Cuba - La Havane

30 janvier au 1er février – La Havane 

Nous arrivons vers 14 h 00 à la Casa Arcangel, après un trajet tranquille en bus, puis affronté un garde du corps de chauffeur de taxi qui voulait nous arnaquer de 10 CUC.
Il avait beau faire deux têtes de plus que moi, je commençais déjà à me préparer à hurler POLICIAAAAAAAAAAA !! 
Il s’est dit que son arnaque ne fonctionnerait pas bien aujourd’hui, ne m’a pas arraché la tête et est reparti avec son jeune chauffeur. 
Voilà donc le seul fait invraisemblable qui nous est arrivé en deux semaines de voyages en terres cubaines. Haletant non ? 

Le Malecon est en plein festival de feu d’artifice aquatique, les vagues sont violentes, le spectacle est majestueux. On pourrait penser que je fais une fixette sur le Malecon, mais franchement, je défie quiconque de rester de marbre devant un tel déploiement de puissance. 
C’est haut, c’est fort, c’est invincible, c’est mouillé, alors nous revenons en ville. 

Les vieilles guimbardes les mieux restaurées sont comme des bijoux posés sur l’asphalte. Les chromes brillent de mille feux, les peintures vives se reflètent dans les vitres des maisons, les chauffeurs posent fièrement à coté de leurs engins. 

À Cuba, c’est un sacré gagne-pain une voiture comme ça. Les gens font tout pour les remettre en état et enfin rejoindre leurs confrères, chauffeurs pour touristes. 
Promener des amoureux à travers la ville est probablement plus payant qu’enseigner ou soigner. 

Une bombe a explosé en face du Capitole. Une bombe capitaliste en pleine capitale communiste, faut bien vivre mon brave monsieur. 
Un bâtiment en travaux lors de notre dernier passage à ouvert ses portes aux touristes fortunés. Un ensemble commercial de plusieurs boutiques, dont une Casa del tabaco où on trouve de tout, mais à des prix délirants, surmonté du grand hôtel Manzana Kempinski. C’est aseptisé, quasi-désert et sans grand intérêt. 

Nous entrons dans le bar Sloppy Joe’s, un endroit historique créé en 1917 par Jose Abeal Otero, un immigré espagnol qui avait vite compris que malgré la prohibition, les Américains continueraient de picoler. 
Et comme La Havane était devenu l'épicentre de la débauche, ce bar ne pouvait que devenir célèbre. Le Los Angeles Times l’avait décrit comme le bar le plus célèbre du monde, car tout ce que comportait l’Amérique de célébrités, s’y retrouvait pour trinquer. 

Un peu débraillé et peu assidu sur la propreté, José, surnommé Joe, devint Sloppy Joe et se fit une place au firmament des endroits de bacchanale de la capitale vibrante des années 30. 
Fermé pendant plus de 40 ans, l’institution a rouvert ses portes en 2013, et sert sur son bar long de vingt mètres toutes sortes d’alcools. Une belle plongée dans le temps. 

Juste à coté, l’edificio Bacardi, autre star de la capitale, bijou de style Art déco construit entre 1920 et 1930, projette ses douze étages vers le ciel. 
C’est la porte d’entrée vers la vieille ville où nous déambulerons avec toujours autant d’émerveillement. 

Et puis, à notre plus grande surprise, nous retombons sur le Malecon ! Ouais, c’était un peu fait exprès… 

Je voulais voir le soleil se coucher derrière tout ce beau tumulte. 
J’en ai pris plein les mirettes et j’ai saturé ma carte mémoire. Alors on est parti boire un mojito au El Dandy.


31 janvier 
Ce matin, nous partons visiter un peu plus assidûment l’atelier d’imprimerie expérimental. 
Quelques presses sont en action, de jeunes artistes sont supervisés par une dame à l’œil vif, les reproductions qui sortent des vieilles machines sont scrutées à la loupe. 
Une petite galerie d’exposition permet d’admirer les œuvres, nous aimerions en posséder quelques-unes. 

Notre balade dans les rues nous amène à dénicher d’autres œuvres plus éphémères, les fresques murales. Nous trouvons plusieurs peintures d’un artiste qui signe 2+2=5, mais aussi beaucoup d’autres peintures et collages très cool. 

Vendeurs de rues, légumes et fruits sur une carriole, micro boucherie avec guirlande de pattes de poulet, petits boulots de la vie quotidienne. 


Dans une église, un Christ allongé se repose des tourments infligés, et quelques vieilles dames improvisent un pique-nique sous l’œil bienveillant de sa Maman. 

Nous nous dirigeons vers l’Université pour vérifier si les portes du restaurant El Biky sont enfin ouvertes. Nous nous étions fait avoir lors de notre premier séjour, lorsque le réputé resto était fermé. Là, c’est ouvert et ça vaut le coup ! 

L’immense rez-de-chaussée est une cafétéria, et on nous invite à nous diriger à l’étage dans le restaurant. Avant de commencer à me sentir à l’aise je vérifie quand même les prix, mais la carte est la même pour les deux étages. 

Confortablement installés, nous sommes traités aux petits oignons par le personnel très attentif et professionnel. Dans la salle attenante, un tournage à lieu, le Chef est un peu stressé, mais tout se passera bien. 
Pour nous aussi d’ailleurs, on a l’impression d’être dans un restaurant haut de gamme avec des prix vraiment plus abordables. El Biky est un nom à retenir. 

Tiens, et si on longeait le Malecon, ça ferait changement ! Vagues, vent, embruns, face salée, et passage d’une mariée toute fière de trôner sur la banquette d’une magnifique voiture. 

Le hasard fait tellement bien les choses, qu’il nous pousse vers le glacier Helad’oro où nous ne pourrons que constater que nous sommes d’indécrottables gourmands. 

Nous ne sommes pas les seuls, un groupe d’enfants est tranquillement assis sur le trottoir de la plaza Vieja et déguste avec le plus grand sérieux des petits spots de crème glacée dont ils se tartinent les babines. 

Et puis après beaucoup de circonvolutions dans toutes les rues de la Habana Vieja, nous terminons cette journée, et ce séjour autour d’une assiette de croquetas et d’albondigas chez Doña Eutimia

1er février 
Le taxi réservé hier soir est pile à l’heure. Après un excellent café au Arcangel, nous grimpons dans la guimbarde en direction de l’aéroport. 
L’endroit le moins funny de toute la capitale. Quelques rangées de sièges, deux ou trois boutiques où les prix et les choix de cigares sont ridicules et une règle que nous découvrons en arrivant, il faut payer pour toutes exportations de poster ou d’impression. 

Nous devons donc nous présenter devant un agent dont le passionnant travail consiste à prélever une dîme et surtout à simili-emballer nos affiches en les tamponnant le plus fortement possible afin d’y laisser une trace et une pliure impossible à récupérer. 
Du très grand art ! 
La prochaine fois, nous viendrons avec un tube et mettrons nos achats dans le sac en soute… 

Enfin, après presque 3 heures à attendre dans ce hall déshumanisé, nous embarquons à bord de l’avion qui va se faire un malin plaisir de nous ramener vers l’hiver.

On se revoit à ... ?


KIKECLAC ! Merci Cricri

La Havane en images



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