Asie 2019 - Philippines - Nacpan

20 et 21 février – Nacpan Beach 
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Le petit-déjeuner est servi devant notre chambre sur la terrasse par une des rares personnes souriantes de l’établissement.
Je descends ensuite rendre les clés du scooter à la réception en leur rappelant que le loueur a mon permis de conduire.

Deux heures après toujours rien, je vais voir ce qu’il se passe, le garçon n’est toujours pas venu. Je leur dis que ce serait peut-être chouette de l’appeler parce que nous partons dans une heure. Une lueur apparaît dans le regard, ben oui toi, quelle bonne idée.
Sauf qu’ils ne savent plus à qui j’ai loué l’engin, alors que c’est eux qui ont appelé

Bon, j’ai une douche à prendre, un sac à faire alors je remonte vers notre piaule en espérant que ça décoince un peu. Le matin n’est pas le moment idéal pour lancer des défis dans le coin.

Depuis que nous sommes arrivés à El Nido, nous avons remarqué que le sourire et la gentillesse n’étaient plus trop à l’image de ce que nous avions vécu depuis le début du voyage.
Même dans la grande ville de Cebu, nous avons été toujours très bien accueillis, les sourires étaient francs et généreux et les relations faciles. Ici, on dirait que tout le monde est blasé et qu’ils ne sont pas heureux d’engranger les beaux pesos que les visiteurs sèment à tout vent.

Ça tape à la porte, c’est le gérant, le plus bête de tous, qui m’apporte mon permis, je lui donne 1000 pesos en échange pour la location en lui disant que ce n’est pas la peine de remonter les marches, je récupérerais les 400 pesos de change en partant. À la tronche qu’il tire, je me demande s’il a tout compris ou si j’ai utilisé un terme insultant.

Nous finissons de paqueter nos affaires et nous dirigeons vers la réception où je rends la clé.
Je remercie tout le monde pour leur bel accueil et leur gentillesse, oui je sais je suis baveux, mais j’aime faire du renforcement positif, ça fait chier ceux à qui je m’adresse et ils ne peuvent rien dire.

Donc, merci madame, merci monsieur, pour votre accueil incroyable, votre gentillesse et vos sourires sans égal, cette abnégation dont vous faites preuve est un signe de grande maturité puisse Notre Seigneur veiller sur vous et sur vos enfants.

Hey, la face bête, je ne partirais pas sans mes 400 pesos !
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Deux pas sur la route, un tricycle s’arrête à mon signal et hop, nous filons vers El Nido.
À cette heure, tous les touristes sont partis faire leur tour des îles, ne reste que quelques passagers en transit, en quête d’un logement, ou ceux qui trouvent que l’immonde petite plage polluée vaut le coup d’y étendre sa serviette. C’est vrai qu’il en coûte 150 pesos en tricycle pour se rendre sur la plage de rêve où nous étions hier et que dépenser 3,80$ est inenvisageable pour certains.

Nous posons nos sacs devant l’agence de voyages où nous avons réservé un transfert pour la plage de Nacpan où nous allons passer deux nuits et attendons que l’heure passe.
L’occasion de confirmer mes plongées du 23 et déguster un flan aux œufs dans la boulangerie voisine.

À l’heure prévue, un maxicycle vient nous ramasser. J’ai inventé ce mot, parce que rien ne le définit vraiment, c’est comme un tricycle, mais plus gros…

Nous prenons un couple au passage puis sommes déposés devant le minivan qui va nous transporter à 20 kilomètres dans le nord de Palawan.
Trois musiciens chevelus se joignent à nous et c’est parti pour 45 minutes de route.

Sur place, il nous reste 5 minutes de marche sur le chemin sablonneux avant d’arriver aux bungalows du Jack’s Place, le tout dernier établissement, loin du bar branché que les touristes d’un jour fréquentent assidûment.

Les sept petits chalets du complexe sont dispersés dans une cocoteraie face à la mer. La plage de 4 kilomètres étend un sable blond et fin sur lequel les rouleaux viennent s’écraser.
La quiétude est totale, pas un seul bruit d’origine humaine ne vient troubler le souffle du vent dans les palmes des hauts arbres aux fruits menaçants. La mer est vivante, elle bouge, roule, claque, ronronne et tonne.

Si No Name beach à Port Barton était le cliché de la plage idéalisée avec ses cocotiers doucement penchés pour offrir l’ombre salvatrice, Nacpan est un endroit parfait pour se reposer et passer quelques jours de pur bonheur.

Pas d’internet, pas de réseau, l’électricité fonctionne seulement de 18 heures à minuit, et le bungalow en nippa, ouvert aux quatre vents, fait face à la mer.
Quelques moineaux ont élu domicile sous les chaumes du toit, et ce seront, avec les vagues qui se brisent sur le sable, les seuls bruits qui viendront enchanter notre séjour.

Ici, rien ne presse. Le service au petit restaurant à côté en est l’exemple parfait, nous sommes au repos, mais l’estomac commence à trouver le temps long.

La journée sera ponctuée de baignades dans une eau limpide, alternées de quelques repos sur un hamac en bambou, puis d’une promenade sur le sable. 

Un slogan apposé sur un rocher exhorte les passants à manger des coqs. Je suis tout à fait d'accord avec ce menu.

Pour notre plus grand bonheur, Gusto, le glacier d'El Nido a ouvert une succursale ici. Nous nous délectons d'une des meilleures crème glacée qu'il nous a été donné de gouter, et nous ne sommes pas des débutants en la matière.

Le soleil se couche avec élégance, la lune le remplace avec autant de prestance, car pleine et aussi lumineuse qu’un soleil nocturne.
Les étoiles ne tiendront qu’un rôle secondaire dans un ciel aussi illuminé.

Le lendemain, nos activités balnéaires ne nécessitent pas de remplir plus de ligne que celle-ci !

C’est la fin de ce 45e jour de voyage.

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