Mexique 2020 - En route, tordue, vers Mazunte

Vendredi 24 janvier - De Oaxaca à Mazunte en passant la route des p'tits sacs à vomito
.
J’ai réservé deux billets à la compagnie Lineas Unidas (rebaptisée Léonidas par André) pour un voyage vers le Sud et l’océan Pacifique.
Alors ce matin, après avoir dûment nettoyé notre appartement et refait nos sacs, nous rejoignons le terminal des bus au sud de la ville et attendons patiemment 9h30 et le départ du nôtre.

À l’heure dite, nous quittons Oaxaca, traversons ses faubourgs, longeons le quartier commercial avec son immense Walmart et entamons notre route vers la chaleur.

Le paysage est grandiose et, n’eût été notre chauffeur dissipé par son paquet de chewing-gum dans la portière, son écran où il n’arrive pas à choisir le film qu’il va passer sur la télévision de la cabine, tâtonner pour son verre de café, parler à la radio avec sa compagnie, au téléphone avec sa femme, nous aurions pleinement profité du panorama.

Nous sommes également un peu distraits par la conduite effrénée de notre pilote. 
J’ai beau me plonger à yeux déployés dans les aventures du gentleman cambrioleur, l'œuvre de Maurice Leblanc n’arrive pas totalement à me divertir de la course qui s’engage.

Nous manquons de quelques centimètres de nous encastrer dans un camion de transport de bois qui décide à la dernière seconde de montréaliser un virage, c’est-à-dire de tourner sans clignoter, mais loin de refroidir notre Fangio, il reprend son élan et attaque littéralement la montagne qui nous sépare d’une vie paisible au bord de l’eau ou du fond d’un ravin.

Les nuages recouvrent les sommets, l’air qui entre par la fenêtre ouverte vaut toutes les climatisations du monde et sa pureté nous fait oublier les fumées âcres du trafic de la ville.
La diversité botanique est impressionnante, fougères arborescentes, bosquets de bambous aux épais troncs jaunes, immenses arbres s’élançant vers le ciel, bananiers aux grandes feuilles émeraudes, tout un tas de plantes qui se battent pour une place au soleil.

Mais les virages s’enchaînent, le minibus double des camions et des concurrents pour s’arrêter quelques mètres plus loin et embarquer un passager, puis reprend son élan et recommence son manège.
J’ai beau avoir le cœur bien accroché, au bout de 4 heures de ce traitement violent, je dois poser mon livre et fixer mes yeux sur la route qui ne cesse de virevolter.
Un court arrêt pipi, et c’est reparti pour une autre orgie de virages et d’accélération du puissant véhicule.
Enfin, une embellie dans cette débauche de forces centripètes, le chauffeur nous pose dans le modeste village de San José del Pacifico. Quelques chalets montagnards sont à louer, l’air y est frais, la brume et les nuages frôlent les sommets, un petit goût d'altitude avant la descente vers l’océan.

Quelques commerces y vendent de l’artisanat, principalement des gros pulls et des bonnets, on n’est pas loin de la mer, mais ici c’est l’air frais qui domine.
Des remèdes naturels concoctés avec des plantes, probablement par une grand-maman un peu sorcière, du miel tellement brut qu’on dirait que des abeilles vont nager dedans et d’autres confitures de pays.

Mais la pause est terminée, il faut reprendre la route et très certainement le retard accumulé puisqu’il reste encore beaucoup de virages avant la ville de Pochutla, notre destination intermédiaire. 

La température est remontée, l’air est à nouveau chargé des délicieux fumets de la circulation d’une ville, mais nous ne restons pas longtemps ici. Un chauffeur de taxi tente de nous faire monter dans sa voiture pour 200 pesos, alors nous nous posons au bord de la route et hélons le premier collectivo qui pointe le bout de son capot, et qui nous demandera 15 pesos par personne.

Les sacs jetés dans la petite cabine arrière, nous grimpons rejoindre les autres passagers et filons vers notre point de chute : Mazunte.

Enfin, nous y voilà, après 7 heures de voyage, l’océan Pacifique nous ouvre grand ses vagues et son horizon infini. 

La Posada del Arquitecto est une joyeuse bâtisse posée sur la plage. L’accueil est sommaire, la chambre Yoga 2 est immense et magnifique. Nous allons passer 4 nuits dans cet établissement avant d'en changer. En tout, ce sont 9 jours de farniente, de bronzette et de jeux d’océan qui nous attendent.

Vite, un maillot de bain, l’eau salée nous appelle !



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