Andalousie 2024 - Grenade - 1/4

Jeudi 14 mars – Grenade, à la découverte de la ville

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Nous quittons la douce ville de Cordoue à bord d’un train de la RENFE après avoir dûment remercié notre hôtesse pour la gentillesse de son accueil. 

Une très belle journée s’annonce, mais qui se solde quand même par un imprévu. De la taille d’une énorme forteresse inaccessible. Mais, encore une fois, je mets le dauphin avant son rostre... 

Quelque vingt minutes de marche suffisent à nous rendre à la gare.
Un changement de dernière minute nous fait courir d’un quai à l’autre, puis le train s’ébroue en direction du sud-est. 
Ce n’est pas, de loin, le train à grande vitesse que nous avions pris de Séville à Cordoue, mais le paysage est tellement beau que c’est un plaisir de traînasser. 

Des oliveraies s’étendent à perte de vue sur les plaines et les collines, ponctuées des taches blanches de quelques hameaux dispersés comme des touches de peinture sur une toile aride.

Au loin, des montagnes aux pentes abruptes reflètent les rayons du soleil sur des roches brûlées par les millénaires. Soudain, une terre arable. Un paysan, seul être vivant dans l’immensité, est courbé sur la terre sèche et plante de quoi subvenir à ses besoins. 
Nouvel arrêt du train dans une gare isolée. 
Quelques passagers montent, d’autres descendent. Mais d'où sortent-ils ? Où vont-ils ?

Dernier arrêt à Loja, grande agglomération au milieu des montagnes à 60 kilomètres de notre destination. Enfin, nous arrivons en gare de Grenade et sautons rapidement dans un Uber à destination de notre logement. 
Nous eûmes pu faire le trajet à pied pour compléter notre total de pas du jour, mais c’est quand un peu loin avec nos sacs sur le dos. 

Noelia, qui parle encore moins bien anglais que moi espagnol, mais avec qui je converse via un traducteur depuis plusieurs jours, nous ouvre grand l’appartement mis à notre disposition. 
On est loin de la chambrette de bonne de Cordoue ! 
Chambre, salon, cuisine, deux cours intérieures – sans toutefois le charme des patios cordouans -, il y a tout ici pour passer un séjour tranquille. 

Et c’est dans quelques minutes que nous allons enfin réaliser que nous allons passer à côté de la plus incroyable visite de notre séjour. Mais d’abord, il faut marcher. 

Nous abandonnons nos bagages et montons rapidement à l’Alhambra pour y quêter des billets. Depuis notre arrivée, nous essayons de trouver deux entrées pour ce site absolument incontournable de tout séjour à Grenade. Nous aurions dû prévoir cette visite et réserver les billets il y a des semaines, mais les aléas de la vie, hein… 

Il est 14 heures, André fait une drôle de tête depuis plusieurs minutes, pour enfin m’expliquer qu’il s’attendait juste à visiter notre quartier et pas à grimper à flanc de montagne au pas de course sous le soleil et sans avoir rien mangé, ni bu depuis tôt ce matin. 
Oups, je crois que j’ai oublié de lui faire part de mon projet. 

Ça grimpe raide, les escaliers succèdent aux ruelles pavées de galets, mais l’espoir nous donne des ailes. 

Ailes rapidement coupées par la gardienne de sécurité qui prend son rôle beaucoup trop à cœur en nous montrant l’affiche : complet pour la journée

Je lui explique que j’ai bien vu l’affiche, mais que nous sommes disponibles et ouverts à toutes les propositions pour les 4 prochains jours. 
Réponse tout aussi lapidaire : Complet pour 3 semaines
Bon, merci, madame, et bonne journée. 

Alors nous prenons le sentier des âmes en peine et admirons les murailles de l’immense, et incontournable palais de l’extérieur. C’est très beau aussi. 

En tout cas, puisque nous n’irons pas visiter l’Alhambra, je n’en dirais pas plus, allez voir sur Wikipédia… 

Nos pas nous mènent dans le quartier Sacromonte, le fief des Gitans et berceau du flamenco. 

À travers les ruelles étroites, nous grimpons jusqu’au belvédère de Saint-Nicolas d’où nous avons la meilleure vue sur l’Alhambra avec en toile de fond les cimes enneigées de la Sierra Nevada. 

Nous redescendons vers la ville en passant par le quartier Albayzín, où peu de voitures peuvent circuler tant les ruelles entre les maisons blanches perchées à flanc de collines sont étroites. Rues bordées de magasins de souvenirs à tendance marocaine, restaurants plus tajines et couscous que jambon ibérique, teterias (salons de thé) où flottent les fumées des chichas, nous sommes transportés dans un autre monde. 

Finalement, ça a du sens vu l’influence arabe qui règne sur toute l’Andalousie et particulièrement ses villes. 

Un petit arrêt rafraîchissement nous rappelle qu’à Grenade, un tapa est servi automatiquement lorsqu’on commande à boire. 

Nous visitons rapidement le Corral del Carbón – cour du charbon -, un ancien caravansérail du XIVe siècle, et le seul conservé en Espagne. 
Il devint ensuite un entrepôt à blé, après la Reconquête, puis un théâtre et enfin une cour à charbon de bois. 

Nous finissons ce premier après-midi de découverte aux alentours de la Cathédrale, un édifice majestueux vu des hauteurs, et presque totalement invisible du sol, caché au milieu de hautes maisons. 

Le soleil en fin de course jette ses ultimes rayons dorés sur l’édifice. 
La tour de la cathédrale semble faite d’or, elle illumine tout le quartier, elle est comme un phare en ce jour finissant. 

Juste à côté, le quartier des universités. 
C’est un bouillonnement de vie, les terrasses sont pleines, ça parle vite, très vite, ça crie, ça rit, ça chante. Ça ne selfise pas à tout va, ça sympathise, ça interpelle, j’aimerais avoir le don de connaître toutes les langues. 

À deux pas de notre appartement, le Bar Avila Tapas est plein à craquer, mais il y a son petit frère, le Avila II dans lequel nous trouverons de la place et une chouette assiette de jambon. 
Mais oui, encore !

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CLIC - CLAC, merci Cricri !


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