Mardi 7 février – Puerto Varas - Adieu les footballeurs

C'est le dernier jour dans notre maison roulante, à travers la légère brume matinale, le volcan se découpe dans l'azur d'un ciel qui promet une magnifique journée

Nous quittons le camping de Herr Werner, où le drapeau à la feuille d'érable à la tige à l’envers, et repartons vers le nord pour visiter la petite ville de Frutillar que nous avons entrevue hier après-midi.


La route est magnifique, le ciel est dégagé, le volcan s'offre à nous, et les champs fleuris sont ponctués de grandes et ancestrales fermes.

À Frutillar, une jolie promenade court le long du lac. Il est partout indiqué que c'est une ville propre, et des poubelles sont disposées tout le long de la route. Cela n'empêche pas les incivilités et c'est la raison pour laquelle un groupe religieux, si je me fie aux chansons et aux slogans imprimés sur leurs t-shirts, probablement des adventistes comme on en trouve partout, commence à se rassembler pour une corvée de nettoyage. Si les groupes religieux servent à quelque chose, autant en profiter.

Un immense et magnifique édifice, le Teatro del Lago, accueille depuis fin 2010 de nombreuses manifestations culturelles. Il a coûté pas loin de 20 millions de dollars américains et a mis le petit village tranquille sur le circuit international de l'art.


La vie à Frutillar semble douce et le sentiment d'être quelque part au bord d'un lac bavarois est omniprésent. 

Partout des küchen, des noms germaniques, des plats à base de saucisse et de chou fermenté, des nains de jardin, des bacs à fleurs débordants de géraniums et des massifs d'hortensias, des vieilles dames raides et parlant allemand, des gens qui balayent le trottoir devant leur commerce ou leur maison. C'est sûrement dépaysant pour beaucoup de monde, mais moi ça me rappelle de lointains souvenirs.

Je décide de gagner Puerto Varas en prenant les petites routes, mais la jauge d'essence indique un besoin de ravitaillement et surtout ça va nous prendre pas mal de temps. Finalement, à Llanquihue je prends l'embranchement vers la Ruta 5, cette longue panaméricaine qui joint l'Alaska à Ushuaïa.

Un petit péage et de gigantesques panneaux publicitaires décorent l'autoroute. 
Absolument toutes les affiches vantent les bienfaits de l’industrie agrochimique. Bayer, Monsanto, et autres multinationales prétendent que sans leur poison, les cultures seront mauvaises et que les paysans n'ont d'autres choix que se plier à leur volonté de les rendre heureux. 

Autant dans la vallée de Colchagua, les viticulteurs ont compris que la culture biologique était une source de plus-value et de respect de la nature, autant dans ces grandes régions agricoles, le seul credo est la rentabilité à tout prix quelque-en soient les conséquences.

Nous arrivons très rapidement à Puerto Varas et cherchons l'auberge de jeunesse où nous avons réservé une chambre. Nous tournons un peu autour du point rouge de mon GPS et finalement trouvons une place pour stationner notre Maradonette et aller nous renseigner. 

Une superbe maison centenaire en bois nous ouvre ses portes. L'accueil est chaleureux et nous nous y sentons bien immédiatement. Mais ce n'est pas là.
La demoiselle de l'accueil appelle sa collègue au téléphone pour qu'elle vienne nous chercher. Notre demeure est juste au coin de la rue dans une maison encore plus vénérable et toute aussi confortable et accueillante.
Une grande chambre au parquet lustré, un plafond très haut, une cuisine commune bien entretenue, et des fauteuils et canapés dans des salons autour d'un poêle à bois.

Envie de confort et de bien-être ? C'est à l'Hostel Margouya Patagonia à Puerto Varas qu'il faut aller.

Hostel Margouya

Et maintenant, il faut aller rendre notre camionnette… Nous rencontrons Daniel qui fait rapidement le tour de l'engin pour voir si nous n'avons rien cassé ou perdu, et nous nous retrouvons à pied comme deux pauvres hères.

Pas le temps de s'apitoyer, il y a une petite ville à visiter et probablement des cafés et des parts de küchen à déguster.

Très conviviale et touristique, Puerto Varas est agréable, et il y fait bon y déambuler. Le volcan Osorno posé sur l'horizon du lac, apporte un cachet de puissance et de majesté aux lieux. Un peu partout, des backpackers, routards, randonneurs et autres campeurs se regroupent pour jongler, tresser des colliers et des bracelets, sauter sur une slackline et ramasser quelques pesos pour se payer quelque chose à manger ou un emplacement dans un camping. La plupart dormiront sur un coin de sable de la plage, ou dans un bosquet aux abords de la ville.

Ils sont très nombreux à partir pendant les deux mois de vacances et découvrir avec très peu de moyens leur immense pays. La gamelle accrochée au sac, une petite tente pour deux, un sac de couchage et c'est parti pour l'aventure. La grande majorité est tatouée, percée, avec les lobes d'oreilles déformés par leurs roues de vélo qu'ils s'y mettent et tous sont sales. Mais rigolards, pas envahissants ou arrogants avec les touristes, ils vivent leur vie sans gêner celle des autres.


Ce soir, nous allons changer de régime. Fini les pâtes bien arrosées, nous allons nous gâter avec une parillada (bien arrosée) au restaurant La Marca.

L'immense barbecue devant lequel officient deux grilladins est garni de viandes dont nous ne connaissons aucunement les coupes. On va demander au serveur de nous conseiller et repartirons le ventre plein et satisfaits de notre dernière journée dans cette magnifique région des lacs.

Demain, nous prenons le bus pour descendre encore plus au sud, la ville de Castro sur l'île de Chiloé.

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