Dernier jour à Ubud où les chauffeurs de taxi sont infatigables-mardi 2 mars

Une autre visite matinale au marché, où nous assistons aux offrandes que font des femmes dans le petit sanctuaire installé juste à l’entrée du bazar d’Ubud que les touristes n’ont pas encore envahi. 
La fumée d’encens envahie les cieux et nos poumons, les gestes sont posées et empreint d’une grande solennité, c’est une espèce d’oasis de paix et de recueillement au milieu de la tourmente des affaires. 

Finalement nous n’achèterons rien, notre cave est déjà pleine de choses et nos pensées sont toutes tournées vers les îles Gili où nous partons demain. Il n’y a que la marchande de fruit qui fera quelques affaires en nous vendant ½ kilo de mangoustans et un autre de ramboutans. 

Nous poursuivons notre promenade vers le sud de la ville, longeons la forêt des singes et après un bon moment dans la circulation dangereuse de bord de route, nous arrivons au restaurant Laka Leke où nous avions suivi notre cours de cuisine. 

Le personnel nous reconnaît et nous souhaite la bienvenue. Nous sommes installés dans un petit pavillon, entre mini-rizière et fontaine. Après un délicieux repas, nous traverserons le sanctuaire où les singes nous mettent toujours de bonne humeur. 
Nous remontons Monkey Forest road où d’infatigables chauffeurs nous demandent si nous voulons un taxi, un transport, une moto, ou un massage. 
Je veux bien croire que de temps en temps la question puisse se poser, mais admettons que je sois un chauffeur de taxi. 

Mise en situation : je suis assis sur le trottoir avec cinq copains eux aussi chauffeurs de taxi, en fait tout le monde sur cette île est chauffeur de taxi ou masseuse, c’est vraiment pas compliqué. 
Donc je suis assis avec les potes, on parle de la pluie, du beau temps, de la fille super balancée d’en face ou (on ne sait jamais) du garçon plutôt mignon qui vient de passer, du tourisme en baisse ces jours-ci, de sociopolitique voire même de physique quantique va donc savoir. 
Un touriste arrive, il a l’air d’aimer marcher, il est jeune et en bonne santé. Mais comme on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête d’un touriste par cette chaleur, on se dit, tiens et si je lui posais la question ? Un taxi m’sieur ? Non ? Ok merci. Fin de l’histoire. 
Non, non, non ! Je suis le dernier des demeurés, alors je vais lui demander s’il veut pas plutôt un transport, peut être une moto ? Non plus. Demain peut être ? Non ? 
Bon c’est pas aujourd’hui que je ramasserais quelques roupies pour aller me soûler à la taverne chez Nicole. Mais là, mes potes qui sont juste à coté de moi, et qui ont évidemment tout entendu, vont lui poser exactement la même question ! Exactement la même ! 

Parce que le touriste n’est peut être pas vraiment sûr, parce qu’il a peut être changé d’avis en 2 secondes juste pour me faire chier… 
Hé bien c’est comme ça que ça se passe à Ubud, et à Bali en général. 
Pas une fois, pas deux, mais tout le long de la route, des routes, des deux cotés de la route, ça claque des mains, ça fait un geste de va et vient des bras simulant un volant tourné à grand coup et ça lâche un cri : TAXI ? 
Et moi, poli comme un comptoir de marbre, je leur réponds à chaque fois no thank you avec un grand sourire… Je me rappelle cet extrait du lion et du rat que j’ai eu tant de difficulté à ânonner devant une classe morte de rire mais qui ne faisait guère mieux : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Vive monsieur de la Fontaine et son éternelle sagesse. 

Nous récupérons notre linge à la buanderie, qui vient au passage de perdre un débardeur tout neuf et a laissé une grosse trace de marqueur sur la manche d’un t-shirt blanc, puis rentrons à notre piscine. 
Nous ferons le malheureux choix d’aller manger dans un restaurant prétendument italien, mais qui possède une vue magnifique du haut de sa terrasse haut perchée sur les toits d’Ubud. 

Au loin le Gunug Agung débarrassé de ses nuages veille sur son île, et quelques sommets à l’ouest lui tiennent tête sans oser le défier. C’est décidé, la pizza n’est pas la spécialité des restaurants, tout italien qu’ils soient, à Bali ! 

Nous rentrons faire nos sacs, demain une nouvelle journée commence et les petites îles Gili de Lombok nous attendent. 


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