A 110 kilomètres au nord de Toulon, se cache une petite merveille de la nature.
Cachées dans un écrin de falaises, les gorges du Verdon s’ouvrent sur le lac de Sainte Croix, que surplombe le délicieux village de Moustiers-Sainte-Marie.
En arrivant par le barrage le lac offre à nos yeux ébaubis un bleu céruléen digne des plus beaux lacs de l’ouest canadien.
Balancée par les verts coteaux et le ciel bleu…ciel, cette vision repose et procure une folle envie de se jeter à l’eau.
Avant d’attaquer les routes vertigineuses des gorges, il faut visiter Moustiers.
Maintes fois traversée à moto sans même y prêter attention, mon statut de touriste canadien m’oblige cette fois ci à faire le petit effort d’une promenade à travers le dédale des rues de cette adorable bourgade.
Renommé pour ces faïences, le village offre quelques balades intéressantes et des maisons plutôt pimpantes.
Après un pique nique bucolique sur une plage du lac, il faut à présent se jeter dans l’enfer de la route panoramique du canyon.
Le paysage se dévoile, les lacets se font de plus en plus serrés, la voiture prend de l’altitude et les petits vieux immatriculés dans le Nord n’ont probablement jamais vu un seul virage de leur vie ! A l’heure où je massacre mon clavier ils doivent d’ailleurs encore y être…
Au belvédère le plus couru, où encore une fois une halte s’impose, la chance semble nous sourire.
Un vautour décide de venir se poser sur la rambarde à 2 mètres de moi. Son amateurisme certainement dû à son jeune âge (me voilà autoproclamé spécialiste des vautours du Verdon !) lui fait manquer le perchoir, ses immenses ailes cognent et raclent. Penaud il reprend de l’altitude puis se pose sur un rocher à 10 mètres de là. La honte le submerge et n’étaient ses plumes, le rouge lui monterait au front ! Trente minutes pour ravaler sa honte. Entre temps les touristes sont arrivés en masse compacte, certains tentant même d’attirer le farouche volatile en imitant le cri de la femelle en rut. Allez savoir si c’est un male ou une femelle.
Tout à coup un jeune garçon à la tignasse noire et bouclée semble attirer le regard perçant de l’impitoyable volaille, qui d’un grand coup d’aile se jette, toutes serres tendues vers sa jeune proie.
La maman, prévoyante, a déjà caché le futur déjeuner sous son aile protectrice, et le vautour quelque peu dépité se pose au beau milieu des vacanciers qui n’en demandaient pas tant.
Quelques coups de becs curieux aux doigts de pieds dénudés environnants, puis, menacé par un tchèque aviné (je n’ai rien contre les charmants ressortissants des pays de l’est, mais le malotru avait le drapeau de son pays affiché à la vitre de sa camionnette) qui tentait d’annihiler la créature de sa grosse main justicière, le noble charognard se jette dans le vide en toisant une dernière fois ces pauvres humains tous justes bons à se traîner sur la terre ferme. Quel bonheur et heureux hasard de croiser de si près un oiseau devenu rare.
Le paysage vaut à lui seul le déplacement, mais si en plus Dame nature met tous ses atouts de son bord, il eut été dommage de rater ce site remarquable.
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