Mercredi 1er mars – On se trempe dans la Bahia

Bahia Mako - Diving - Plongée - Bahia Inglesa Chili
Hier j’ai réservé une sortie plongée chez Bahia Mako
Je me suis fié à leur accueil très sympathique, leur classification PADI et à la qualité du matériel. Et puis ils sont un peu les seuls ici, ça limite les recherches... 

Ce matin donc, je saute dans un collectivo et vais essayer le matériel avant de me jeter dans le grand bain. Mon statut d’(ex) instructeur impressionne les autres plongeurs, mais je ne fanfaronne pas puisque chaque plongée est différente, que ce soit au niveau de l’environnement ou du fonctionnement du club. 

Je n’ai pas mis le masque sous l’eau depuis l’an dernier presque jour pour jour sur l’épave du HTMS Chang, et nous sommes loin des eaux chaudes et calmes d’un golfe de Thaïlande. 

Bahia Inglesa Chili Restaurant Tumorrou
Engoncé dans une combinaison trop épaisse, je me démène pour bouger et trouver un peu de place dans cet amas de néoprène. Je tente de garder le sourire, même si je ressemble au bonhomme Michelin sous vide. 

Une fois tout le matériel testé et approuvé, nous grimpons dans un pick-up en direction de l’autre coté de l’immense baie. 

Le lieu s’appelle Tumorrou, c’est un restaurant doublé d’un café plutôt rastapoil et d’un ponton où est amarré notre bateau. 
Sérieux, je m’installerais bien ici, mais ça manque un petit peu de verdure dans le coin, nous sommes encore dans le désert d’Atacama

Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako Diving plongée
Le matériel est embarqué, suivi par les plongeurs et autres nageurs avec ou sans tuba. La longue houle de l’océan est à maîtriser lors de l’embarquement pour ne pas finir en petit tas au fond de la barque. 
Mais le personnel est aux petits soins, d’autant que l’ambiance est familiale avec enfants et mamans. 

Nous devons être 4 plongeurs de niveau suffisant pour découvrir les profondeurs, les autres sont soit débutants, futurs baptisés ou juste accompagnateurs. 

Nous longeons la côte rocailleuse abrupte où se promène quelques chiens sauvages, laissons les débutants sauter dans l’eau et attendons patiemment notre tour. 

Je tente d’échanger quelques mots avec ma voisine, mais visiblement, je me trompe dans le choix de mon vocabulaire, parce qu’elle fait une drôle de tête avant que je ne me jette à l’eau, suffoquant dans ma combinaison trop chaude sous le soleil. 

À mon retour à bord, un monsieur très anglophone m’explique qu’on ne dit pas Estoy muy caliente quand on a trop chaud, à une mère monoparentale, et que le bon terme est Tengo mucho calor. Je constate une certaine déception de la maman lorsque je me confonds en excuses et suis à présent très impatient de quitter ce bateau pour me perdre dans l’immensité du monde aquatique. 
Au moins j’aurais appris quelque chose et fais rire pas mal de monde… 

Si j’ai eu excessivement chaud sur le bateau, force est de constater que la fraîcheur de l’eau a rapidement mis un terme à ma sudation. En fait, je suis complètement frigorifié et me rappelle maintenant pourquoi je n’aime pas plonger en eaux froides. 

Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako diving
D’autant que sur cette première plongée il n’y a pas grand-chose à voir. La visibilité est moyenne, l’eau trouble et la faune invisible. Mais la balade le long du tombant me permet de m’habituer au matériel et de me rendre compte que je suis toujours aussi à l’aise sous l’eau. J’aime ne plus rien peser. 

Dans l’après-midi, lestés de quelques barres énergétiques et d’une nouvelle bouteille d’air comprimé, nous partons pour notre deuxième plongée. 

Nous entreprenons la visite d’une épave posée sur le sable à une vingtaine de mètres de profondeur. Notre guide nous fait faire le tour du propriétaire. 

Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako diving
Inspection en règle de la proue à la poupe, puis dans le ventre du bateau. Nous sommes tous d’un niveau suffisant pour que notre guide nous laisse la liberté de découvrir cette épave dans ses moindres recoins. Nous nous coulons à travers les écoutilles et les hublots défoncés, franchissons la passerelle d’un mouvement de palme et défions l’apesanteur perchés à l’envers sur un bout d’ongle dans le nid de pie. 

Un lion de mer vient voir ce qu’il se passe sur son domaine, mais, fortement déçu par notre totale absence d’agilité il nous abandonne d’un coup de nageoires. 
On s’en reparlera sur la terre ferme mon p’tit bonhomme ! 

Cette fois-ci, le froid est devenu secondaire. 
Tout absorbé par l’exploration, j’ai oublié les 11ºC de l’eau turbide et me sens comme un aventurier des grands fonds. Un heureux mélange du capitaine Némo, de l'homme de l'Atlantide et du commandant Cousteau qui tous me donnèrent envie de découvrir cette planète inconnue. 

Notre guide nous mène dans les entrailles de ce gros bateau de pêche. La lumière du jour devient anodine, et nos lampes font leur possible pour trouer l’obscurité. 

Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako divingSoudain, au détour d’un recoin, une lueur apparaît à travers un trou d’homme. Lumière blafarde et timide du ciel, où la silhouette de mon binôme se découpe à contre-jour. Nous franchissons avec prudence les ouvertures dentelées de métal rouillé et recouvert de concrétions toutes plus coupantes les unes que les autres. 
Un tuyau mal fixé ou un geste brusque serait un piège pour notre sécurité, mais en plus d’être extrêmement prudents, nous veillons sur nos compagnons de palanquée. La plongée sur épave est extraordinairement exaltante, mais demeure une activité à grand risque.


Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako divingBahia Inglesa -Chili- Bahia Mako diving

Hélas, le temps passe trop vite, et le manomètre indique qu’il est temps de reprendre quelques inspirations d’air frais. Nous remontons le long du mât, admirons les milliers de bulles que nous avons créées s’échapper des anfractuosités de la coque et regagnons la surface. 

Bahia Inglesa -Chili- Bahia Mako diving
Les sourires affichés sur les visages un peu blêmes de froid, sont des indicateurs fiables d’une plongée réussie et appréciée. Nous ne pouvons nous empêcher d’anecdoter tout ce que nous avons vu, la barrière des langues est devenue poreuse, de toute façon nous communiquons par gestes depuis ce matin. 

Si la plongée au Chili est à mille lieux des eaux limpides et chaudes des sites que je fréquente habituellement, elle reste une expérience que je recommande. 
C’est savoureux de tenter de rester digne en enfilant une combinaison de 10mm. 

Le gentil monsieur anglophone et sa fille me proposent de me ramener à Bahia Inglesa, car le pick-up du club est loin de partir, ayant tout le matériel à ramasser. 

Ainsi, je retrouve nos parasols bien plantés dans le sable, résistants à la brise soutenue et peux enfin me réchauffer au soleil brûlant. Un dernier tour sur le rocher qui surplombe les plages, pour une vue d’ensemble de ce petit coin de villégiature et nous rentrons à Caldera

Bahia Inglesa -Chili- Lomo a la pobre
Demain nous prenons le bus pour La Serena, mais en attendant, il est temps de commander un plat emblématique du pays, le lomo à la pobre

Le ‘’steak de bœuf du pauvre’’ se compose d’une montagne de frites recouverte d’un œuf au plat et d’un steak, un petit plat diététique.
Pauvre, mais affamé, l'idéal pour conclure une journée de plongée.

Bahia Inglesa -Chili- Chile


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