Un arbre de légende et un jeu sportif - jeudi 25 février

Notre chambre est loin de la route, le matelas est le plus confortable du séjour, le cadre est poétique, le soleil parachève le séchage des souliers, nous avons bien dormis. 

Après notre frugal déjeuner, nous allons visiter le banyan géant qui dépasse tout ce qui peut pousser dans cette tentaculaire forêt, et qui au passage est évidemment un arbre sacré. La randonnée se limitera à quitter le siège de notre moto et à parcourir les 10 mètres qui nous séparent du titanesque tronc. 
Celui-ci est ceint de plusieurs bandes de tissus ajoutées lors de cérémonies religieuses. Il m’est physiquement impossible de résister à grimper dans cette créature végétale, depuis tout petit je dois monter aux arbres lorsque c’est possible, c’est vital ! 

La sensation est aussi immense que l’Arbre, on n’escalade pas cet arbre, on grimpe dedans. Il y a tellement de branches interminables, de racines immenses, de moignons dont on ne sait s’ils sont à l’Arbre ou à un de ses parasites. L’ensemble respire une solidité à toute épreuve, l’Homme disparaîtra avant lui. 
Je passerais des heures à explorer les recoins de ce phénoménal tronc, mais une petite voix terrestre m’appelle et me dit que c’est surement interdit et que les villageois vont finir par me lapider ! 

À regret je quitte cet espace intime et regagne le plancher des vaches ou tout est moins extraordinaire. Je continue cependant à en faire le tour en enviant les colonnes de fourmis qui se promènent en toute quiétude en quête de nourriture ou peut être tout simplement juste par plaisir comme moi. 

Juste à coté de mon nouvel ami, dans ce qui semble être la salle des fêtes, des hommes sont rassemblés autour d’un jeu que nous pensions enfantin en arrivant : un jeu de toupie.
  
Mais nous sommes loin des toupies classiques qu’un enfant peut faire tournoyer 10 secondes sur le trottoir. Celles-ci semblent peser plusieurs kilos et sont parfaitement polies, encollées puis enduites de grains de sable avant d’y enrouler une corde aussi longue qu’un lasso et qui claque comme tel lors de l’envoi. 
Sur une piste sablonneuse divisée en quatre, des équipes de deux concurrents se poursuivent à grands coups de toupies. Le premier lance le plus fort possible la sienne, et sa corde claque au vent comme un coup de feu. Il ne faut pas rester à proximité au risque de repartir avec une partie du corps ensanglantée. 

Le deuxième adversaire se précipite et lance moins fort, mais plus précisément son virevoltant objet sur la toupie tournoyante dans le but de la stopper ou de la sortir de la zone.


Le sable de l’arène vole dans la lumière du matin, la poussière se mêle à la fumée des cigarettes parfumées au clou de girofle, les gens nous font de larges sourires et une marchande manque de m’assommer avec un bambou avant de tenter me noyer sous une douche d’eau stagnante emplie de larves de moustiques, pour le plus grand bonheur du papy assis à coté et qui me fait signe que je devrais en profiter pour me laver ! 

Le jeu est particulièrement captivant, mais il est temps de partir, d’autant que le simple d’esprit du village commence à nous trouver exotiques et à tient absolument à ce que je prenne des photos de lui ce qui fait beaucoup rire les gens alentours. 
Nous rentrons à l’hôtel prendre notre sac, disons un bel au revoir à tous ces gens des montagnes particulièrement gentils et attachants et nous dirigeons vers l’océan Indien. 

Ce coin oublié de Bali mérite largement un détour et un séjour prolongé. La route est vraiment bonne, et comme prévu nous mettrons juste une heure pour arriver dans un village dont le nom sort de je ne sais où : Lovina… 

Nous nous fions au LP pour trouver un hébergement, et feront le bon choix. Une grande chambre climatisée, car ici nous sommes loin des brumes rafraîchissantes des vieux volcans et une piscine immenses aux reflets bleus foncés. 
Rapide négociation pour un prix revu à la baisse, le restaurant en face nous servira un délicieux repas, et la piscine parachèvera une journée plutôt tranquille. 
Le soir nous profiterons de l’Happy Hour où la grosse bière ne coûte que 1,70$ et nous nous feront berner par le simili four à bois du restaurant “italien“ où la pizza a un goût de gâteau.



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