Visite de temple, de drôles de spa et des sources magiques-lundi 22 février

 Un scooter de 120 cm3 on peut appeler ça une moto ? Moi je décide que oui alors nous louons une moto et programmons notre semaine.

Sur les conseils de monsieur Putu, nous allons laisser un maximum de bagages à l’hôtel et partirons découvrir Bali à notre rythme. Tout à fait ce que nous avions envisagé de faire depuis Montréal. Le plus dur sera de convaincre André que le sac à dos ne sera pas plus inconfortable que ca, mais je dois bien avouer qu’il portera sa croix pendant les prochains kilomètres.

Nous partons vers 9 heures en direction du nord, à quelques 30 kilomètres, visiter le temple de Gunung Kawi. Perdu au milieu de vertes rizières, au fond d’une luxuriante vallée se cache un des plus grand et plus anciens monuments de Bali.

Les sculptures dans la falaise, des candi, sont des sanctuaires et honorerais chacun un membre de la famille royale balinaise du XIe siècle.Ils auraient été sculptés en une seule nuit par les ongles de Kebo Iwa qui eu ensuite besoin d’une sérieuse manucure.

Cet architecte de renom qui est aussi un dieu ne s’est pas arrêté en si bon chemin et tant qu’à avoir les ongles en mauvais état, continua de gratter d’autres roches dont je parlerais plus tard.

La promenade est très agréable, la rivière apporte un semblant illusoire de fraîcheur et nous céderons aux doux yeux d’un vieux monsieur qui nous tends une noix de coco en même temps que l’autre main pour ramasser quelques sous. Nous resterons assis avec lui une dizaine de minutes à observer sa façon de graver délicatement une noix fraîche et blanche. 

Par contre manger l’intérieur d’une noix de coco fraîche est aussi dégueulasse que dans mes souvenirs. Il a beau me dire que c’est excellent pour l’estomac et que les femmes enceintes en consomment en quantité industrielle, je n’ai actuellement aucun problème de digestion et n’attends aucun heureux événement… Mais si je continue à vouloir lui faire plaisir, je crois que je vais garnir la noix avec un méchant reflux gastrique !

Retour à la moto en passant devant les innombrables boutiques de souvenirs. Jamais les vendeuses ne se lassent de nous proposer des sculptures ou des sarongs obligatoires pour visiter les temples et qui sont de toute manière gratuitement fournis à l’achat du billet d’entrée. Aussi endurantes que les thaïes, elles demanderont à chacun de nos passages de jeter un œil dans leur commerce, d’acheter un sarong seulement 1 euro ou 1 dollar, ou encore de subir un massage de piètre qualité.

Toutes les fois que nous sommes passés dans notre ruelle, pendant les quatre derniers jours à Ubud, les masseuses, avachies devant leur lupanar nous ont proposées un prospectus et un massage. Les photos vantant les bienfaits de leurs soins font tout simplement l’inverse de leur travail. 

Le fameux bain de fleurs est une vieille baignoire sale et usée remplie d’eau et de fleurs coupées. Les lits semblent avoir servis à plusieurs générations de visiteurs, et même les filles ne croient pas en leur produit. Il est loin le rêve de spa et détente que nous nous faisions de Bali ! 

Parce qu’en plus tous ces lieux immondes se sont autoproclamés spa ! Un vieil acronyme latin Sane Per Aqua, la santé par les eaux…

A mon humble avis, la seule chose que pourrait éventuellement nous apporter les eaux de ces tristes bidets c’est une bonne dysenterie ou au mieux un lupus ! J’aurais du à chaque passage prendre un de leur papier et leur rendre l’équivalent du bottin téléphonique parisien à la fin de notre séjour en leur faisant un joli sourire.

Nous poursuivons notre route toujours un peu plus au nord à la recherche des thermes de Tirta Empul.

Un motocycliste nous voyant un peu égarés nous montrera le chemin et évidemment demandera un bakchich pour ses excellents services. Il n’aura pas un centime mais je le surveille de loin de peur qu’il ne passe sa frustration sur ma moto toute neuve !

Des sources sacrées surgissent au milieu d’un bassin cristallin en volutes sablonneuses, elles auraient des pouvoirs magiques ! La rivière enchantée jaillie ensuite par des fontaines dans une piscine ou les dévots viennent se baigner et arroser leur tête sous chaque cascade en psalmodiant une prière. 

Je ne pourrais hélas parachever mon bronzage de haut de cuisse puisque le petit maillot de bain est interdit et que nous sommes obligés de nous ceindre d’un sarong, un bout de tissu synthétique super inconfortable.

N’étant pas hindouiste, mais quand même très respectueux, je ne ferais pas la bombe en hurlant, et me glisserait délicatement tel un beluga timide dans les eux transparentes et fraîches des bains sacrées. Quel bonheur de se tremper dans des eaux magiques ! 
Je sens tout de suite la spiritualité envahir mon corps de pécheur, et les frissons qui parcourent mon épiderme ne sont pas seulement dus à la température glaciale (sous ces latitudes) de cette jolie source. Je crois qu’ils sont aussi dus en partie au sarong flottant comme un tutu autour d’une ballerine, je dois tellement avoir l’air bizarre !

Mais les fidèles, tous emprunts de religiosité ne prêtent pas attention au maladroit touriste blond qui essaye de ne pas glisser sur un galet recouvert de mousse verte et qui a surement une algue posée sur le crâne…

Au moins ce bain aura eu pour effet de faire descendre la température excessive de nos anatomies, et c’est là la preuve matérielle des propriétés magiques de ces sources.



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