Une forêt pleine de singes et un restaurant plein de touristes - Samedi 20 février

Finalement, il n’y a pas autant de moustiques que le cadre tropical aurait laissé supposer, et nous passerons une nuit fort agréable.
Après notre déjeuner de crêpe à la banane, salade de fruits et café balinais (une entorse à notre sempiternel thé) nous descendons au sud d’Ubud visiter le sanctuaire sacré de la forêt des singes, tout un programme.

Le parc est sympathique, les temples qui le ponctuent sont mystérieusement dissimulés dans une végétation luxuriante, les pénombres donnent un relief et une atmosphère vraiment particulière et évidemment les singes rajoutent la touche d’exotisme indispensable.
Ceux-ci vivent en totale liberté, uniquement occupés à se faire nourrir par les touristes et les gardiens, à faire la sieste, à jouer, se chamailler et à assurer leur descendance.

De temps en temps, un cri au loin confirme que les primates sont en train de prouver à la gent féminine qu’ils peuvent être particulièrement curieux et entreprenants. Étonnement nous avons constaté que ce ne sont que les femmes qui sont importunées par les bestiaux, misogynie animale ?

Nous continuons notre promenade vers le Sud en traversant un village où les maisons semblent toutes dévouées aux seuls cultes de la beauté, de la perfection et de la propreté. Les portes donnant sur la rue sont ouvertes, mais une statue ou un autel cache ou au mieux laisse juste deviner ce qu’il y a dissimulé derrière.
Chaque habitant balaie devant sa porte, les rues sont propres, les trottoirs impeccables et toutes les personnes que nous croisons nous font de francs et larges sourires.

C’est un réel bonheur de se promener ici, il manquerait juste que quelqu’un nous invite à rentrer chez lui et je pourrais me croire dans un autre monde. En fait je suis dans un autre monde, un endroit où les humains sont restés simples, conviviaux et accueillants, ou l’étranger n’est pas nécessairement perçu comme un danger, ou l’hospitalité est une culture et/ou un simple bonjour est une nécessité sans être une corvée.

Un monde où les enfants rigolent sans malice en nous voyant passer, répondent instantanément au sourire et au bonjour, où les vieux, fardeau himalayen sur la tête se courberait presque, nous remerciant de les laisser passer, où de vieilles femmes prosternées dans leur rizière, de la boue jusqu’aux genoux et jusqu’aux coudes, nous arrêtent pour demander qu’on les prenne en photo… Chaque instant est un pur moment de magie humaine !

Les rizières renvoient l’éclat du ciel, les nuages y défilent comme dans un miroir ponctué de pousses émeraude. Il règne une ambiance de création du monde, tout est calme, serein, il n’y a que les jours et le temps qui semblent pouvoir modifier le cours des choses. Et les promoteurs véreux.

Par contre, dès que nous sortons des sentiers et que nous rejoignons la grand-route, c’est une tout autre histoire. Autant les deux roues font leur possible pour essayer de nous éviter sous peine de tomber en nous frappant, autant les voitures et camions n’en ont absolument rien à foutre. Mais alors rien de rien !
Plusieurs fois j’ai failli me faire arracher un bras par un rétroviseur, et si nous n’avions marché à droite, dans le sens inverse de la circulation, nous n’aurions pu éviter l’un ou l’autre de ces véhicules qui nous auraient fait connaître les éthérées moiteurs de l’hôpital principal de Denpasar !

À midi, nous arrivons à Ubud et allons manger un babi guling (du cochon de lait à la broche) fameusement réputé dans le warung Ibu Oka où les gens de tous pays font la file à partir de midi.
En fait un warung c’est tout simplement un restaurant familial, moins cher, mais pas forcément moins chic qu’un vrai restaurant.

Nous arrivons assez tôt et n’attendons pas pour nous asseoir à terre sur des coussins particulièrement fins et inconfortables. Je glisse mes gambettes sous la table basse, depuis mes 4 ans je n’ai plus jamais été capable de me tenir en position du lotus, je déteste vraiment manger dans cette fâcheuse position !
Le cochon est bon, mariné dans des épices très parfumées, mais honnêtement je ne me taperais pas 30 minutes d’attente pour un bout de couenne grillé sur du riz trop cuit…

Un point pour la Thaïlande à ce propos… Le riz balinais n’arrive pas à la cheville du riz thaï ! Et même si les rizières sont un pur enchantement pour les yeux, ils ne délivrent pas la marchandise de la même façon que le précurseur mondial de cette céréale.

Plus tard dans l’après-midi, nous partons réserver un cours de cuisine au Café Wayan. Nous sommes les premiers à réserver et avons le choix entre 7 cours. Je demande lequel est le plus authentique et le choix se porte sur le cours numéro 6. Nous avons rendez-vous demain à 9 h 40 pour nous rendre au restaurant où nous suivrons les directives du Chef…

Nous cherchons ensuite un endroit où manger et, au hasard qui ne fait pas toujours bien les choses, nous choisissons le Lotus.
Un endroit qui s’avérera cher et uniquement fréquenté par une clientèle âgée et déprimante, comme cette vieille Anglaise abondamment coiffée qui demandera à stopper le lointain ventilateur au-dessus de sa table sous peine de voir sa permanente vouée aux gémonies.

Le restaurant donne sur un temple ou un spectacle de danse balinaise tente de justifier les prix exorbitants. Quand je pense que nous avons failli acheter des billets pour aller voir un spectacle ! Trente minutes eurent été suffisantes, mais le spectacle dur au moins le triple et la musique redondante semble avoir été créée pour rouler les nerfs en pelote avant de les livrer à une fratrie de chatons tourmentés sous l’emprise d’une massive dose de caféine !

Et puis une bière à 4$ dans un pays où l’on peut se loger pour 8 et manger comme un chancre pour 3 est une pure opération marketing orchestré par un Occidental cupide et opportuniste.

Vite, courons au dépanneur il nous faut un pack de 6 !!
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