Vermont - Jour 2 - De Montpelier à Burlington

Il a plu à torrents toute la nuit, ce matin, l'air est chargé d'humidité et les vallons sont gorgés de brumes cotonneuses.
Le petit-déjeuner rapidement expédié dans la toute petite salle à manger de l'hôtel, et nous voilà sur la route en direction de notre première étape : l'usine historique de fabrication des glaces Ben & Jerry's à Waterbury.

Amis depuis 1963, Ben Cohen et Jerry Greenfield décident de s'offrir des cours par correspondance pour apprendre à fabriquer des glaces. C'est en 1978 à Burlington qu'ils se lancent en affaires.
Dès 1979, pour célébrer leur premier anniversaire, ils offrent un cornet de glace à tout le monde. Le Free Cone Day est depuis ce jour l'événement le plus couru pour les gens qui n'ont vraiment rien d'autre à faire de leur journée en s'agglutinant comme des sardines en d'interminables files d'attente pour un cornet à 2 piasses. Autant de fun qu'un douanier américain...

Pour faire court : en 1981 Time Magazine les élisent meilleures glaces du monde ; en 2000 Unilver, rachète la boite pour la modique somme de 326 millions de piasses américaines, mais le groupe conserve son indépendance et son siège social dans le Vermont.

Ben & Jerry's s'honore à respecter nombres d'engagements sociaux et équitables. Depuis 2011, 100 % de sa production provient de commerce équitable ; dans le Vermont, seul le lait provenant de fermes locales est utilisé ; l'entreprise emploie un certain nombre de personnes défavorisées pour les réinsérer ;  tous les œufs proviennent de poules élevées en liberté ; limitation des émissions de CO2, énergies renouvelables, compensation carbone, collecte de vêtements, fondation pour projets communautaires, soutien au mariage gay, name it...

La visite (4$) est finalement courte et sans très grand intérêt si ce n'est de déguster une petite glace à la sortie. Les photos de l'usine sont bien sûr interdites et le guide lance son laïus d'un ton badin, qui de temps en temps fait rire les anglophones.

Sans blague, leurs glaces sont mortelles ! La Triple Caramel Chunk (glace caramel, caramel, fudge, etc) est à se rouler par terre ! La Cherry Garcia (chocolat et cerises), la Seven Layer Bar (noix de coco, fudge, caramel), Chunk Monkey (choco, banane, fudge et noix), New York Super Fudge Chunk (pacanes, amandes, fudge, noix). Tellement de choix, tellement de calories... 
Argh, il me faut une feuille de laitue.

Quelques photos avant de quitter ce temple de la démesure américaine, ce trop-plein de gourmandise, de sucre et de gras, et nous nous arrêtons 2 kilomètres plus loin, au Cabot Creamery WaterburyZéro volonté.

Ce commerce propose un sacré choix de fromage type cheddar parfumé à tout un tas d'ingrédients. Pas moins de 60 sortes de fromages sont vendus ici, principalement des cheddars, dont certains vieillis au goût fort et très agréable, même pour un Français.
On trouve aussi 13 sortes de fromages aux parfums originaux tel chipotle, tomate basilic, habanero fort (vraiment fort !), bacon fumé, etc. Sur papier, ça fait bizarre, mais les produits sont vraiment bons et les prix très attractifs, même avec notre pathétique taux de change.

Juste à côté, un magasin de souvenirs pour mamies et un comptoir des fameux Lake Champlain Chocolates. Si l'on retrouve les mêmes produits qu'à Burlington, c'est surtout pour leur section Seconds, comprendre ''j'ai foiré la production'' que l'arrêt vaut le coup. Emballage froissé, morceaux manquants, glaçage croche, hors saison (chocolats d'Halloween en juillet) et hop 20 à 50 % de réduction sur les prix. Mais pourquoi s'en priver ?

La route 100 continue de grimper à travers les montagnes fleuries. Le soleil est revenu à nous, les prairies se sont parées de leurs plus beaux atours. 
Si hier, nous étions à Montpelier, aujourd'hui, nous ferons un détour par Moscou, Cambridge et Jericho. Le Vermont, c'est un tour du monde en une journée !

La petite route entre Moscow et l'embranchement pour Stowe est sublime.
Je ne serais absolument pas étonné de voir Carrie Ingalls se vautrer dans sa jolie petite robe à volants au milieu des fleurs. 
C'est tellement bucolique que j'ai envie de m'arrêter faire une sieste dans l'herbe, de chanter et courir après les papillons comme Ferdinand le taureau, et de me reconvertir derechef en paysan à chapeau de paille. 

Stowe est une petite bourgade enveloppée de magasins de ski, boutiques de vêtements d'hiver, motels et hôtels aux noms évocateurs. Stoweflake, Innsbrück Inn, Sun and Ski, Alpine Inn, Mountain Dorm, sont autant de rappels que l'hiver ici est aussi rude que par chez nous. Aux dires des locaux, il y fait moins froid (tu m'étonnes !), et il y a plus de neige. Peut-être une prochaine destination glisse, mais pas l'hiver prochain... À suivre.

Un rapide repas sur une terrasse ensoleillée mais venteuse, une petite balade digestive autour de la bibliothèque, et c'est parti pour le tour du Mont Mansfield.
Au loin dans les montagnes, on devine les pistes de ski, le domaine en possède 116 pour un total de 65 km de glisse. La hauteur de neige naturelle peut atteindre 8 mètres, un paradis pour les amoureux de poudreuse. 

La route 108 est peu fréquentée, nous traversons des villages perdus, distinguons de superbes demeures et nous laissons envahir par l'air pur de la montagne.
Du côté de Jericho, des stations services semblent sortir des années 50, le Vermont, c'est aussi un voyage dans le temps.



À South Burlington, nous posons nos sacs dans l'immense chambre 110 face à la piscine du Travelodge. Quelques minutes pour reprendre nos esprits (et une douche) et nous gagnons le centre-ville.

Le stationnement du Burlington Town Center n'offre plus 2 heures gratuites, par contre, c'est toujours le cas du parking du Hilton, en face du 77, College St.
Le soir, plus personne ne contrôle les entrées et sorties, nous avons pu laisser la voiture toute la soirée. Sinon il faut surveiller les parcomètres qui, suivant leur emplacement offre la gratuité à partir de 18 ou 22 heures.
Le stationnement de Bank St (au coin de Winooski St), un peu plus central, offre également 2 heures gratuites, mais il est souvent complet.
Bon, votre voiture est garée ? Et si on allait faire un tour chez Ben & Jerry's ?

Déambulations dans les rues animées, c'est propre, les automobilistes s'arrêtent immédiatement lorsque on envisage de traverser une rue, les gens sont souriants et très aimables, un vrai plaisir de ville.

Tiens, il est de nouveau temps de manger ! Nous jetons notre dévolu sur le célèbre American Flatbread, qui en raison de son succès est toujours plein. Fort heureusement, il dispose d'un immense bar et d'un grand choix de bières maison. Quelle chance.
La charmante hôtesse prend nos noms, nous informe du temps d'attente prévu et nous donne une pointe de pizza en plastique que nous devons traîner avec nous et qui nous préviendra lorsque une table sera prête.
Le temps de descendre deux (ou trois ?) Green State Lager, deux Sans Souci, et 1 Cone Head (juste pour goûter), la pointe de pizza est saisie d'une improbable crise d'épilepsie en gigotant dans tous les sens et se met à clignoter comme une fête foraine sous amphétamine ! Notre table est prête, nous aussi.
Le Flatebread est une pizza réalisée ici avec des produits locaux, bios et de main de maître. 
Je distingue le pizzaïolo, il semble avoir 14 ans. Les pâtes virevoltent entre ses mains, atterrissent dans une nuage sur une planche enfarinée, aussitôt une louche de sauce tomate est tartinée dessus, les garnitures pleuvent comme dans Cloudy with a Chance of Meatballs, et hop, direction la gueule béante du four à bois qui vrombit tel une chaufferie de locomotive antédiluvienne.
C'est un vrai ballet dédié à la nourriture, je suis complètement hypnotisé.

Hiiiiiiiiii my name is Judyyyyyyyyyy How are U todayyyyyyyyyyyy ? Câline, je la connais cette enjouée serveuse Judy aux jolies joues roses ? Avons nous déjà travaillé ensemble ? 
Non, à bien y regarder, elle m'est étrangère, mais tellement sympathique. Hiiiiiiii Judyyyyyyyyyyyyyyy I'm gooooooooood thank youuuuuuuu !

Principalement végétariennes, les pizzas combleront les viandards invétérés. Les tailles sont américaines, comprendre démesurées... La petite suffit largement à un bon appétit, la grande peut par contre être divisée en deux choix et revient moins chère que deux ou trois petites.

Pour terminer la soirée, nous descendons quelques mètres jusqu'au Drink, un bar à cocktail et jeux de société qui offre tous les jours de la semaine des spéciaux. 
Ce soir, c'est Mojito à 4$, et ils sont bons, foi de récolteur de menthe !


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