiotélégraphiste Bouton, à vos ordres commandant", mais le goujat lève les yeux au ciel, me fait signe de prendre un siège et de me calmer le pompon si je ne veux pas finir au mitard. 

Direction Est pour s’extasier du panorama de cette très belle ville. Passant les ponts Infante Dom Henrique (Henri le Navigateur), Maria Pia (reine consort du Portugal fin XIXe) conçu par Gustave Eiffel et São João, nous faisons demi-tour avant le moderne double pont du Freixo.
Le vent est frais, les nuages moyennement optimistes, mais on est sur l'eau, moi ça me suffit pour être heureux.

Ayant franchi l’impressionnant arc en béton du pont Arrábida, nous sommes presque arrivés à l’estuaire du fleuve et distinguons l’horizon flouté par la houle.

De menaçants nuages noirs arrivent de l’océan. Nous quittons nos sièges sur la plage avant pour nous réfugier à l’abri, mais finalement, seules quelques gouttes timides vont troubler la balade et nous regagnons bien vite nos places de proue.

Les quais sont magnifiquement occupés par des bâtisses colorées, des étroites, des riquiquis, des plus opulentes, toutes apportent un charme incroyable aux quais de Porto.

Sympathique balade tranquille de 50 minutes sous les ponts de Porto, sans des "À VOTRE DROITE, AT YOUR LEFT, MESMO A SUA FRENTE" hurlés par des haut-parleurs à la voix rouillée.

Notre balade terminée, nous remontons dans la ville haute. Le hasard nous mène au belvédère da Vitória, qui n’est pas vraiment aménagé pour le tourisme et semble plus être une cour privée prisée des buveurs de bières cheap. Mais il ne faut surtout pas hésiter à franchir la grille et admirer la superbe vue sur les tuiles ocres et les vieux quartiers. 

En remontant la rue, notre curiosité et nos estomacs ratatinés nous font arrêter devant une porte de restaurant qui semble hurler nos noms. Une rapide lecture du menu et déjà nous sommes assis à la dernière table disponible du Farro.
Ouvert en février, le jeune chef est également boulanger et fabrique un pain au levain au goût exquis. 

Le farro est un aliment d’origine italienne composé de différents blés anciens, le restaurant en sert en accompagnement, mais pas que.

La carte est courte, riche et très abordable. Notre enthousiasme enchante le chef qui nous ajoute quelques cuillères dans nos assiettes. C’est absolument délicieux, les moules en escabèche, le farroto (farro cuit à la mode risotto) accompagné de champignons, le filet de maigre à la purée de chou-fleur trouvent une place de choix dans nos estomacs enfin rassasiés. 

Nous passons par la gare de Porto-São Bento et admirons les murs du hall d’accueil ornés de plus de 20 000 azulejos illustrant des scènes historiques de l’histoire du pays.
Batailles, mariage royal, encore quelques bastons, l'humain est incorrigible, et quelques scènes de vie rurale décorent les murs. Il y a de quoi faire s’ébaudir moult passagers en attente de leur train. 

Mais dis donc, cette journée est passée à la vitesse de la lumière ! Le soleil penaud de son apparition furtive décide de quitter nos latitudes pour se reposer et revenir de plus belle demain.  

@MUD
Dans une vitrine, un intrigant vélo en bois attire nos regards et nous entrons dans la boutique qui expose cette merveille. Sise dans une partie de l’ancien couvent de Sao Domingo, la boutique MUD (Manufacture Under Design) est une caverne d’Ali Baba du magnifique.

Entreprise familiale, tout a commencé avec la fabrication d’un vélo à partir d’une planche en bois en totale autodidaxie. Ce blogue est aussi un formidable répertoire de mots nouveaux.

Outre les vélos absolument magiques, il y a tout un tas d’objets en cuir, bois et/ou liège pour toutes les bourses. Juste l’architecture de ce lieu incroyable vaut une visite et on ne peut repartir sans un petit quelque chose dans son sac.

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CLIC - CLAC, merci Cricri !

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