Mexique 2020 - Oaxaca - Teotitlan - Mitla

Dimanche 2 février – Oaxaca
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Boulangerie La Baguette, Mazunte, Oaxaca, Mexique
Après une dernière razzia de viennoiseries à La Baguette et un americano au Café Cometa, nous quittons notre hôte David le New-Yorkais en taxi pour nous rendre au petit bureau de la compagnie ‘’Léonidas’’ à Zipolite

Il nous en coûtera 130 pesos pour nous faire déposer devant l’officine où une dame plantureuse et bourrue mastique avec grand sérieux sa gomme comme si c’était la dernière de la planète.
Nous avons encore un peu de temps pour nous promener sur la plage, croisons quelques fessiers dénudés et admirons les derniers soupirs de l’océan s’épancher sur la longue bande sablonneuse.

Nieves, Oaxaca, Mexique
À l’heure pile, notre bus s’ébroue et commence sa lente ascension vers le Nord. 
Au passage évidemment nous ramassons quelques passagers sur la route, et des vendeurs en profitent pour passer la tête par la porte et annoncent lancinants et infatigables ‘’nieve de coco, nieve de maracuya, nieve de coco, nieve de maracuya, nieve de...’’. Par chance, le bus repart assez rapidement, s’arrête à San José où j’achète encore du miel et, un peu moins de sept heures après notre promenade sur la plage de Zipolite, nous arrivons au petit terminal des bus au sud du quartier historique.

Il nous faudra moins de 20 minutes de marche pour franchir les portes de l’hôtel Chocolate où notre chambre un peu lugubre au rideau de douche en lambeau nous attend. Par contre, c’est super tranquille et il y a deux grands lits !

Teatro Macedonio Alcala - Oaxaca - Mexique
Le super bowl rassemble touristes et locaux devant les écrans de télévision géants installés pour l’occasion un peu partout dans les bars et restos. 

Assis autour d'une table dans la jolie petite cour du restaurant El Tendajon, on veut juste bien manger, mais le service est à l’opposé des exploits des masses casquées et bardées de protection. Obnubilé par les performances de ces géants, le serveur n’a pas la tête à son bel ouvrage. Une chance que le chef est resté concentré sur son boulot, nous mangerons divinement.

Une promenade digestive s’impose. 
Autour de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, des dizaines d’enfants s’amusent à lancer de longs ballons en forme de fusée dans les airs. 
À cause de quelques gestes malheureux et avec l'aide de la douce brise, certains projectiles s’accrochent dans les sculptures de l’édifice religieux.

Des papas plus malins que les autres tentent de viser les ballons coincés avec la brillante idée de la récupérer, mais à leur tour, et sous les yeux horrifiés de leurs enfants, la mission de sauvetage échoue lamentablement sur les pierres séculaires de la façade.


Les vendeurs de ballons de baudruche gonflés à l’hélium sont nombreux, les couleurs vives tanguent dans le vent léger, un orchestre invite les promeneurs à quelques pas de danse, un peu plus loin, un clown fait hurler de rire une dame qui va finir par mouiller sa culotte. L’ambiance de fête de village est partout, les habitants et les touristes profitent de cette parenthèse agréable au coeur de la ville.

Épuisés par le trajet effréné de 7 heures, et par quelques onces de mezcal, nous achevons cette journée pour encore mieux profiter de celle de demain. 

Art de rue, street art, Zipolite, Oaxaca, Mexique


Lundi 3 février – Mercado Abastos, Los Danzantes y mezcals 
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Ce matin, après un solide petit-déjeuner au café Nuevo Mundo, nous partons à la découverte du grand marché Abastos. 
Sur la route, nous faisons la visite de la Basilica de Nuestra Señora de Soledad, bâtie entre 1682 et 1690.

La grande et imposante basilique Notre-Dame de la Solitude est le sanctuaire de la Sainte Patronne de la ville, Marie, dont la solitude est principalement commémorée dans les pays hispanophones. 
Beaucoup de croyants viennent prier avec des poupées qu’ils ne lâchent pas et dont ils prennent grand soin. Ces baigneurs endimanchés sont des bébés Jésus habillés et chouchoutés par leurs ‘’parents’’. 
D’ailleurs, on en trouve dans quelques boutiques aux alentours des lieux saints ou au marché.

Les différentes sources que j’ai consultées parlent de Central de Abastos comme d’un marché incontournable dans les ''environs'' de Oaxaca. 
De la basilique, il ne se trouve qu’à une dizaine de minutes de marche, il est donc très facile d’accès et l’exagération de distance ne doit pas être un frein à sa découverte.

C’est l’un des plus grands marchés du pays, et il est facile de s’y perdre, mais il y a toujours une sortie quelque part.

Certes, on est loin des allées aseptisées des centres commerciaux qui fleurissent dans nos villes. Ici, les bruits, les odeurs, les couleurs, la chaleur, l’agitation rendent ce lieu vivant, à des années-lumière du chuintement des roues d’un panier d’épicerie sur un sol javellisé.

On se fait gentiment interpeller, on nous invite à goûter, toucher, sentir. On ne nous force pas à acheter, et jamais nous ne nous sentons harcelés par un marchand qui voit arriver nos faces blanches de gringos.
D’ailleurs, c’est généralisé, depuis notre arrivée nous n’avons aucunement été importunés par un quelconque vendeur, ni en ville, ni sur la plage.

Nous entrons dans le ventre du marché, et tout de suite aimons cet endroit. Les sections sont plus ou moins logiques, ici, les fruits et légumes, là-bas les épices et mole, plus loin, un peu à l’écart, les viandes. Mais tout se mélange un peu. 
Des montagnes de mangues poussent au milieu de l’allée des chapeaux, des céramiques et des mélangeurs en bois trouvent leur place en face d’une marchande de chocolat.


Moi qui en suis fou, je tombe en extase devant un kiosque rempli de pots de miel. Mais je déchante rapidement en voyant tout autour des dizaines de ces kiosques qui remplissent les petits pots avec d’énormes seaux tous identiques et qui n’ont absolument rien à voir avec une quelconque fabrication artisanale. Seules les pauvres abeilles attirées par le sucre à la composition douteuse s’y noient et apportent un semblant d’authenticité au liquide ambré.

Il faut faire attention aux porteurs qui courent dans les allées étroites comme s’il n’y avait personne, et tenter de se concentrer sur la circulation. Mais les sens sont en éveils, émoustillés par les milliers de sollicitations olfactives, visuelles et sonores. 

Nous ne savons plus où donner de la tête, essayons de tout enregistrer, profiter de ce lieu au maximum, échanger un regard avec une mamie aux épices, sourire à un enfant derrière sa montagne de chapulines, ne pas traîner trop longtemps aux alentours des lambeaux de viande, humer les sacs de bâtons de cannelle, les tas de piments séchés ou fumés, passer par l’allée des fleurs et se délecter de leurs effluences suaves, être tenté d’acheter des ananas, mangues, bananes ou noix de coco.

Dans un coin, on trouve des centaines de plantes séchées et des mélanges destinés à guérir toutes sortes de maux. Herboristes et médecine traditionnelle ancestrale résistent encore et toujours à l’envahisseur industriel qui aimerait mettre ces plantes en gélules et les revendre vingt fois plus cher.

Plus loin, des crucifix en fleurs, une corde de masques effrayants, des rangées de poupées de Jésus bébé, fruits, épices, légumes, mole, chocolat, demie-tête de cochon, bouquets de fleurs, poules mortes, à manger, à boire, c’est sans fin !

On dit que si on ne le trouve pas à Abastos, on ne le trouvera nulle part ailleurs !

Nous adorons les marchés, il n’y a pas une ville que nous n'ayons visitée sans être passés par ces bazars pleins de vie. 

Bien sûr, certains nous ont un peu  levé le cœur, déambuler dans un marché asiatique très tôt le matin et tomber sur la section ‘’viscères sanguinolents’’ est une épreuve peu ragoûtante. Mais en général nous vivons une expérience incroyable et ne pouvons pas trouver plus authentiques que ces endroits populaires.

Nous nous extirpons du grand marché pour nous diriger vers le centre-ville et ses ruelles colorées. Notre cantine, le Rana Feliz, aux portes du Mercado 20 de Noviembre propose son plat du jour à 42 pesos. Hormis le dessert fait de morceaux de Jello baignant dans du lait de coco ultra sucré, c’est le choix idéal de bien manger pour pas un rond.

Déjà cette journée touche à sa fin, mais nous ne pouvons ignorer les sublimes couleurs chaudes dont la façade de l’église Santo Domingo se pare et allons nous asseoir sur la terrasse de l’hôtel Los Amantes, également réputé pour la qualité de ses mezcals.

Un verre bien rempli d’un délicieux añejo, accompagné de tranches d’orange et d’un peu de piment au gusano, nous assistons au déclin de cette belle journée. 
Autour de nous, de riches familles mexicaines sirotent un Coke, les enfants, bave aux lèvres, ont la tête plongée dans un écran, des couples s’enlacent pour un selfie, le vent doux du soir fait onduler les longues feuilles des palmiers, en bas sur la place, les vendeurs de souvenirs ont installé leurs kiosques.

Avant d’honorer notre réservation au restaurant, nous visitons encore quelques ateliers d’impressions, mais les œuvres sont hélas un peu trop chères pour nos bourses fortement impactées par ces presque 3 semaines d’achats effrénés.

Par contre, admirer les fresques sur les murs, les vibrantes peintures des maisons, marcher au rythme de retraités, et voir grandir les ombres de la nuit est gratuit.

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Il est 18h30 lorsque nous franchissons la porte voûtée du sublime restaurant Los Danzantes, et tombons sous le charme de cette cour où glougloute un bassin dans lequel se reflète l’éclairage tamisé et romantique.

La table est mise, le service de Carmen Zarate est parfait, le menu est riche de plats traditionnels mexicains mis au goût du jour.
Je me régalerais d’une hoja santa, feuille du poivrier mexicain aux parfums hétéroclites d’eucalyptus, réglisse, anis, muscade, menthe, estragon et poivre noir. Farcie de fromage de chèvre, de sauce de tomatillo et de mole meco, c’est un pur délice et un goût totalement inconnu.
Le souper se poursuit dans un état second de béatitude et de contentement. La serveuse est aux petits soins avec nous, les plats sont raffinés, l’ambiance feutrée et la clientèle disparate.
Habitués aisés, jeunes couples d’amoureux, curieux de gastronomie ou touristes canadiens épicuriens, ici tout le monde se sent à l’aise.

Pour finir en beauté, nous goûtons au très réputé mezcal de la maison, d’ailleurs les prix sont à la hauteur de la qualité de leur alcool. On ne se saoulera pas avec une dizaine de shooters de reposado, sinon c’est patates pour 6 mois ! 

Repus et bienheureux, nous nous dirigeons vers notre hôtel, mais sur la route, la lumière d’un tout petit établissement nous attire comme deux papillons de nuit perdus.

La Mezcalillera semble nous attendre, mais nous devons la faire patienter un peu, car le comptoir est déjà occupé par quelques curieux de cet alcool d’agave.

Il ne faudra pas plus de dix minutes avant que deux tabourets se libèrent et que nous prenions place face au barman qui va nous expliquer la fabrication de cet élixir et nous proposer une dégustation des plus sérieuse. Nous lui laissons le choix des alcools, après tout c’est lui le spécialiste.

Je ne sais pas combien de bouteilles trônent sur les tablettes, mais la sélection qui nous est offerte est parfaite. Six verres bien remplis ornent les planches de dégustation, et pour faire honneur à notre pays qui l’a légalisée, nous commençons par le Herbsman 420 qui lors de sa 4e distillation s’est vu enrichi de quelques herbes aromatiques. En fait, son odeur ne trompe pas, et l’acronyme CBD confirme nos soupçons olfactifs. L’une de ces bouteilles se retrouve dans notre besace…

La dégustation se poursuit agréablement, les doses conséquentes vont nous obliger à faire un petit effort de concentration pour suivre les explications des derniers verres.

En tout cas, si tu cherches un endroit sympa pour comprendre et déguster du mezcal de qualité, c’est ici qu'il faut aller ! 


Mardi 4 février – Teotitlán et Mitla 
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Ce matin, nous nous hâtons d’avaler le petit-déjeuner et arrivons un peu avant 10 heures au bureau d’Europcar.

Évidemment, notre véhicule n’est pas prêt. Le préposé passe un coup de fil, me dit qu’ils vont rapidement nettoyer notre véhicule, et nous demande de revenir dans 30 minutes, ce qui me laisse le temps d’aller chercher mon permis de conduire que j’ai oublié à l’hôtel.

Quatre-vingt-dix minutes plus tard, nous pouvons enfin déposer nos sacs dans le coffre d’une voiture que je n’ai pas souvenir d’avoir réservé. On est loin de la rutilante Renault Kwid Iconic avec boîte automatique que j’ai vu sur le site, mais la Chevrolet un peu cabossée va faire l’affaire.

Nous nous extrayions rapidement de la ville en direction de notre première escale, Teotitlán del Valle.
Ce petit village de 5 000 habitants situé à une trentaine de kilomètres de Oaxaca, est réputé dans tout le pays pour sa production de tapis. 

Dans les temps anciens, les Aztèques exigeaient de se faire payer un tribut en tissus. Le savoir-faire des artisans de Teotitlán était déjà fort réputé et l’excellence a perduré jusqu’à nos jours. 

Tout le monde y va de son travail sur des métiers à tisser manuels, et reproduit les motifs historiques zapotèques et y mêlant quelques ornements plus modernes. 
Les tapis traditionnels sont fabriqués à partir de laine et de teintes naturelles, il va sans dire que leurs prix sont à la hauteur du temps passé sur le métier.

Nous évitons les galeries pour touristes qui proposent des tapis fins aux surnaturelles couleurs criardes, et entrons chez des artisans où nous devrions vendre quelques organes au marché noir pour nous offrir ces merveilles à plusieurs milliers de dollars.

En palpant la laine tissée, on se rend vraiment compte de la qualité. Épais et lourd, le tissu ne bouloche pas sous les doigts, fortement plié, il reprend sa forme rapidement sans laisser aucune trace.

Mais nous ne sommes pas venus à Teotitlán pour faire le tour des boutiques, nous avons quelqu’un à visiter.

Assez rapidement, nous trouvons la rue Zaragoza, mais pas dans le bon village. En fait, chaque patelin possède une rue baptisée du nom du général mexicain qui a battu les troupes françaises en 1862.

Je demande mon chemin à quelques personnes assises dans un cabinet médical et me moque d’un chien qui aboie contre les pneus de ma voiture en le traitant de perro loco
Que n’avais-je fait… Sa maîtresse, une très vieille dame susceptible, commence à marmonner quelques insultes bien senties envers ce blanc-bec qui permet d’insulter son toutou. 

Je la soupçonne aussi de me jeter un mauvais sort, son œil noir me lance des éclairs. Rapidement, je me confonds en excuse et me fabrique un visage de circonstance. De l’autre côté, dans la salle d’attente, les patients sont tous en train de se bidonner, ce qui énerve encore un peu plus l’antique matrone qui pousse à coups de savate son chien fou dans la cour et le soustraire aux moqueries. 

Bon, on se fera pas une amie aujourd’hui, mais au moins je sais où aller.

Enfin, à travers les chemins poussiéreux, nous arrivons devant un portail que rien ne distingue des autres. C’est ici que nous sommes censés trouver Manuel et Celliflore, de vrais artisans qui nous ont été chaudement recommandés par nos amis de Montréal.


Je donne quelques coups sur le battant métallique qui réveille tout le village, et tout de suite un homme souriant vient nous ouvrir. Nous nous présentons, mais il devine immédiatement qui nous a envoyés le voir.

Accueillis comme des amis, Manuel nous présente son épouse et le tout mignon Olivier, 2 mois et déjà beau gosse.

Ensuite, c’est à son paternel que nous adressons nos salutations et nous voilà partis pour deux heures d’explications et de démonstrations de l’incroyable travail de ces artistes.

Si le papa de Manuel utilise une navette pour entremêler ses fils, son fiston fait tout au peigne. C’est un travail de dingue qui prend énormément de temps, et qui garantit des tapis à toutes épreuves. Tissées serrées, les mailles n’ont aucune chance de se défaire, et si un malheur devait arriver, il serait capable de réparer la partie abîmée pour la reproduire à l’identique.

Toutes les teintures sont naturelles. Les jaunes sont obtenus grâce au curcuma, les rouges avec la cochenille (le célèbre E120), le bleu est extrait de l’indigo, le mauve du bois de campêche, et certaines nuances de vert de plantes locales qui sont récoltées un mois dans l’année. 

Manuel écrase quelques cochenilles sèches dans un verre d’eau et obtient un rouge vin profond. En y ajoutant quelques gouttes de jus de citron, le rouge devient vif et change encore de teinte avec une pincée de bicarbonate. Il va cueillir une grenade sur son arbre, écrase les graines qui teintent son eau d’un léger mauve, avec l’écorce il obtient du marron.

La jeune maman est également tisserande, mais l’arrivée du petit Olivier a bouleversé son emploi du temps qui est à présent entièrement consacré à sa descendance.

J’essaye de comprendre tout ce que Manuel m’explique en attrapant un mot par ci, une expression par là, en décryptant les gestes, et c’est à ce moment-là que son papa revient à vélo du marché avec un gigantesque sac rempli de lourds tapis.

Un à un, il les déballe et les étend sur le sol du salon. Pour chacun, nous avons droit aux détails de sa fabrication. Nous voulons acheter ces tapis les uns après les autres au fur et à mesure que le sac du Père Noël se vide. 
Ils sont tous splendides. Leurs couleurs sont nettes et leur facture impeccable.

Le plus compliqué est d’en choisir, car tous et chacun mérite de faire le voyage vers le Grand Nord… Finalement, un splendide tapis du papa, teint au curcuma de Philippe et Ethné, puis une autre merveille fabriquée par Manuel et teinte à la cochenille écrapoutie trouveront une place au fond de nos sacs à dos.

Nous repartons avec deux mangues-ananas dans les poches, remercions vivement cette famille généreuse de leur temps et riche d’un savoir ancestral, heureux de pouvoir bientôt flâner sur les merveilles que nous nous sommes procuré.


Notre emploi du temps est devenu serré et nous décidons d’aller directement à Mitla où nous allons passer la nuit.

L’accueil de Brooke vaut le déplacement. Sa grande maison est confortable et nous nous y sentons bien. 
André rappelle les bases de la langue française à la maman de notre hôtesse qui en avait étudié quelques phrases à l’école, il y a bien longtemps.

En face, un bruit continu nous fait penser à une écurie où les chevaux battraient la mesure de leurs sabots ou à une immense partie de hockey sur coussin d’air. 

Les claquements sont réguliers et forts. Dans la pénombre, à travers de maigres rayons lumineux une atmosphère chargée de poussière de tissu et des ombres penchées sur leurs métiers.

Les navettes en bois volent entre les fils de laine, les manettes claquent, les pédales battent en rythme, petit à petit, les tissus prennent forme.
On est loin du travail minutieux des artisans de Teotitlán. Dans cet atelier, un des nombreux du village, les cadences sont infernales pour pouvoir remplir les étalages des nombreux magasins de la région.


C’est seulement en toute fin de journée, que le travail cesse. Il recommencera bien avant l’aube.

Nous laissons la voiture dans la rue et partons à la découverte du site archéologique.

Traversant les inévitables marchands du temple où seule la vendeuse de nieves aura les faveurs de notre gourmandise, nous allons acheter nos tickets d’entrée.

Le site, plutôt petit est d’origine zapotèque et fût ensuite occupé par les Mixtèques. Divisé en cinq groupes, le plus intéressant est le Groupe des Colonnes.

Entourés d'un grand jardins de cactus, les vestiges trônent sous un ciel nuageux, qui n'arrosera pas les terres arides.

Nous admirons les nombreuses frises géométriques qui courent sur les édifices et sont les inspirations des tisserands de la région.

Les colonnes qui soutenaient le toit de la salle du même nom sont encore fièrement érigées et nous accédons facilement, en nous baissant beaucoup, au ‘’patio des grecques’’ qui abrite les plus belles décorations du site.


Les grecques ici présentesne sont pas des habitantes de la République hellénique, mais des motifs  ornementaux antiques formées d'une ligne droite brisée effectuant des retours en arrière et constituant une bande.

Sur la place, nous accédons à des tombes, mais aucun trésor ne vient luire sous le soleil. Il y a peu, on pouvait encore enlacer la colonne de la Vie. Le nombre de largeurs de main entre les extrémités des doigts mesurait le nombre d’années qu’il nous restait à vivre.

La ville garde un joyeux mystère, on dit qu’une vaste tombe abriterait des rois zapotèques avec leur trésor. Alors nous sommes partis acheter des pelles…

Ce soir, c’est la fête au village. Quelques manèges, une moyenne roue et des kiosques de nourriture sucrée et grasse animent la place centrale. Il est encore tôt, seuls quelques riverains accompagnés de leurs enfants aux yeux brillants font honneur aux installations des forains.



Mercredi 5 février – El Arbol de Tule 
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En quittant la confortable demeure de nos Américaines, nous décidons de faire une croix sur la visite que nous aurions vraiment aimé faire, Hierve el Agua
La grandiose cascade pétrifiée ne mérite pas une visite à la course et, perchée depuis des millénaires au sommet de sa montagne, le site exceptionnel pourra bien patienter jusqu’à notre prochain séjour.

Nous repassons devant les dizaines de fabriques de mezcal qui jalonnent la route et arrivons à Tule, petit village célèbre pour son arbre.
El Arbol de Tule mérite un détour, surtout tôt en matinée, quand les touristes font encore la file chez Boulenc ou Pan-Am…

L’arbre de Tule est tout simplement la plus importante biomasse d’un seul tenant et le plus grand arbre du monde.
L’ahuehuete, un cyprès de Montezuma mesure 41 mètres de hauteur, possède un tronc de 42 mètres de circonférence, pèse 636 tonnes pour un volume de 816 829 m³ et s’il le pouvait, soufflerait entre 2000 et 3000 bougies d’anniversaire. Non, mais c’est pas des chiffres de dingue ça ?

Le tronc, protégé par une barrière anti-touristes ne permet pas de l’enlacer pour un câlin sylvothérapeuthique, mais admirer cette énorme plante est déjà très réconfortant. 
Dans sa frondaison, une ville d’oiseaux et d’insectes a trouvé de quoi se protéger et se nourrir. Sous terre, ses racines sont malmenées par le développement anarchique de la vie humaine, la pollution et le manque d’eau. Le bon géant est menacé.
En 1990, il a été signalé que le vieil homme de l’eau était lentement en train de mourir.

Un plan de sauvetage est lancé en classant ce monument naturel au patrimoine mondial de l’UNESCO et en protégeant le bassin hydrique qui devrait lui permettre de boire tout son saoul.
Si dans 1000 ans il est encore là, on saura que ça a fonctionné…

Le site est joli, des bannières colorées flottent au vent et la petite église bleue et blanche est comme un décor de carte postale. 

Arrivés sans encombre à Oaxaca, nous rendons la voiture à monsieur Europcar toujours un peu débordé par ses deux clients. Il trouve un regain d’énergie lorsqu’un agent de la circulation siffle à tue-tête pour faire enlever ma voiture qui gêne la circulation.
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La Casa Taviche offre le menu du jour aux plats authentiques et excellents pour un prix très interressant. Mais les serveuses sont comme des poules pas d’tête et courent de table en table pour enlever les assiettes à peine terminées et porter le plat suivant. Oubliez Mc Do, pour la rapidité du service c’est ici que ça se passe…

Déambulations dans les rues, passage au marché de la Cosecha, verre de pulque, tostadas fraîchement garnies, sourire et bonne humeur. 

Maisons colorées, ciel bleu, soleil de plomb, fabrique de tortillas, odeur de chocolat, fresques révolutionnaires sur les murs lépreux, hommage au légendaire rebelle Emiliano Zapata, nuées de taxis jaunes.

Nous entrons dans un atelier d’impression, un de plus, et admirons les œuvres sorties des vieilles presses opérées par de jeunes artistes pétris de talent. 

Au détour de la plaza Santo Domingo, un long nuage aux formes sensuelles s’orne des dernières lueurs du jour.

Devant nous, une joyeuse troupe passe. Les filles sont vêtues de jolies robes colorées et portent des paniers en osier remplis de fleurs et de feuilles. Un garçon tient en équilibre au-dessus de sa tête un énorme ballon en soie planté sur un long bâton.

Nous retrouverons le groupe une heure plus tard, entraîné par musique endiablée rythmant leurs pas de danse, le ballon illuminé tournoyant dans le ciel et la foule de curieux formant une longue traîne dans la douce nuit mexicaine.


Il est temps d’aller faire honneur à l’un des excellents mezcals de la ville, le tout dans une ambiance de piercings, barbes hirsutes et cheveux longs, le sympathique et très sombre bar Ilegal.
Ici pour moins de 7$ on a droit à 2 onces de mezcal añejo et une bière. Elle est pas belle la vie ?

Avant de rentrer, nous allons nous sustenter chez la vendeuse de tlayudas, qui, à force de faire valser son éventail en carton au-dessus des braises incandescentes, tentera de me transformer en statue de Pompéi sous les cendres papillonnantes de son barbecue démoniaque.



Jeudi 6 février –  Criollo 
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En vrac et sans reprendre son souffle.

Pause à la Cosecha sous les bannières de papier coloré, promenade dans les rues agréablement pavées, couleurs vives des maisons, cireurs de chaussures du Zócalo, vendeurs ambulants, enfants collés sur leurs écrans, tostadas au quesillo, verres de pulque, fresques colorées, amoureux qui se mangent la face, mamans qui allaitent sans aucun embarras, ballons multicolores gambadant au vent, vire-vent qui tournicotent à l’unisson, marchandes de tapis, nappes, serviettes, hamacs qui tentent leur chance, mais ne sont pas achalantes, petits enfants mignons et sales tendant une sébile pour leur papa accordéoniste, intrusion discrète dans les cours intérieures calmes et sereines, cornet de glace au tejate, cette boisson au maïs et cacao délicieuse, grosse tasse de chocolat chaud chez Mayordomo, et visite de l’inaccessible hôtel 4 étoiles : Quinta Real.

Informés par le guide du jardin ethnobotanique, nous savons que nous avons le droit de passer l’arche menant à l’hôtel, car celui-ci est un monument historique, il faut simplement attendre 10 heures du matin pour pouvoir y accéder gratuitement. 

L’opulent Quinta Real est blotti dans l’ancien couvent de Santa Catalina de Siena fondé au XVIe siècle par Fray Domingo de Betanzos. En 1998, le bâtiment a été déclaré patrimoine culturel mondial par l'UNESCO.

On peut y déambuler tranquillement en admirant le patio dans lequel se trouve le dernier lavoir, transformé en jardin d’agrément, de la ville. 
Une piscine jette ses reflets céruléens sur les vieilles pierres qui accueillent les touristes aux portefeuilles bien garnis, ici tout est luxe, calme et volupté, et nous n’y poserons jamais nos sacs à dos.

Pas de Quinta Real pour nous, mais ce soir nous allons quand même glisser nos chaussures poussiéreuses sous l’une des tables du chic restaurant Criollo.

Si vous êtes un tant soit peu amateurs de bonne chère et de tables réputées, vous connaissez peut-être Enrique Olvera le chef/propriétaire du restaurant Pujol de Mexico.
Secondé par Luis Arelllano, il est venu ouvrir le Criollo à Oaxaca pour notre plus grand bonheur.

Architecture alliant tradition et modernisme, service feutré et efficace, sept services vont se suivre sur le bois clair de notre table. L’accord mets et boisson associe les plats avec non pas du vin, mais des cocktails et des bières artisanales. 

Pas de menu, les plats sont renouvelés chaque jour en fonction des arrivages au marché et des saisons, et font la part belle aux traditions culinaires oaxaquiennes.

Après les agapes, notre serveur nous fait visiter le complexe. Du bar où la mixologue peut jouer avec des dizaines d’ingrédients naturels différents afin de concocter autant de cocktails qu’on puisse imaginer, jusqu’à la cuisine où officient les artistes.
Une expérience riche en saveurs et en parfums qui a son prix, et qui le mérite.

Bon, on se termine au Ilegal ?


Vendredi 7 février – Jésus à tous les étages, barbier incertain, Mazel tov Simon, tacos à profusion et mezcal à gogo 
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Noooooooooooooooon ! C’est notre dernière journée !

Nous craquons pour un dernier petit-déjeuner chez Boulenc
Arrivés avant l’ouverture, nous patientons quelques minutes devant ce haut lieu de la gastronomie matinale, faisons un petit coucou au marchand de fleurs venu installer ses bouquets sur le trottoir et entrons aussitôt que les portes ouvrent. 

En moins de quinze minutes, la file s’allonge sur le trottoir et les Instagrammeuses doivent prendre leur mal en patience sous leur chapeau photogénique.
C’est bien Boulenc, mais tout à fait entre nous, il y a des dizaines de petits cafés en ville qui offrent d’excellents petits-déjeuners et où personne ne songerait à poireauter devant un cordon de sécurité.

Le hasard de notre pérégrination citadine nous porte vers quelques églises aux Jésus surprenants. Venant de Montréal, une ville qui compte plus de 200 églises catholiques nous ne sommes pas surpris de voir autant de lieux de culte dans cette petite ville. 

La différence réside dans la ferveur des habitants qui à toute heure du jour viennent s’agenouiller devant le crucifix du chœur et se perdent dans de longues prières.

Jésus martyr tombant sous le poids de la croix, Jésus crucifié vêtu d’un périzonium richement brodé, enfin, Jésus ressuscité apportant la paix sur le monde aux hommes de bonne volonté qui visiblement ne sont pas légion, il y en a pour tous les goûts.

À l’extérieur, des petites boutiques vendent de l’encens aux emballages surprenants. 

Intitulé Esprit de la Mort, le paquet est orné de la Grande Faucheuse, tenant dans une main la Terre, accompagnée d’un hibou sévère et marchant sur un tas de billets de banque, les parfums patchouli, mandarine, lavande, coco-cannelle sont plutôt classiques. Par contre on propose également les senteurs plus originales d’ Attirance, Succès, Appeler le client, ou Abattre la sorcière… Tout un programme d’effluves que nous laissons aux vrais connaisseurs.

J’ai rendez-vous chez le barbier. 
Trois Figaro officient autour de leurs clients et tout semble bien se passer. Les sièges se vident, personne ne m’invite à occuper une place vacante, on dirait qu’un léger malaise s’est installé.
Pourtant hier, quand j’ai pris mon rendez-vous, ma présence blonde aux reflets blancs n’avait pas troublé le jeune homme de l’accueil.

Ce matin, les coiffeurs essayent de se refiler ce gringo à la toison faciale hirsute qui a grand besoin de soin.
Enfin, la toute petite demoiselle prend son courage à deux mains, m’installe sur le fauteuil et me demande quelle tête j’aimerais avoir.
Pas fou, j’avais pris le temps d’écrire ma phrase sur Google traduction, et me voilà devenu hispanophone presque accompli. Rassurée par mon accent castillan impeccable, la demoiselle retrouve le sourire et commence à officier.

Finalement, après 30 minutes de soins, de lotions agréablement odorantes, elle me libère de mon tablier, balaie les derniers cheveux sur mes épaules et je prends plaisir à la gratifier d’un pourboire qui fera blêmir ses collègues trop chicken.

Sur le parvis de l’église Santo Domingo, une musique entraînante nous attire. 
Roxana et Samuel viennent de se marier et c’est la fiesta sur la plaza !

Des danseuses aux robes joyeuses virevoltent au son de la musique, deux géants de papier représentant les mariés valsent face à la grande famille et le porteur de la grosse boule de soie fait tournoyer son enseigne avec agilité. 

Le mezcal coule à flots, mais nous ne sommes pas invités à la noce et n’aurons d’autre choix que de trouver une place au comptoir de la mezcaleria In Situ pour célébrer cet heureux événement. 

Leur maxime le dit parfaitement, c’est ‘’le lieu de culte pour les amoureux du mezcal’’.
Ulises Torrentera, el maestro del mezcal est là. Rubicond chevelu trônant au milieu de quelques 180 bouteilles aux étiquettes sobres, seul un carton attaché au goulot informe du contenu. Et il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. 

In Situ n’est pas un endroit pour voyageurs fauchés, ici, les alcools sont minutieusement distillés. 
La qualité exceptionnelle et la rareté ont un prix.

Mais quelle expérience ! Nos verres, minutieusement sous-dosés, sont alignés devant nous avec des petits cartons expliquant leurs origines et leurs spécificités.
Le barman prend le temps de nous expliquer, en anglais, les subtilités des agaves, de leurs terroirs, et tout le processus menant aux nectars embouteillés.

Nous n’achèterons pas de bouteille ici ce soir, mais mettons une sérieuse option sur l’un de ces flacons lors de notre prochain séjour à Oaxaca. 

Le soleil est couché, c’est l’heure où les grands fauves vont s’abreuver, mais avant il faut mettre un fond dans l’estomac.

Il y a foule dans la lumière crue du Tacos Roy, où les odeurs attrayantes font gargouiller notre appétit, mais il faut attendre. 
Au fond de la salle bondée, un monsieur avec quelques signes de la main me demande combien nous sommes et m’invite à nous joindre à sa table. Si sa charmante épouse ne comprend pas l’anglais, lui le maîtrise parfaitement. Je m’efforcerais quand même de glisser quelques phrases en espagnol dans notre conversation.

Nous passons un agréable moment avec le couple, surtout que le monsieur vire derechef un mendiant venu quêter quelques piécettes ou de la nourriture en nous exhibant sa jambe gangrenée lépreuse dégueulasse. Mon touriste mexicain n’en revient pas et gueule après le moribond qu’il n’a pas à faire vomir la moitié de la salle avec sa gambette immonde.

L’intrus parti, nous pouvons nous régaler de tacos particulièrement délicieux accompagnés de tout un tas de salsas pimentées et d’ingrédients savoureux.

Il est temps d’honorer le bout de comptoir du bar Ilegal où on commence à nous connaître à ne même plus demander ce que nous buvons. Le petit verre bien rempli de mezcal añejo de la maison accompagné d’une bière Indio, nous profitons de notre dernière soirée en compagnie d’un trio reprenant quelques classiques rocks ou blues. 


Samedi 8 février – De Oaxaca/Soleil à Montréal/Neige 
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Petit pas de course en ce matin frais pour aller chercher quelques viennoiseries à la boulangerie du coin. Le temps d’avaler un café, de croquer dans un croissant et déjà il est temps de monter dans le taxi que nous avons réservé la veille.
Nous avons pris soin d’acheter quelques vivres en prévision du voyage qui va durer 12 heures entre la porte de notre chambre d’hôtel et celle de notre appartement.

Hier, la tempête de neige québécoise a bloqué les aéroports, mais aujourd’hui, tout semble rentré dans l’ordre. Nous savons qu’un long hiver nous attend, mais savourons cette escapade que nous aurions aimée plus longue.

Rapide enregistrement dans le petit aéroport, attente derrière la verrière ensoleillée et déjà, il est temps de traverser une partie du tarmac pour grimper dans notre Embraer 190 avec une centaine de passagers. Au bout de la piste, un coup de pied au bas du dos nous informe que le pilote a lâché les freins. Nous fonçons en direction de la montagne que nous éviterons avec élégance.
Quarante-cinq minutes plus tard, nous arrivons en banlieue de Mexico, et sur notre droite, un énorme volcan est en train de cracher ses fumées en un long nuage noir peu engageant.

À 70 kilomètres au sud de la capitale, le Popocatepetl domine la plaine du haut de ses 5 426 mètres. Il est entré en éruption le 9 janvier et son explosion a duré 90 minutes. La colonne de fumée est montée à 8 000 mètres d’altitude, mais les vents ont épargné la mégapole de presque 9 millions d’habitants.

L’épaisse couche de nuage jaune au-dessus de la ville informe qu’il n’est nul besoin d’être un expert en qualité de l’air pour comprendre qu’il vaut mieux porter un masque.
Nous n’aurons pas la chance d’exhiber nos acquisitions thaïlandaises de l’an dernier puisque nous ne quittons pas l’aéroport.

Étrangement, nous ne passons aucune douane et n’avons pas de tampon de sortie apposé sur une des pages du passeport. Seule la carte d’immigration reçue à notre arrivée sera réclamée par le personnel à l’embarquement.


L’eau de l’aéroport n’est pas potable, et me rappelant le prix exorbitant d’une petite bouteille, j’ai pris soin de traîner mon suce-marécage
Depuis notre voyage 2019, je traîne un filtre à eau qui me permet de boire à tous les robinets du Monde. En tout cas, en Thaïlande, Philippines et Mexique, ça fonctionne parfaitement.

Adieu bouteilles en plastique et pollution, prix prohibitifs, esclaves de l’hégémonie des grandes marques de soda qui volent les consommateurs et assoiffent les populations. 

Dasani, Aquafina et Pure Life se passeront de mes deniers, mais je ne pense pas faire une grande différence dans les revenus de leurs actionnaires, à moins que tout le monde se décide à faire comme moi, acheter un filtre à eau ! 

Il en existe de toutes sortes, ayant fait dix mille fois le tour du web, j’ai choisi le filtre Sawyer mini, une paille filtrante de 57 grammes qui devrait me permettre de boire 378 000 litres d’eau. Si je survis jusque là.


Six heures après notre embarquement dans le Boeing 737, nous nous posons entre les amas de neige de la dernière tempête. 

À la réception des bagages, nous croisons une horde de vacanciers bronzés, encore en short et gougounes, très heureux de leur semaine de rêve et surveillant de près le tapis noir qui termine de transporter les valises à roulettes provenant de Cancún. 
Autre voyage, autres voyageurs…

Il est presque 23 heures lorsque nous posons enfin nos sacs sur un plancher trop frais, les fenêtres sont pleines d’étoiles de givre, le rangement et la douche se feront aussi bien demain.

On se retrouve pour le bilan ?

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1 commentaire:

  1. Super comme d'habitude. On se régale à te lire et à regarder tes photos. On s'y croirait presque. Merci de nous faire voyager.

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