Asie 2019 - Philippines - Panglao

7 février – Panglao - Histoires de tête folle et de drames évités de justesse

Les 18 filles de la chambre d’en face sont tellement contentes de commencer leur journée qu’elles le font savoir à tout l’hôtel en hurlant dans le couloir. Qu’importe, il est 6 heures et c’est l’heure de se lever.

Nous nous mettons à la recherche d’une boulangerie et traversons le marché qui commence ses activités. Tout en mangeant nos petites brioches aux fourmis, nous scrutons les objets en vente, et je tombe sur le couteau local qui me manquait.
Enfin, couteau… Ce serait plutôt le genre de lame à trancher la tête d’un grizzly en pleine course, mais ça devrait passer la douane.

Nous confirmons et payons la voiture pour 10 h 30 et montons faire nos sacs.
À l’heure convenue, le chauffeur nous attend et nous franchissons rapidement le pont qui sépare l’ex-île de Panglao de celle de Bohol.
Moins de 20 minutes plus tard, nous arrivons devant les petites villas et sommes accueillis par le fils de la propriétaire.

La chambre n’est pas encore prête, mais nous pouvons laisser nos sacs dans une piaule voisine et partir découvrir les alentours. Je cherche mon passeport pour valider notre enregistrement. Ce document est bien rangé dans le sac que j’ai toujours autour de ma personne. Une sacoche qui contient également une carte de crédit, plein de pognon et quelques autres objets indispensables au bon déroulement de notre voyage.
Un sac que je n’ai pas…

Le cerveau de poule qui sommeille en chacun de nous commence à se réveiller. Je tourne, fouille, cherche, retourne toutes les affaires, je ne trouve plus ce con de sac.

TABAR...! Il est resté dans le taxi.

J’essaye de joindre l’hôtel par téléphone, mais le numéro n’est pas le bon. Je secoue un peu le fiston pour qu’il m’aide à trouver une solution, et finalement décide de retourner vite fait à Tagbilaran, à l’hôtel d’où nous venons de nous échapper.
La cousine sort de chez elle et me tend les clés d’un scooter flambant neuf. Je n’ai qu’à signer un morceau de papier, enfiler un casque de vélo, embarquer André, et filer sur la route en direction de la ville. Je ne sais pas du tout si les vitesses sont limitées, mais le petit engin file à 80 km/h entre les tricycles qui se traînent comme des limaces, les camions pleins de terre, les piétons qui sont habitués à prendre mille précautions et les autres usagers qui n'existent plus pour moi.

Je demande à mon copilote de valider la direction à suivre sur le GPS. Mais je n’entends qu’une lancinante prière dans mon dos, ou alors c’est un requiem lentement chanté, je ne sais pas.

Je trouve mon chemin tout seul, continue de défier les lois de la bienséance automobile, et fonce comme une flèche vers le Constrell House.
La voiture vient juste d’arriver, mon moteur est sur le point de fendre en deux, et André continue de trembler comme s’il faisait -20º. Je rentre rapidement dans le lobby, croise notre chauffeur, explique la situation, et je vois André ouvrir la porte de la voiture et attraper la sangle de ma sacoche prodigue.
Bon, voilà une bonne affaire de réglée !

Nous repartons vers notre petite île, en roulant de façon un peu plus sereine et en tentant de rire de notre mésaventure.

La chambre est prête, nous pouvons emménager dans ce petit studio tout neuf et bien sympathique.
Grand lit, petite cuisine, frigo, bonbonne d’eau et grande salle de bain, tout pour un séjour réussit.

Aussitôt nos affaires déposées, nous partons à la découverte de la plage au bout de la rue. Ceinte par deux resorts qui bloquent l’accès à leur portion de sable blanc, il n’en reste pas moins un endroit très agréable où poser sa serviette. Le seul problème est le dénivelé du fond de la mer, qui à marée basse oblige à marcher plusieurs centaines de mètres avant d’avoir l’eau aux genoux.
Il n’y a plus qu’à attendre 6 heures que la marée remonte…

Nous roulons en direction du club de plongée où j'ai réservé deux mises à l’eau pour le lendemain. Accueil très sympa chez Équation, club géré par des Suisses et qui accueille une communauté de bulleurs de la francophonie. Je partirais demain à 8h30 en compagnie de trois autres amphibiens à la découverte des fonds de Panglao.

Nous poursuivons la route vers la fameuse plage d’Alona, où, paraît-il, se concentre ce qui se fait de plus actif sur l’île.

En fait d’activité, ce sont des hordes de touristes chinois et coréens qui ont totalement envahi les lieux. La circulation est anarchique, les piétons grouillent comme des coquerelles, les chauffeurs de tricycle se faufilent dans cette marée humaine, l’accès à la plage est totalement obstrué par une masse mouvante de corps et de véhicules. Nous ne nous aventurons pas plus loin et laissons la bande de sable aux amateurs de bruit et de fureur.

La pizza chez Noah est délicieuse, mais nous prendrons notre café face à la mer sur la terrasse du Bee Farm, également très couru par les touristes asiatiques. La serveuse vire un jeune scotché à son écran de jeu pour nous inviter à prendre place. Enfin, un peu de calme.

Nous prenons un raccourci pour revenir vers notre demeure, qui traverse Panglao du sud au nord, en passant par des sentiers totalement défoncés et aux rochers de corail affleurants. J’espère que les petites roues de mon engin ne vont pas exploser en pleine cambrousse. Les habitants des petits hameaux traversés sont un peu étonnés de voir l’équipage Dion-Bouton traverser leurs bleds à 15 à l’heure, mais nous ne tarissons pas de hello, byebye et autres sourires à nos nouveaux fans.

En fin de journée, nous cherchons une plage pour admirer le soleil de coucher. C’est en suivant l’indication Sunset Point sur mon téléphone que nous constatons à quel point tous les beaux endroits de l’île ont été annexés par les gros complexes hôteliers. Des barrières surveillées par des gardes empêchent qui que ce soit n’ayant pas l’autorisation, d’y accéder.

Malheureusement, le sunset point est inaccessible, alors, toujours armés de nos deux grosses bières, nous prenons un sentier très étroit qui devrait mener à une plage bien orientée.

Panglao - Bohol - Philippines
Et voilà, au milieu des bangkas au repos, nous admirons l’astre descendre doucement derrière les nuages pendant que les bestioles de la plage commencent à trouver nos mollets à leur goût. Des morveux de la hutte voisine viennent vers nous, et dans un désarmant sourire, nous demandent :
Sir gi’me money ! 
Quoi ? Non mais t’as vu la Vierge petit ! Tu veux de la monnaie, ben va à l'école, soit quelqu'un d'instruit et d'honorable et peut-être que tu deviendras un jour maître d’hôtel !
What ? Gi’me money sir !

Le pire, c’est que si ces enfants demandent de l’argent c’est qu’un touriste beaucoup trop con pour voyager a déjà fait l’erreur de glisser une pièce dans la main d’un de ces anges qui savent parfaitement se servir de leur beau sourire.

Allez, puisqu’il n’y a pas grand-chose à faire d’autre et que le soleil est couché, nous repartons vers Alona beach où l’on trouve foultitude de restos et de bars.

Un spectacle de danseurs de feu illumine notre mojito trop sucré, puis nous nous attablons au milieu de plusieurs groupes de gourmets hurlant leur vie à chaque fois que la chanteuse entonne une chanson en cantonais.

Mais, mon poisson grillé, les énormes crevettes et la surprenante et délicieuse salade d’algues finiront par nous faire oublier nos voisins. Des voisins qui trouvent que la prestation d’André sur fond de chanson chinoise est du plus bel effet et le félicite pour son interprétation. Je devrais avoir honte, mais je rie trop pour ça.

Il est déjà bien tard lorsque nous arrivons enfin chez nous.

Ben dit donc, où est mon téléphone ? Ah, je me rappelle très bien l’avoir posé entre mes jambes sur la chaise du resto, et je crois bien l’y avoir laissé…
OK, là s’en est trop pour André qui décide momentanément de ne plus me parler.

J’enfile une petite veste, saute sur le scooter dont le moteur est encore bien chaud et fonce comme un démon sur la route sans circulation et j’espère débarrassée de ses chiens endormis en plein soleil dans la journée.
15 kilomètres à fond de train où tous mes sens sont activés, où j’anticipe tout ce qui pourrait arriver et où je ne rencontrerais presque personne.

J’arrive devant le resto, laisse le scooter à la surveillance du marchand de poisson et vais voir les filles à la caisse.
- Auriez-vous mon cher monsieur, après avoir perdu votre passeport, oublié votre téléphone en notre charmant établissement ?
- Certes gente damoiselle, j’ai bien fait cette erreur que mon chum est en train de digérer seul dans notre bungalow en pensant que je vais finir sous un camion-citerne que je ferais exploser lors de l’accident inévitable que je vais provoquer.
- Et quelle est donc la marque de ce merveilleux concentré de technologie qui a rendu les gens agressifs, individualistes et asociaux ?
- Un Galaxy S8 madame.
- Ha ha ha, un téléphone d’un autre temps. En Asie on est déjà au S23, alors personne ne songerait à voler une antiquité pareille.

Et voilà, téléphone en poche, je retourne vers notre logis en surveillant le niveau d’essence qui commence à faiblir.
Les petites lumières sur la chaussée m’informent que je suis presque arrivé, la dernière barre du niveau de carburant clignote, mais on verra ça demain.


8 février - Sous les eaux de Panglao 

Un détour par la station-service avant de filer, réservoir plein vers le club de plongée où je vais enfin pouvoir remettre la tête sous l’eau salée et y respirer.
Rencontre de mes potes amphibiens, un couple très sympathique de Montélimar, un Marseillais que j’appellerais Didier et qui en fait se prénomme Nicolas, et notre guide Natacha.

Nous serons accompagnés par plusieurs groupes de plongeurs novices qui profitent des eaux chaudes pour faire leurs cours PADI. Les voyant étudier avec sérieux leurs exercices, la tête dans les épais bouquins, me rappelle une autre vie.

Mais aujourd'hui, c’est du loisir et j’en profite.

Nous partons tous ensemble à bord d’un minibus en direction de la plage d’Alona. La marée basse ne permet pas le transfert sur la grande bangka directement à partir du petit club.

Sur la plage, des centaines d’autres plongeurs ou explorateurs en herbe se rejoignent et convergent vers leurs embarcations respectives. Il y a actuellement 60 clubs de plongées de ce côté de l’île, et la municipalité a décidé que c’était assez. Par contre, de l’autre côté, le maire de Dauis laisse les entrepreneurs en faire à leur guise, pourvu qu’ils payent les taxes et remplissent les enveloppes.

Nous grimpons dans une petite barque qui nous mène vers le vrai bateau où sont les bouteilles d’air comprimé et le matériel.
Les bangkas, ces bateaux à double balancier, traditionnels des Philippines sont des exemples de stabilité et, sur les plus grands, le large pont permet de se déplacer facilement.

La responsable du bateau fait les présentations, et je manque d’avaler ma banane de travers lorsque j’entends que notre commandant de bord s’appelle Cap’tain Boboy !

Sérieux, j’ai vraiment du mal à ne pas éclater de rire en me roulant sur le pont. Il a mis de la joie dans mon cœur et ça continue encore deux jours après !
Cap’tain Boboy… On dirait un nom de marque de biscuits triple chocolat !

Le Cap’tain (Boboy hahahaaaaaa), allume ses machines, et mets le cap vers le premier site, qui se trouve quelque part sur la côte sud, à 700 mètres du rivage.
L’interminable platier se prolonge sous la quille du bateau suivi par un mur qui descend vers les fonds marins où nous ferons notre première plongée.
Nous écoutons attentivement les instructions, allons nous équiper sous les yeux admiratifs des bizuths, puis nous jetons à l’eau sans autre forme de procès.

À 25º, l’eau n’est pas froide, mais y passer 50 minutes explique pourquoi nous avons enfilé une combinaison entière de 3 mm d’épaisseur.
Notre Divemaster ouvre la marche, Didier/Nicolas et moi-même la fermons. Le corail est beau, beaucoup de poissons viennent virevolter autour des gorgones et des éponges, et nous observons avec sérénité l’activité sous-marine.
Quelques crevettes, des crabes et autres nudibranches se pressent entre les coraux, un gros barracuda passe dans le bleu, il n’y a pas de courant, tout va bien.

Un intervalle d’une heure, avec pause Nescafé, biscuits et banane, le grand classique des pauses plongées sous les Tropiques et il est temps de remettre le couvert.

Ce qui est cool quand on paye, c’est le service. Ma bouteille a été changée, mon matériel correctement installé, on m’aide à enfiler mes palmes et hop, c’est reparti sur le nouveau site qui, comme pour la plupart des sites de plongée a hérité d’un nom de baptême fort recherché : Danao Wall. C’est un mur en face de la plage de Danao…

Un très bel endroit où nous débusquerons une tortue, croiserons des bancs de petites carangues et observerons beaucoup de micro faune.
Les poissons-clowns défendent intensément leur chère anémone et n’hésitent pas à venir pourfendre l’intrus dusse t’il faire la taille d’un immeuble.

Nous récupérons les novices qui le sont moins à chaque minute passée sous l’eau, et grâce à l’inversement de marée, pouvons naviguer vers le club. Un petit transfert dans la chaloupe et nous pouvons marcher vers la plage où le repas est servi sous l’ombre bienfaisante des cocotiers.

Échange de souvenirs et d’expériences, partage d’adresses dans le coin, bonne humeur et convivialité. C’est ainsi que je quitte le petit groupe et rentre vers la chambre où m’attend André.

En défaisant mon sac, je me rends compte que j’ai oublié mon masque et ma GoPro au club… À force de me détacher des biens matériels, je vais finir par ne plus avoir aucun bagage à ramener à Montréal.
Évidemment, je ne dis rien à André qui se demande quand même pourquoi nous prenons le sentier défoncé d’Équation alors que nous avions prévu d’aller ailleurs.
Lorsqu’il me voit revenir avec mon matériel, il ne peut que souffler et lever les yeux au ciel en secouant la tête. J’ai l’impression de voir ma maman lorsque je fais des âneries…

Ainsi donc, nous évitons le capharnaüm d’Alona beach et partons directement boire un café au Bee Farm où cette fois-ci, je ne craquerais pas pour une glace.

Et puis nous continuerons la route, qui fait le tour complet de l’île pour revenir à notre point de départ.
...
Les gens du quartier sont tous un peu surpris de nous voir faire la file devant la boutique protégée par un épais grillage du grilladin de poulet.

Une petite fille me tend une pièce de monnaie, probablement pour que j’en mette une autre dans sa petite main, mais je suis plus rapide qu’elle et lui vole la pièce. Ses yeux deviennent ronds comme le 5 pesos que je viens de lui taxer, et un drame lacrymal se prépare.

Je lui fais un petit tour de magie tellement merdique que seul un enfant de 3 ans peut y croire et fait réapparaître la pièce derrière son oreille. Bon, on est devenu potes d’attente de poulet grillé.

Trop contente, elle appelle son frère et on s’amuse à se donner des checks de main où là aussi, je le prends au dépourvu lorsqu’il essaye de m’en taper 5 et qu’au dernier moment, j’enlève mes mains.
Il trouve ça très drôle et c’est parti pour quelques séances de tape, tape-pas les mains.

Un enfant est totalement inusable et on peut répéter les mêmes gestes sans jamais les ennuyer.

Le doyen fait semblant de leur faire peur, quoiqu’avec sa face édentée et sa voix rauque, il est quand même très convaincant. Il nous offre deux petits tabourets pour qu’on puisse se reposer en attendant notre tour. Et il fait à nouveau fuir les marmots pour que tout le monde ait la paix.

Nous ramenons la volaille dans notre studio et achevons cette journée sur le mode économie. 5,22 dollars pour un beau poulet grillé, deux portions de riz et les rires des enfants.
En plus je n’ai rien oublié au resto !

9 février – Panglao sous les nuages

Ce matin nous allons visiter la grotte Hinagdanan majestueusement affichée sur le bord de la route à 500 mètres de chez nous.
Il faut laisser 15 pesos à la dame blasée pour le scooter et 50 pesos chacun pour accéder à la grotte. Il faudrait en débourser 75 autres pour avoir le droit de nager dans le lac souterrain.
Nous décidons de ne pas payer ce supplément et nous dirigeons vers l’escalier très raide qui mène dans les entrailles de la Terre.

Après une dizaine de marches nous arrivons à un petit lac aux eaux translucides, qu’éclairent deux trous dans le plafond. La grotte est loin d’être majestueuse, on est à des années-lumière des décors imposants des cathédrales souterraines de Postojna en Slovénie.
Il y fait une chaleur humide de bain turc et André manque de faire tomber les trois stalactites en hurlant de surprise à cause d’une chauve-souris qui lui passe dans la face.

Je goûte l’eau, elle est douce, et, totalement illégalement, je tombe le débardeur et me jette à l’eau au milieu des quelques baigneurs déjà présents et qui eux ont dû payer le supplément grand bain.

Ça sent un peu le caca de chauve-souris, mais la baignade est agréable.

Faire un grand détour juste pour voir cette grottinette n’est pas indispensable, mais si vous passez dans le coin, pourquoi pas…

En sortant à l’air libre, le ciel s’est complètement bouché. Venant du Nord, des nuages noirs ont semé la zizanie dans le ciel si bleu qui nous accompagnait depuis deux jours.
Nous prenons la route et faisons un détour par Momo Beach (j’avais lu Homo Beach !), juste le temps de voir des enfants jeter des bouteilles de plastique dans le fossé et apercevoir, au loin un front d’immenses chutes d’eau barrer le ciel verticalement.
Et si j’en crois mes rhumatismes, ça vient vers nous !

Nous remontons vite fait sur la selle et partons à toute vitesse vers le Sud et la plage d’Alona. Je réussis à semer les sombres desseins d’un ciel trop chargé et nous arrivons secs dans un secteur qui semble abandonné par ses touristes.
Beaucoup ont dû partir plonger, les autres sont restés à l’abri de leurs hôtels étoilés en attendant que l’orage passe.

Aller et retour sur une plage loin d’être paradisiaque, et on en profite pour juger du plus profond de nos êtres les Chinois qui s’amusent à lancer des étoiles de mer comme des shurikens vivants.

Après un repas assez moyen, il est temps de rentrer à l’abri. La pluie nous surprend pendant notre retour, mais nous arriverons juste avant les grandes eaux.

Nous finirons la journée devant la dernière grillade de monsieur Poulet, accompagnée d’une grosse bière frette vendue par un Autrichien installé ici depuis que l’île est île et qui a ingénieusement baptisé son dépanneur "beer clinic".

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