Dimanche 9 février – L'ascension du rocher de Sigiriya et un retour à Kandy dans la poussière et la chaleur

Les conseils avisés de tous les guides et du simple bon sens exigent que l'ascension du rocher se fasse soit très tôt en matinée, avant 8h30 soit en fin d'après-midi. Malheur aux réfractaires qui vont se taper le cagnard. 
Un petit conseil personnel pour avoir vu la lumière divine, allez-y en fin d'après-midi, les couleurs seront sublimées et le rocher magiquement éclairé. Le matin, c'est très beau aussi et ça oblige à se lever tôt pour profiter d'une magnifique journée. 

Après une nuit sur un lit finalement beaucoup plus confortable qu'il ne le laissait présager si ce n'est le grincement du cadre en bois à chaque mouvement du corps, nous sommes réveillés par un vacarme sonore inquiétant. Des singes font la course sur le toit en tôle et semblent prendre du plaisir au bruit qu'ils génèrent. De toute façon, il est temps de se lever et de commencer cette journée qui s'annonce intensive. La vie commence doucement à reprendre son cours, tout est très calme. De toute façon en dehors des heures où les autosaures, espèce d'autobus très gros, déversent leur cargaison de touristes massifs, ici il ne se passe vraiment rien. Une bagarre de chiens est à peu près la seule chose qui défraye les manchettes... 

Hier, nous nous sommes rendus compte que nous avions oublié de retirer de l'argent à Dambulla, trop pressés de monter dans un bus qui mettra presque une heure à se bouger le pot. L'accès au site coûte 3900 Rp (33$) et de manière générale, l'argent mets beaucoup moins de temps à sortir que prévu. Je demande à un chauffeur de tuk-tuk encore un peu endormi de m'emmener à un ATM. Le seul dans le coin se trouve à 3km et je commencerais doucement à paniquer lorsque au bout de 2 longues minutes ni carte, ni argent ne sors de cette machine qui fait tourner indéfiniment le petit sablier en répétant Please wait...Please wait. Je wait je wait, mais au bout de 15 pressions nerveuses sur la touche cancel je commence vraiment à avoir des sueurs froides. Finalement tout rentre dans l'ordre et je peux reprendre mon véhicule dans lequel je me demande encore aujourd'hui comment y pénétrer avec élégance. 
Est-ce que j'y introduis d'abord le haut de mon corps, le milieu ou le bas ? C'est un problème qui se posera longtemps... 

Nous achetons quelques bananes dans une petite épicerie sur le bord de la route et nous dirigeons tranquillement vers l'entrée du parc et le guichet de vente des billets. Les précieux tickets en poche, nous passons la sécurité et approchons de gros caillou posé au milieu de nulle part. Le rocher de Sigiriya est un bouchon d'un volcan dont le cratère a depuis longtemps disparu sous les assauts du temps et de l'érosion. Au sommet était bâti un temple, mais la légende locale préfère que ce soit un palais. Un palais, c'est tout de suite un peu plus classe. Une cohue vient de passer, mais nous doublons rapidement les déambulateurs et meutes de chaussettes blanches dans des sandales. 
C'est véridique, une dame est en train de faire la marche d'approche avec un déambulateur... 

Un escalier en colimaçon nous fait découvrir une galerie à flanc de montagne. Celle-ci renferme des peintures datant du Ve siècle de femmes richement vêtues, arborant leurs très généreuses poitrines dénudées. Les couleurs sont vives, on a l'impression qu'elles ont été taguées la veille. Nous redescendons par un autre escalier et longeons le Mur du Miroir, un mur de 3 mètres de haut qui court le long de l'abrupte paroi rocheuse. Je ne sais pas si c'est à cause du glacis lustré qui recouvre le mur qu'il a été ainsi baptisé, mais il protège très efficacement d'une belle crise de vertige. 


Enfin, nous arrivons au pied des escaliers entouré des pattes du lion. Il y a longtemps un immense lion (Sigiriya signifie ''le rocher du Lion'') faisait office de porte d'entrée, histoire de bien impressionner les pèlerins. Ils passaient entre ses pattes et ressortaient pas sa gueule ouverte. Il n'en reste plus que ses pattes superbement ornées de griffes impressionnantes. 

L'ascension est relativement facile, les marches sont égales, et les gens devant moi plutôt lents, ce qui permet d'admirer un paysage qui se sublime de minute en minute. L'arrivée au sommet est encore une fois une belle récompense, le soleil qui est devenu petit à petit plus offensif nous conforte dans l'idée d'avoir attaqué la montée tôt en matinée. Le site est grand et il reste quelques traces de constructions. Un bassin d'eau est entouré de canalisations qui dirigeaient les eaux de pluie de ruisseler dans un ce réservoir. 

La vue à 360º qu'offre cet incroyable site est époustouflante, mais il est temps de redescendre. Nous doublons rapidement une jeune chinoise qui se demande ce qu'elle fait là, pétrifiée de vertige et de peur face aux marches raides qu'il était plus facile à gravir. Je me demande si elle y est toujours ?

Roti farci à l'ananas et miel
De retour dans le petit ''village'', nous nous arrêtons chez Chooli's pour goûter à leur roti sucré. Cette fois-ci la crêpe n'est pas roulée et hachée, elle est étalée sur la plaque à cuisson, garnie de bananes ou d'ananas caramélisé au miel, pliée en 4, recouverte d'une autre crêpe et cuite des deux cotés. Histoire de rajouter encore un peu plus de plaisir, on peut la napper de sirop de palmier, mais c'est déjà assez sucré naturellement. C'est complètement décadent ce dessert-là, mais un seul roti pour deux c'est largement suffisant. 

Il est temps d'aller ramasser nos affaires gardées par la charmante famille du Flower Inn et de se poster sur le bord de la route où devrait passer un bus à destination de Dambulla où nous prendrons un autre bus pour Kandy. Des heures de plaisir en perspective. À priori, nous avons raté de peu le bus, et attendons le suivant. Aucun horaire ne figue nulle part, il va falloir faire preuve de patience. Un tuk-tuk s'arrête devant nous et nous propose de nous emmener pour une somme modique au croisement de la route principale où dit-il nous aurons plus de chance d'attraper un bus direct pour Kandy plutôt que de changer à Dambulla. 

Le bougre avait raison. Un peu moins de 15 minutes plus tard, un brinquebalant autobus poussif arrive et nous embarque directement pour Kandy. Les gros sacs calés à coté du chauffeur nous entamons la longue et pénible route. Nous sommes assis sur la banquette arrière, qui finalement se révélera une mauvaise place, surtout pour moi qui suis au milieu. Si au début tout se passe bien, au fur et à mesure des arrêts, l'allée centrale se remplit. Je ne peux plus étirer mes jambes, en fait, j'ai les pieds coincés sous la banquette qui est prévue pour quatre personnes. Nous serons finalement six entassés et serrés sans espoir de bouger ne serait-ce qu'un sourcil. Les pieds coincés, les jambes engourdies, le corps tordu, la chaleur et la poussière envahissant l'habitacle, je suis obligé de me concentrer pour ne pas piquer une grosse crise de nerfs, acheter tous les sièges et mettre tout le monde dehors. 
Et puis, je vois les gens debout, fermement accrochés aux barres métalliques du plafond, tanguant au grès de virages attaqués en force par un chauffeur pressé de rentrer manger son rice and curry avec sa douce en regardant un bon Bollywood un peu flou et je me dis que je devrais arrêter de me sentir inconfortable. Eux, c'est tous les jours.

Épuisés, nous arrivons après deux heures de route et trente minutes de marche au St Bridget's où le maître des lieux nous accueille avec un tonitruant welcome home
Nous le remercions de nous avoir suggéré cette modification d'itinéraire ce qui le rend fier et heureux de nous avoir fait plaisir. 
Le rice and curry de sa charmante dame sera encore une fois une explosion de saveurs et un grand moment de plaisir gustatif. Elle veut vraiment nous faire plaisir en nous gavant, mais 4 assiettes de riz plus les accompagnements commencent à peser lourd sur l'estomac. 

Rocher de Sigiriya

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