Asie 2019 - Philippines - El Nido

17 février – El Nido 
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Les coqs se donnent ce matin. 
C’est le concours international du karaoké de Port Barton pour volailles, avec l’invité spécial, celui de notre voisin.
Leurs hurlements réussissent à traverser la barrière des bouchons d’oreille, c’est une vraie malédiction sur deux pattes ce bestiau.

Les sacs sont faits, ne reste plus qu’à récupérer la copie de mon passeport auprès de Néné, qui est à la messe… Son cousin fouille dans la maison, mais ne trouve pas le papier dont j’ai besoin pour louer des scooters. La plupart des gens ne demandent rien du tout, d’autre le passeport.

Officiellement il est interdit de laisser son passeport en caution d’une location puisque ledit document appartient à l’État émetteur et non à son porteur, alors souvent, une copie suffit, sinon une caution en argent. Bon, en tout cas, pas de Néné, pas de passeport, et un bus qui nous attend à 10 minutes de marche.

Le cousin part à l’église, moi je vais à la station des bus pour valider et réserver nos places et André reste au Chisiphil pour récupérer le document.

J’arrive rapidement au minivan réservé il y a deux jours, pose nos sacs sur les sièges convoités et au bout de 5 minutes je vois André arriver au bout du chemin, le précieux document en main.

Départ à 8 h comme prévu, le trajet devrait durer au maximum quatre heures.
Les Italiens derrière nous vont finir pas faire un bébé sur la banquette, et les Espagnols en nombre dans la région ne cessent de se parler.
Mais la lecture et une ou deux microsiestes raccourciront le trajet. En un peu moins de 3 heures, le chauffeur nous dépose devant notre hôtel, le Columbus Inn à Corong-Corong, la plage avant la ville ultra moche et trop bruyante d’El Nido.

En fait de plage, ce n’est qu’une minuscule bande de sable que la marée haute recouvre presque entièrement. Mais notre hôtel est de l’autre côté de la route, à flanc de colline dans un jardin tranquille.
Notre chambre n’est pas prête, alors nous laissons nos sacs à Francis, le p’tit gars de la famille et partons à la quête du Frangipani. Un hôtel-boutique totalement hors budget, mais qui abrite l’agence avec qui nous voulons faire la fameuse attraction de ce splendide coin de pays, le Island hopping.

Cette fois-ci, ''maps.me'' est complètement perdu, il m’envoie à 500 mètres de notre hôtel dans un coin où il n’y a absolument.rien. Je sens à mes coté un début d’impatience, je pense qu’un estomac vide commence à vouloir trouver de quoi le remplir. Mais il faut trouver l’agence Skipper Charters, les places sont rares et nous n’avons pas trop de temps.
Finalement, j’active le réseau LTE de mon téléphone et Google m’informe qu'il faut rebrousser chemin à environ 8 minutes de marche.

Accueil à la hauteur du magnifique petit hôtel de sept chambres et une suite majestueuse face à l’archipel. Nous avons de la chance, s’il n’y a plus de place dans le circuit A, il en reste pour le circuit C de demain.

À El Nido, comme à Port Barton ou Coron, les tours des îles sont ‘’numérotés’’ A, B, C ou D suivant la tournée prévue. Si la plupart des gens se ruent sur le circuit A, et est donc toujours très en demande, les autres tours ne sont pas moins beaux.
De toute façon, avec 2 bateaux de 8 places, le choix est vite fait, nous optons pour le circuit C demain toute la journée.
La demoiselle m’informe que nous serons 8 sur le speed boat et si le montant et 3 fois supérieur aux compagnies classiques, nous avons plusieurs avantages.

Nous ne serons pas 18 à 25 sur un bateau, aurons la vitesse pour alliée, et larriverons rapidement sur les sites.

Nous quittons le chic Frangipani en tricycle pour aller dans le petit village d’El Nido.
Classique ville surpeuplée au trafic poussiéreux et dense, cet endroit n’a semble-t-il, pas encore été découvert par les touristes chinois, mais l’impact touristique est énorme.

Aucune infrastructure sanitaire n’est en place, les eaux usées vont directement en mer, l’eau du robinet, comme partout est impropre à la consommation, mais ici on conseille même de ne pas l’utiliser pour se rincer les dents après le brossage.
Moi je m’en fous, j’ai mon suce-marécage !

Tous les mètres, un vendeur nous propose un tour des îles, une plongée ou des babioles à acheter. C’est le royaume du sac étanche et du t-shirt cheap…
En revanche, il y a un excellent glacier !

Nous faisons rapidement le tour, mangeons un morceau, emboucanés par les nombreux fumeurs qui ne respectent bien évidemment pas l’interdiction. Pourquoi les brimer de leur droit élémentaire d’enfumer les autres ? On est tellement pas tolérants, nous les non-fumeurs !

Attablés au resto/bar La Plage, un établissement français où les prix sont à la hauteur de la décoration et de la clientèle qui le fréquente. C’est-à-dire que les bières sont presque deux fois plus chères qu’ailleurs.

Mais le spectacle est magnifique, autant que si nous étions allés sur la plage (en minuscule) avec une bière du supermarché.

Un chien fougueux court dans l’eau, vers le bateau naufragé que je m’apprête à photographier. Il n’aime pas que l’eau clapote sur le plat-bord, mordille et aboie tout en s‘ébrouant à côté de moi. Nous sommes devenus les attractions du moment, mais la course inéluctable de l’astre nous vole rapidement la vedette.

Après son coucher, nous quittons les lieux et cherchons un endroit un peu plus dans nos moyens pour manger. Brochette, poulet barbecue et partie de Jinga avant de regagner le confort de notre chambre à flanc de montagne.


18 février - El Nido, d’îles en îles 
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Le petit-déjeuner, servi sur la terrasse, avalé, nous marchons jusqu’au Frangipani à 2 minutes de là et nous postons sur la plage en attendant nos compagnons de voyage.

Un jeune homme surnommé Jaz se présente comme notre guide pour la journée et nous informe que les deux jeunes gens qui attendent également sur la plage seront nos seuls compagnons de croisière.
Je n’en reviens pas, nous ne serons que quatre à bord du bateau, un tour presque privé !

Nous marchons sur le fond de la mer, découvert par la marée basse et grimpons à bord de la vedette propulsée par un gros moteur de 250 chevaux fous.

Le couple vient de Vancouver, ce qui nous donne un bateau à majorité canadienne.

La première halte s’effectue à Helicopter Island où, armés d’un masque et d’un tuba fourni par la compagnie, nous partons à la découverte d’un champ de corail absolument magnifique.
Sous à peine trois mètres d’eau, les animaux qui composent ce magnifique décor sont en pleine forme. Les couleurs sont magnifiées par le soleil qui darde ses rayons à travers le clapot des vaguelettes.

Tout à coup, Jaz qui nage à côté de moi me montre un serpent évoluer entre les patates de corail. Un beau tricot rayé noir et blanc (Laticauda laticaudata), dont le venin mortel est 10 fois plus puissant que celui du cobra royal, n’est pourtant pas une menace pour l‘homme. Par contre, sa curiosité peut en effrayer plus d’un dont notre jeune Jaz, dont je ne distingue plus que le sillage et l’arrivée sur la plage.

Je poursuis la bestiole quelques minutes puis continue mon exploration. Des dizaines de poissons cohabitent ou se mangent quand l’occasion se présente.
L’immense plateau corallien leur sert d’abri avant d’aller affronter le grand large. Pour ceux qui veulent en savoir plus, je conseille le visionnement d'un excellent documentaire : Nemo.

L’avantage d’être si peu nombreux sur un bateau, c’est que nos activités durent moins longtemps puisque tout le monde est à l’eau en même temps et en général termine également au même moment.

Le capitaine lance le gros moteur et nous filons vers notre deuxième destination : Hidden Beach.
Elle n’est pas si hidden que ça la plage, car d’autres bateaux sont déjà sur place. Par contre, nous arrivons rapidement et avant la horde des dizaines de bangkas qui se ruent sur le même site.

L’endroit est absolument magnifique. Une plage, cachée comme son petit nom l’indique, est insérée entre de hauts pics acérés. La marée basse permet l’accès en marchant sur les cailloux très instables, mais à marée haute il faut mouiller le maillot pour y arriver.

Non, l’endroit n’est pas à vendre, mais le simple fait d’y passer de longues minutes est déjà un privilège. Quelques photos plus tard, en revenant vers notre esquif nous voyons arriver 7 ou 8 bangkas chargées de touristes impatients.

Le clapot est soutenu, le vent a levé des creux d’un mètre, mais nous tenons le cap. Direction Matinloc Shrine, un sanctuaire religieux qui vaut la visite notemment pour son point de vue le plus dangereux que je connaisse.

Enfin, surtout si comme moi, on veut monter plus haut que l'emplacement officiel et que le moindre dérapage de gougoune sur les petits grains de sable insidieusement cachés peut provoquer une catastrophe.

Le roc est comme des lames de couteaux plantées à la verticale, il est solide et permet une escalade aisée, mais on n’arrive pas à s’enlever de l’esprit que si on glisse, c’est un torrent de sang qui risque de décorer la montagne.

Par contre, la vue est à couper le souffle, les variantes de turquoise se battent avec les nuances de bleu qui rivalisent avec toutes les teintes de vert tendre que l’on puisse imaginer.

C’est d’une beauté sans nom, mais je dois me rappeler que je suis debout sur un morceau de caillou aux pointes mortelles, plus mortel en tout cas que le pauvre petit serpent effrayé que nous avons croisé plus tôt.

Plus à l’aise sur le plancher du Bernard l’Hermite, je m’autorise un vol un peu risqué à cause des rafales vraiment puissantes. Les vues aériennes sont très belles, mais je n’insiste pas en voyant mon appareil tanguer comme une feuille morte dans les puissants courants.

Après une courte croisière, le capitaine nous largue au-dessus d'un platier où il nous invite à plonger le masque. 

La vie y est effrenée, les poissons virent et volent entre les patates et les panaches de corail dur et mou. 
Magnifique spectacle un peu gaché par la vue d'autre nageurs munis de palmes qui détruisent tout ce que leur protubérence de visiteur des mers débutants touche. 

Chez Skipper Charters, les palmes sont interdites, seules les sandales sont recommandées, il devrait en être de même pour toutes les compagnies offrant les visites de l'archipel des Bacuit. Un autre combat...


Retour à terre et embarquement sur le bateau pour notre prochaine destination : la plage privée de Skipper Charters où nous allons nous détendre et manger.

La traversée est épique, les creux sont de deux mètres, le vent est devenu vraiment fort. L'avantage, c'est que la température est parfaite, trop pour être honnête.
J’ai enfilé mon t-shirt à manches longues, le fameux vêtement qui sert également de veste de moto, de combinaison de snorkelling et de garantie anti coups de soleil historique.

Si d’aucuns ont pu sourire en me voyant ainsi attifé, je suis certain que le lendemain, en pleurant toutes les larmes sur leur corps brûlé par les ultra-violets, ils ont regretté leur manque de jugeote.

En une trentaine de minutes, nous arrivons en vue de la petite plage que surmonte un bungalow abandonné. Il appartenait à l'hôtel ultra chicos que nous venons de croiser, où la nuit coûte la bagatelle de 50 000 pesos (allez, un petit exercice de calcul : si 100 pesos valent 2,50$, de combien d’organes devrais-je me départir pour me payer une semaine de luxe ?).

Le deuxième bateau de la compagnie qui fait le tour A est également mouillé devant la petite baie. Rempli de Français, nous assisterons au caca du petit dernier d’une famille de 4, chaudement applaudi par sa maman une coprophile assumée, et au vol de ma serviette par une dame fort gênée lorsque je lui en fais la remarque. 

Elle se jette à corps perdu dans l’application de crème solaire sur son fils de 24 ans et de loin, on pourrait penser que quelque chose d’autre va se passer.

OK, concentrons-nous sur notre baignade et le futur repas que notre équipage est en train de concocter.
Les fumets des grillades embaument l’air et le plus habile se lance dans le découpage et la gravure des fruits.
Tandis que le "tour A" mange assis dans le sable que le vent fait tournoyer, nous sommes installés dans le bungalow en ruine, sur une hauteur d’où la vue est superbe.

Quel festin ! Poisson, crevettes, morceaux de poulet et lard grillés, riz, aubergine confite au feu de bois, ananas, pastèque jaune et banane, la table est remplie et nous lui ferons honneur.

Pleins comme des œufs, nous avons encore un peu de temps pour nous baigner avant de regagner le bord et poursuivre la découverte de l’archipel des Bacuit.

Il n’y a pas de serpent sur Snake Island, mais la vue du sommet de l’île est encore une fois sublime.

La langue de sable qui sépare l’île aux serpents de sa voisine est une très belle balade à faire dans le courant et sous un soleil radieux.

André est déjà loin sur l’eau et compte bien être le premier à toucher le drapeau sur la rive opposée, ce qu’il fera avec beaucoup d'enthousiasme.

Le bateau file maintenant vers l’île de Pinasil, (ou Cathedral Island) réputée pour sa grotte.
À notre arrivée, une grosse bangka est collée contre le trou béant et, tour à tour, les passagers se font prendre en photo devant la cavité obscure.

Notre bateau est assez petit pour entrer complètement dans la grotte. Nous comprenons maintenant pourquoi on l’appelle Cathedral Cave, sa majestuosité rappelle effectivement une grande église. Les trous au sommet laissent passer des rayons lumineux qui irradient l’eau d’une sublime teinte émeraude.

Mais d’autres bateaux attendent leur tour et nous leur cédons la place avant de terminer notre journée sur la plage beaucoup plus touristique de Papaya Beach. Où il n’y a pas plus de papaye que de serpents sur Snake Island…

C’est l’occasion de déguster une noix de coco, sans paille, sur la plage tout en regardant les matamores se dandiner devant les donzelles peu effarouchées. Finalement, l’homme en chasse ne vaut pas mieux que le coq au plumage chatoyant et au chant éraillé.

Quelques corps sont déjà en train de virer à l’écarlate, des démarches incertaines dénoncent l’abus de boissons alcoolisées et finalement, cette plage ne nous semble pas plus intéressante que ça. D’un commun accord, au bout de 30 minutes, nos compatriotes se joignent à nous pour remonter sur le bateau et rentrer à la base.

Nous remercions infiniment Jaz et toute l’équipe pour leur travail fort professionnel, et regagnons notre chambre pour des ablutions à l’eau douce avant de nous installer sur les chaises hautes du Republica, un bar à la mode de l'autre côté de la route et dont la terrasse surélevée fait face à l’Ouest.

Par un heureux concours de circonstances, le soleil se posera exactement entre deux îles et un léger rayon vert se fera timidement voir.
Par contre, le bar est ultra bruyant, et si la musique y est excellente, l’entrain de certains clients qui hurlent et tapent dans leurs mains comme des forcenés nous incitera à partir avant de devenir fous.

Notre journée au milieu de la beauté intemporelle de la nature est encore imprimée dans nos corps et le retour à une réalité superficielle est compliqué.

Hier, nous avons repéré une pizzeria très jolie, La Lupa, mais quelle déception lorsque nous franchissons la porte et tombons sur un four alimenté par des brûleurs au gaz. Sans hésiter, nous oublions les commentaires Tripadvisor et nous fions à notre instinct.

Un tout petit resto sert le même menu, il est tenu par des locaux, son four rougeoie de brandons enflammés et ses prix sont inférieurs à la concurrence occidentale.

Ses pizzas sont un vrai délice, pourtant peu de touristes en franchissent la porte, lui préférant des établissements virtuellement mieux cotés. Dommage.



19 février – El Nido, plage de Las Cabañas 
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Ce matin nous allons acheter nos billets de bus pour un transfert vers la plage de Nacpan où nous allons passer deux jours.
Armés de notre petit scooter que nous venons de louer, nous roulons jusqu’à El Nido, entrons dans la première agence de voyages et achetons les billets pour le lendemain.

Puis nous visitons le marché que nous venons de croiser, mais contrairement aux marchés thaïs, celui-ci sent vraiment mauvais. La section du poisson est juste à côté de celui des fruits et légumes qui sont loin d’être de première fraîcheur. Rien ici n’est appétissant, nous partons aussi vite que nous sommes venus.

Direction le Sud, et la fameuse plage de Las Cabañas, réputée pour ses bains de soleil et sa baignade plus facile grâce à un fond sablonneux.

En arrivant, nous sommes surpris de découvrir une construction de nouveaux bâtiments devant lequel trône l’affreux clown qui attend l’ouverture de son resto dégueu. Le complexe est nommé Vanila Beach, du nom de la plage dont il contrôle l’entrée.
Pour l’instant, seules deux boutiques sont ouvertes, et le passage est encore gratuit.

Nous traversons rapidement les allées de ce centre commercial pour déboucher sur une plage bondée de touristes. Houla, ce n’est pas vraiment ce que nous avions prévu !
Mais, fidèle à mes habitudes, j’arpente le sable en allant voir toujours plus loin.

Devant les bars et restaurants de Vanila Beach, les corps se trémoussent au rythme de la musique crachée des haut-parleurs, voire des enceintes Bluetooth que les gens emportent avec eux. C’est un entassement de parasols, de serviettes collées les unes aux autres, de cris et d’alcool. Pour un pays qui compte plus de plages que de spot Wi-Fi, c’est un comble.

Enfin, après quelques minutes de marche sous le zzzzzzzz de la tyrolienne qui passe au-dessus de nous, nous arrivons à la fameuse Las Cabañas, une plage où tout rentre dans l’ordre.

Seul l’établissement du même nom règne ici, la plage se désertifie et le sable gris et fin nous appartient. La seule obligation est de trouver un arbre assez touffu, ou des cocotiers suffisamment penchés pour offrir un peu d’ombre sur un bout de sable.

Ce ne sera pas difficile, et nous serons rapidement étendus face à la mer.
Une mer aux eaux chaudes dans laquelle nous ne trouverons pas la fraîcheur, mais le plaisir de flotter dans 50 cm d’eau, marée basse oblige.

Nous irons manger au Bird Nest, un resort haut perché au bout d'un interminable escalier en bambou.
Leur thématique est très à la mode, alors que nous faisions la même chose à 14 ans lorsque nous étions scouts : du camping dans les arbres. 
Maintenant, on appelle ça du "glamping", c'est très tendance et donc, très cher.

Leur resto magnifiquement perché offre une vue splendide, et la nourriture est à la hauteur de l’ensemble, c’est bon et raffiné, une très belle alternative aux pizzas ou spaghettis qu’offrent les autres restaurants.



Nous retournons trouver notre petit coin de sable et y passerons le reste de la journée.

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