Samedi 18 janvier – Un peu plus au sud !

Il est déjà temps de refaire nos sacs. En quatre années de vacances ''statiques'' nous avons complètement perdu l'habitude de faire et défaire les sacs à dos. Mais comme le vélo et les porte-clés en scoubidou, ça revient très vite.
Nous hélons un taxi sur la route pour nous emmener à Don Mueang, l'ancien aéroport international qui dessert à présent les destinations locales. Le chauffeur fait un peu la tête quand je lui demande de démarrer son compteur, mais fini pas accéder à ma requête. Il nous en coûtera 180B auxquels il faut ajouter les 50 du péage pour une trentaine de minutes de trajet dans une circulation dense.
Nous enregistrons nos bagages en nous félicitant de voyager léger, car au dessus de 15 kilos les prix se mettent à grimper. La file d'attente devant le comptoir des excédents est assez éloquente.
La zone sous douane est devenue une malodorante concentration de fast-food. McDo, KFC, Subway, Starbucks et autre Burger King ont subtilisés la place du restaurant local qui servait une excellente nourriture pour un prix dérisoire.
On respire profondément !
Encore une fois un changement de porte d'embarquement de dernière minute nous fait traverser une partie des terminaux au pas de course, et nous embarquons dans un avion d'Air Asia flambant neuf. Cet avion sent la voiture neuve, à croire qu'ils y ont mis un parfum d'ambiance de plastique frais fondu, il ne manque que le petit sapin à la pêche au rétroviseur du pilote...
Depuis ce matin le ciel est redevenu ce qu'il aurait toujours du être, gris et pollué. Mais en atteignant les cieux, nous franchissons cette chape et la transition est impressionnante. En bas les humains qui déploient des efforts titanesques pour continuer à polluer, et là, juste au-dessus un ciel bleu, propre et limpide qui fait rire les oiseaux et danser les écureuils. On est vraiment mal barrés...

En 1 heure 10 d'un vol sans histoire nous arrivons à Krabi, la température vient de prendre quelques libertés, mais le vent tempère ses ardeurs. Nous prenons un autobus qui pour 90B nous emmène en ''ville'' et nous mettons tout de suite à la recherche d'une chambre. J'avais appelé une guesthouse la veille pour réserver, mais entre les problème de compréhension et la coupure intempestive faute de pièce je me demande si la madame a bien tout compris.
En quelques quinze minutes de marche nous arrivons finalement au Chan Cha Lay et apparemment mon anglais et le sien sont un peu meilleurs que ce à quoi je m'attendais. Nous avons une chambre, mais juste pour une nuit, ce qui finalement sera bienvenu.
L'accueil est gentil et la chambre, avec ventilateur, superbe. Toilettes et douche sous les étoiles, chambre blanche et bleue décorée avec goût, lit confortable, fenêtre donnant sur... houla... la rue des bars. Mais pour l'instant nous voulons aller prendre la température de ce bourg. Beaucoup de bars, et d'hôtels, du plus au moins chic. Nous sommes étonnés de voir des chambres à des prix aussi dérisoires que 180B, en y regardant de plus près nous comprenons que c'est un prix par personne et que ces chambres sont des dortoirs de 6 personnes. 
Le tour des quelques rues de Krabi est vite fait, visiblement à part des départs d'excursions sur les îles alentours, il n'y a pas grand intérêt à passer ses vacances ici. Nous décidons donc de ne pas chercher une autre chambre et de filer directement à Koh Lanta par le premier bateau du lendemain.
Le soir nous allons sur les quais pour y manger dans une des roulottes qui grâce à un wok est capable de servir l'un des 141 plats présentés sur leur menu sans fin.
Nous sommes mal tombés, les nouilles ne sont pas cuites, les rouleaux semblent sortir d'une boite de bouffe industrielle mal décongelée, heureusement les prix sont à la hauteur de ce désastre culinaire.
Misère...
Il est 22h15, on entends les premiers accords de guitare, les musiciens balancent le son, il semble que le concert a lieu ce soir et bien évidemment juste au pied de notre idyllique salle de bain. Il faut fermer la fenêtre, allumer le ventilateur.
Re-misère, le ventilateur oscille lentement en faisant un horrible bruit de galion qui craque de toutes ses membrures au rythme d'une longe houle océanique. Je dois faire un travail personnel, m'imaginer dans la peau d'un corsaire et me dire que ce bruit est mon quotidien, que j'y suis habitué depuis que l'on m'a engagé de force à 10 ans comme mousse sur la Belle-Simone en route vers les Antilles.
Non décidément on ne peut pas associer course en mer et reprises de Bob Marley, quoique... Je me lève, déplace le ventilateur un peu plus loin du lit, renverse la poubelle métallique, me prend les pieds dans le fil électrique et sacre comme un charretier. Il est minuit.
Le galion s'est éloigné, mais il est toujours là. La musique du Reggae Bar domine maintenant l'oscillation du ventilateur, je ne sais pas où j'ai rangé les bouchons pour mes oreilles.
Minuit trente, le concert se termine, le public en délire ne semble pas vouloir aller se coucher, de fait le DJ prend le relais et fait tourner toute la Jamaïque jusqu'à 2 heures.
Il faudra encore 3 bonnes heures pour que tous les saoulons du bled rejoignent leurs dortoirs respectifs. Ça parle fort un anglophone ! Non sérieusement vérifiez vous même, deux anglos dans le métro dans une foule de francophones, les seuls qu'on entend c'est qui ? Ben ici c'est pareil, sauf qu'on est juste deux francophones...
Là du coup, plus de musique, plus de vociférations, reste le ventilateur dont j'arriverais à déconnecter l’oscillation à 8 heures. Une bien longue nuit toute blanche qui vient de me conforter dans l'idée de partir ce matin à Koh Lanta...


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