Jeudi 2 février – de Valdivia à Puerto Varas – Méchants campeurs !

Le bus n'est ni annoncé, ni identifié, mais je finis par me décider à demander au chauffeur qui me confirme que c'est bien dans son véhicule qu'il faut monter.

La météo change drastiquement en arrivant à Puerto Varas. Quelques locaux sont déjà vêtus de leurs habits d'hiver, mais sans aller jusqu'à ces extrêmes, il faut quand même admettre qu'il fait un peu plus frais. La Patagonie, c'est long, et nous sommes encore très loin du sud, mais on sent que nous approchons du bout de la Terre.

Nous avons rendez-vous avec Daniel, le responsable de Wicked Campers à Puerto Varas, dans un garage non loin du terminal des bus.
En quelques minutes de marche, nous arrivons au point de rencontre et découvrons notre future maison pour les 6 jours à venir.

Wicked Campers est une compagnie de location qui propose différents véhicules dans beaucoup de pays. À la base, je voulais le 4x4 avec la tente sur le toit, mais ce véhicule était indisponible. Finalement, le van est moins cher, plus économe en essence, très confortable et agréable à conduire.

La carrosserie peinturlurée, le petit Chevrolet N300, est bien équipé pour accueillir deux personnes. Comme chez Dame Esther, l'inspection d'un véhicule de location n'est pas prise à la légère.

Le monsieur qui remplace notre contact Daniel me fait le tour du propriétaire.
J'apprendrais donc comment ouvrir des chaises et une table pliante, à boucher le petit évier à l'aide du bouchon en caoutchouc, et à faire monter l'eau des grosses bouteilles grâce à une petite pompe sur le robinet. Je vais de découvertes en surprises en trouvant la roue de secours, le cric et la grosse clé pour démonter un éventuel pneu crevé. 

Je dois quand même reconnaître qu'il fait très bien son travail et coche consciencieusement les cases de sa check-list avec professionnalisme.
Enfin, après presque 1 heure de paperasse, d'inspection et conseils avisés, nous montons dans notre petite maison roulante. Il ne faudra pas longtemps avant que nous la baptisions la Maradonette, en référence à la fresque qui affuble notre véhicule.

Flanc gauche, nous retrouvons le dieu Maradona et flanc droit, le roi Pelé. Sur la porte arrière, un texte est tagué à la bombe à peinture : Pelé est plus grand que moi. De 8 centimètres exactement. Diego Armando Maradona. 

Inutile espérer passer inaperçu avec ce genre de véhicule. D'ailleurs nombreux seront les pouces levés en l'air et les sourires au passage de notre cortège. Pour deux fans de football comme nous, ça tombe à pic, et nous n'aurions pas été plus discrets dans le bus de Priscilla !

Le ciel est menaçant, et les prévisions ne sont guère optimistes, mais qu'importe, nous sommes en Patagonie, il faut s'attendre à quelques nuages.

Avant de quitter la ville pour les grands espaces, nous faisons quelques provisions au supermarché du coin. avec la quantité de bouteilles de vin que nous passons à la caisse, je me demande bien ce qu'on va manger !

Nous roulons le long du lac Llanquihue, n'apercevant que les flancs ennuagés du volcan Osorno, et décidons de trouver une petite route vers le sud. Le soleil a finalement décidé de faire des apparitions spectaculaires a travers les gros nuages blancs, tout n'est qu'émerveillement. 

J'ai téléchargé une application qui dévoile les coins secrets partagés par les campeurs, randonneurs et autres amateurs de plein air. 
iOverlander fonctionne hors connexion et se révèle d'une grande aide quand vient le temps de choisir un endroit pour la nuit. Sauf ce soir, où les seuls lieux sont trop loin ou trop proches de la route.

Finalement après quelques errances et arrêts émerveillés devant le spectacle de cette nature grandiose, le long de la rivière Petrohué, je bifurque sur un chemin de terre qui s'enfuit vers les sommets d'une montagne et du petit lac Camutué. 

La Maradonette, sans être un 4x4, tire bien son épingle du jeu et franchit quelques passages cahoteux sans difficultés. 

Nous trouvons un pré non clôturé et nous installons. La vue sur la vallée et la baie du fjord est superbe. Il n'y a personne alentour, seule une cheminée fumante indique qu'il y a un peu de vie dans la fermette en amont. 

Installés face au spectacle, nous nous régalons d'un pique-nique ou, à défaut de verres, nous avons des idées.

J'entends, descendant le chemin, le ronflement caractéristique du moteur d'un tracteur. Un beau vieillard est posé sur le siège en métal et nous regarde avec curiosité. Je m'avance vers lui et lui demande en souriant de toutes mes dents si nous pouvons passer la nuit sur son superbe terrain.
Bien sûr mon brave, l'hospitalité patagonne n'est pas une légende. Et si vous voulez de l'eau ou quoi que ce soit venez frapper à ma porte.

J'avais beau m'attendre à une invitation à passer la nuit ici, je suis quand même heureusement surpris de me voir offrir un accueil aussi sympathique.

Il nous souhaite bonne nuit et repars cahin-caha en direction de sa chaumière où sa gente dame doit l'attendre pour partager un bon potage.

Nous devrons un peu nous adapter à l’exiguïté de notre chambre avec vue, et au frais qui vient de tomber, mais le calme et le cadre, nous font vite oublier ces légers désagréments.

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