S'il est un lieu qu'il ne faut manquer pour rien au monde lors d'un séjour à Varadero, c'est bien une escapade à La Havane.
A quelques 3h00 de route du ghetto hôtelier de l'île se trouve une des villes les plus fascinantes au monde. Si la langue espagnole est un frein pour vous, si la peur de vous faire égorger au premier coin de rue ou de vous faire arnaquer par des truands sans scrupules vous tord l'estomac, payez vous un tour guidé via le voyagiste de votre hôtel.
Par contre si vous êtes conscient que l'industrie touristique est la première source de revenus de ce pays, vous ferez de substantielles économies et vous éloignerez pour un temps de vos voisins de lobby voire de quartier. Pourquoi les Cubains tueraient-ils la poule aux œufs d'or en allant agresser des touristes qui ne veulent qu'une seule chose : dépenser leur argent ?
Alors oubliez les légendes urbaines colportées par les voyageurs immobiles abonnés à Canal Évasion et jugez par vous même. Surprise, le monde n'est pas dangereux, enfin pas plus que ces voitures qui grillent les feux rouges au coin de chez vous. Évitez quand même la Corée du Nord, l'Iran et quelques autres démocraties en devenir...
Pour une vingtaine de dollars aller/retour vous allez pouvoir vous payer une très chouette escapade dans cette capitale suspendue dans le temps. Petite astuce, réservez votre billet la veille du départ si vous voulez être certain d'avoir une place et surtout, faites de même arrivés à la gare des bus à La Havane. Sinon il va falloir trouver d'autres touristes perdus et vous partager un taxi pour le retour.
Un autre conseil, oubliez le buffet à volonté que vous allez rater à votre hôtel et passez une nuit dans une Casa Particular. Je vous assure un dépaysement total, des rencontres privilégiées avec les Cubains.
La plupart de vos hôtes parle très bien anglais et vous serez accueillis à bras ouverts. Si là aussi vous êtes partis le nez au vent et la tête en l'air il se peut que l'adresse que vous aviez ciblé soit complète.
En effet la plupart des Casas paticulares n'ont que 2 ou 3 chambres à louer et si leur adresse est connue, ça veut certainement dire qu'elles sont populaires donc complètes. Mais soyez sans crainte, le propriétaire de la pension se fera un devoir de vous trouver très rapidement une chambre grâce à ses relations.
C'est exactement ce qui nous est arrivés, après avoir frappé à des portes sans vies (les adresses sont un peu aléatoires), le propriétaire de la Casahabana 1932 dont les deux chambres sont réservées depuis 2 mois va nous envoyer vers sa copine Maria qui tient de main de maîtresse femme la Mansiòn Colonial.
Une maison traditionnelle qui réserve une belle surprise avec une chambre niveau terrasse pour quelques 30$. Terrasse de laquelle vous pourrez faire comme les Cubains en observant nonchalamment la vie trépidante de la rue.
Il faut se perdre à la Havane, parcourir des ruelles loin des sentiers touristiques, fouiner et franchir quelques pas de porte pour observer la vraie vie des habitants. Sans pour autant faire du voyeurisme soyez curieux, vous serez très étonnés de découvrir des marbres, des moulages, des mosaïques que n'importe quel collectionneur achèterait à prix d'or.
C'est oublier l'attachement que les habitants ont pour leurs maisons, et ce, même si la plupart tombe littéralement en ruine.
Les Cubains résistent à l'embargo le plus long du monde (1962) et à cause (grâce) de cela ils ont une patience à toute épreuve et un caractère bien trempé.
La nuit, presque tous les halls d'immeuble résonnent de musique. La salsa est omniprésente, et tout le monde, de l'aïeul au dernier né capable de tenir sur ses deux pattes, bouge, danse, se trémousse harmonieusement sur les rythmes entrainants.
Les édifices de style art déco côtoient des bâtisses baroques et néoclassiques, dont hélas une grande majorité n'est plus du tout entretenue depuis que le grand voisin américain a coupé les vivres, les matériaux et l'argent nécessaire à la reconstruction.
Malgré son classement au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1982, il n'y a que le centre historique de la Vieille Havane (Habana Vieja) qui a été restauré.
Au passage, je vous conseille d'aller manger et boire un bon mètre de bière fraiche à la seule micro-brasserie de la ville, la taberna de la Muralla sur la plaza Vieja.
À coté du Capitolio, réplique toute aussi meringuée que le Capitole américain, vous ne manquerez pas de visiter la fabrique de cigares Partagas (tout en ignorant les insistants vendeurs à la sauvette). Je ne vous épargnerais ma visite guidée, le Lonely Planet fait ça très bien et ils sont payés pour...
Simplement, je voulais vous convaincre de quitter l'ambiance feutrée de votre hôtel, aller à la rencontre des gens qui ne demandent que ça, de constater par vous-même que les habitants ne sont pas des gens dangereux et surtout que le voyage c'est avant tout le dépaysement. Il faut sortir de sa zone de confort qui rétrécit plus rapidement qu'un pull en cachemire dans un lave-linge à 90º.
Il y a de fortes chances pour que vous puissiez enfin relativiser vos problèmes et les soucis insurmontables de votre propre existence...
Comme disait Mulder : la vérité est ailleurs.
Bon voyage.
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Bonjour Christophe,
RépondreSupprimerLorsque je suis allé à Varadero, le désir de ne rien faire et de me reposer l'a emporté sur le désir d'aller visiter La Havane, mais c'est définitivement une ville que j'aimerais découvrir un jour en demeurant comme toi dans des casas particulares. Ça doit vraiment être une belle expérience de voyage !
Il est vrai qu'en une semaine la tentation est grande de se reposer et de profiter des services offerts par l'hôtel.
RépondreSupprimerC'est pour ça qu'il faut toujours partir 15 jours ! ;o)